Des milliers de manifestants à Naplouse contre le blocus israélien Le Hamas appelle les palestiniens à pourchasser les hordes de colons (photo)

Alors que Moussa Abou Marzouk, un des chefs du Hamas expulsé le 5 mai dernier par les Etats-Unis vers la Jordanie, appelait hier les Palestiniens à «attaquer les «hordes de colons» et à transformer «leur vie en enfer», des milliers de manifestants ont parcouru les rues de Naplouse pour protester contre le blocus israélien imposé aux territoires.
Ainsi, dans une déclaration à un magazine émirati s’occupant des questions musulmanes, al-Islah, M. Abou Marzouk, qui a réintégré après son expulsion le bureau politique du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) qu’il présidait avant son arrestation, a rendu le gouvernement israélien responsable «des crimes» commis par les colons juifs contre les Palestiniens.
«Ces colons haineux à Hébron et dans les autres villes de notre terre palestinienne occupée reçoivent l’appui et les encouragements sans réserve des gouvernements israéliens actuel et précédents», a-t-il dit.
«Nous appelons notre peuple en Palestine à pourchasser les hordes de colons et à transformer leur vie en enfer, nous appelons tout le peuple palestinien, les musulmans et les chrétiens, à riposter aux crimes sionistes et à entreprendre des actions décisives pour y mettre un terme», a-t-il ajouté.
Le bimensuel n’a pas précisé le lieu ou la date de l’interview dans laquelle le responsable du Hamas n’a pas évoqué le double attentat- suicide perpétré le 30 juillet à Jérusalem-Ouest qui a coûté la vie à 14 Israéliens et deux kamikazes. Ces derniers n’ont pas encore été identifiés.
L’armée israélienne a arrêté à la suite de l’attentat près de 250 Palestiniens de Cisjordanie qu’elle accuse d’appartenir au Hamas et le Jihad islamique, deux groupes qui ont revendiqué la plupart des attentats anti-israéliens.
M. Abou Marzouk a passé 22 mois en détention aux Etats-Unis. Il avait été arrêté par les services américains de l’immigration à sa descente d’avion en juillet 1995 à New York, son nom ayant été ajouté à une liste des suspects du terrorisme.
Le roi Hussein avait décidé d’accueillir en Jordanie M. Abou Marzouk, après avoir convaincu Washington de le libérer pour «désamorcer une crise née de sa situation», après qu’Israël eut renoncé en avril à demander son extradition de crainte de représailles du Hamas.
D’autre part, des milliers de Palestiniens ont manifesté hier à Naplouse (Cisjordanie) contre le blocus imposé par Israël et la poursuite de la colonisation juive des territoires.
Six mille manifestants ont défilé dans la ville autonome en portant des banderoles anti-israéliennes.
Le défilé, organisé par les différentes formations palestiniennes, aussi bien du pouvoir que de l’opposition, était précédé par des Jeeps transportant des militants en armes du Fateh du président Yasser Arafat, la principale composante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Une centaine de militants masqués du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) se sont joints à la manifestation, armés de haches et de couteaux.

Ils ont brûlé deux poupées représentant le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’émissaire américain Dennis Ross ainsi que des drapeaux israéliens et américains.

Le gouverneur de Naplouse, Mahmoud Alloul, a appelé la foule à poursuivre la lutte «contre le blocus et la colonisation».
Le blocus a été imposé par Israël aux territoires palestiniens après un double attentat-suicide le 30 juillet à Jérusalem-Ouest qui, outre les deux kamikazes toujours non identifiés, a tué 14 Israéliens.

Il a été levé sur Naplouse et d’autres villes palestiniennes mais reste en vigueur sur Ramallah, Hébron et Bethléem.
Israël interdit l’entrée de son territoire aux Palestiniens réduisant quelque cent mille travailleurs au chômage.