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Actualités - CHRONOLOGIE

Amnesty proteste contre le refus d'Israël de lui donner accès à la prison de Khiam "Un grand nombre de détenus sont en train d'agoniser", déclare un délégué de l'organisation internationale (photo)

Amnesty international a protesté hier contre le refus israélien de l’autoriser à accéder à la prison de Khiam, gérée par la milice du Liban-Sud (ALS) dans la zone occupée. «Israël veut cacher ce qui se passe à Khiam. La torture est utilisée dans cet endroit», a déclaré un représentant de l’organisation de défense des droits de l’homme, Serge Tibodeau, de nationalité canadienne.

Il a précisé que les Israéliens l’avaient empêché ainsi qu’un de ses collègues, José Lambert, d’emprunter le passage de Kfar Tebnit qui mène à la zone occupée. «Israël nous a interdit l’accès de la zone pour nous empêcher de nous rendre à Khiam», a-t-il ajouté.
Après avoir rebroussé chemin, les représentants d’Amnesty ont tenu, avec des membres du comité de soutien aux prisonniers dans les geôles israéliennes et des parents de détenus, un sit-in de protestation au siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Nabatiyé au Liban-Sud.
S’adressant à la presse, M. Thibodeau a dénoncé des «cas de torture et de mauvais traitements» et a ajouté qu’«un grand nombre de prisonniers libanais étaient en train d’agoniser». «Nous nous sommes dirigés vers le barrage de l’ALS (à Kfar Tebnit) où les miliciens nous ont obligés, sous la menace de leurs armes, à nous arrêter, a-t-il précisé. Ils nous ont conduits à un poste militaire où ils nous ont demandé de décliner notre identité. Après être entrés en contact avec leurs supérieurs, ils nous ont demandé si nous aimerions passer la nuit à Marjeyoun».
Le délégué d’Amnesty a indiqué que les Israéliens les ont empêchés de pénétrer dans la zone occupée sans fournir des explications. «Ils nous ont ensuite sommés de rebrousser chemin, a encore dit M. Thibodeau. Notre première réaction a été d’être écœurés par ces comportements. Israël est responsable à 100 pour 100 de la terreur dans la zone occupée et de la souffrance des détenus libanais à Khiam et dans les autre centres de détention en Israël».

Des résistants

José Lambert a pour sa part déclaré qu’il était détenteur d’un visa d’entrée sur l’ensemble du Liban et que les Israéliens n’ont pas le droit de lui interdire l’accès d’une partie du territoire libanais.
Le président du comité de soutien aux prisonniers, M. Mohammed Safa, a affirmé que, selon des informations en sa possession, «l’état des détenus est critique et horrible. Israël, veut cacher à l’opinion publique internationale ce qui se passe à Khiam. Il en a autorisé l’accès au CICR car, à l’encontre de ceux d’Amnesty, ses rapports ne sont pas rendus publics».
Environ 150 Libanais (dont de nombreuses femmes) sont détenus à Khiam, certains depuis 12 ans, sans jugement. 52 autres Libanais sont détenus dans des prisons en Israël. Les prisonniers sont accusés de résister à l’occupation. Ils appartiennent à toutes les communautés et à divers partis politiques, mais une grande partie d’entre eux sont membres du Hezbollah.
Le vice-ministre israélien de la Défense, Ori Orr, avait indiqué le 9 juillet à Amnesty que le sort des prisonniers libanais était lié à celui des quatre militaires israéliens toujours portés disparus au Liban depuis 1982, notamment le navigateur Ron Arad dont l’appareil avait été abattu au-dessus de Saïda en 1985.
Amnesty international a protesté hier contre le refus israélien de l’autoriser à accéder à la prison de Khiam, gérée par la milice du Liban-Sud (ALS) dans la zone occupée. «Israël veut cacher ce qui se passe à Khiam. La torture est utilisée dans cet endroit», a déclaré un représentant de l’organisation de défense des droits de l’homme, Serge Tibodeau, de...