Hariri : le comité de surveillance permet de juguler la tension au Liban sud

Le premier ministre Rafic Hariri a estimé que c’est grâce à l’action du comité international de surveillance du cessez-le-feu que la tension est jugulée au Liban-Sud et qu’un affrontement de grande envergure est empêché entre Israël et le Hezbollah.

«N’était l’existence du comité international de surveillance, a notamment déclaré M. Hariri, les violations de l’accord du cessez-le-feu du 26 avril auraient été multipliées par dix».
Dans une déclaration au quotidien «Le Monde», le premier ministre a accusé le chef de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, de chercher à impliquer injustement le Liban en affirmant que les auteurs du récent attentat-suicide de Jérusalem venaient de l’étranger. M. Hariri, qui s’est entretenu dimanche avec le président syrien Hafez el-Assad, déplore que M. Arafat «puise ses informations chez les Israéliens, alors même qu’il sait qu’elles sont fausses».
M. Arafat avait déclaré vendredi à la télévision israélienne qu’«ils (les auteurs de l’attentat) venaient de l’étranger et non pas des territoires (palestiniens), c’est un responsable des services de sécurité israéliens qui nous l’a dit et c’est pour cela que l’armée israélienne frappe au Liban».
«M. Arafat sait très bien que le Liban a beaucoup enduré et endure toujours pour défendre la cause palestinienne. Les Israéliens le tiennent pour responsable de leur sécurité. Il répond qu’ils (les kamikazes) sont venus de l’étranger», ajoute M. Hariri.
Le premier ministre se dit en outre «sûr que ce n’est pas le Hezbollah» qui a tiré vendredi des roquettes sur le nord d’Israël entraînant des raids aériens israéliens.
«Que l’on soit d’accord ou non avec ses thèses, ce qui est sûr c’est que le Hezbollah revendique toujours les opérations (anti-israéliennes) dont il est l’auteur», fait-il remarquer.
Selon M. Hariri, «il semble que ce soient les gens d’Arafat qui ont lancé les roquettes». Point n’est besoin pour cela d’avoir des bases dans le sud du Liban, relève-t-il. «Il (les hommes d’Arafat) leur suffit d’acheter les engins et de tirer».
Le Hezbollah avait accusé dimanche les partisans au Liban du chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat d’avoir tiré des roquettes sur le nord d’Israël «afin de fournir un prétexte à Israël» pour lancer des attaques contre le Liban.
Mais, en dépit de la montée de la tension dans le sud du Liban, M. Hariri ne pense pas que la situation dégénérera en un affrontement de plus grande envergure. Le principal mérite en revient, selon lui, au comité de surveillance du cessez-le-feu, mis sur pied en vertu de l’accord sur l’arrêt des hostilités conclu le 26 avril 1996, après l’opération israélienne «Raisins de la colère» contre le Liban.

Rencontres avec
les députés

Le premier ministre estime que n’était l’existence de ce comité les violations de l’accord du 26 avril auraient «été multipliées par dix».
«Souvenez-vous de la période qui a précédé l’opération «Raisins de la colère». Les échanges de bombardements duraient dix à douze jours. Le comité contribue indiscutablement à calmer le jeu. Avant sa création, personne ne parlait à personne», fait enfin remarquer M. Hariri.
Signalons, sur un autre plan, que le chef du gouvernement a conféré dans la journée d’hier avec le ministre de l’Information Bassem el-Sabeh. M. Hariri a eu ensuite des entretiens avec une vingtaine de députés, dans le cadre des audiences hebdomadaires qu’il accorde chaque lundi aux membres de l’Assemblée. M. Hariri a reçu ainsi, successivement, les députés Antoine Hitti, Antoine Andraos, Marwan Hamadé, Elias el-Khazen, Wajih Baarini, Riad Sarraf, Bahaeddine Itani, Sleiman Kanaan, Samir Azar, Bahiya Hariri, Antoine Haddad, Khaled Daher, Ibrahim Bayane, Ghassan Matar, Mohammed Ali Meiss, Ayman Choucair, Ismaïl Soukarieh, Khaled Saab et Abdel Latif Zein.
A l’issue de son entrevue avec le chef du gouvernement, M. Andraos a indiqué qu’il avait évoqué avec M. Hariri le dossier des travaux d’infrastructure à Bhamdoun. Il a, d’autre part, annoncé que de nouvelles réconciliations auront lieu prochainement dans certains villages de la montagne.
M. Kanaan a souligné de son côté que son entretien avec le premier ministre avait été axé sur la situation actuelle à Jezzine, notamment sur le plan social. De son côté, M. Riad Sarraf a indiqué qu’il avait évoqué avec M. Hariri le problème de la réhabilitation de la route Tripoli-Halba-Homs. Enfin, M. Khaled Daher a déclaré qu’il avait demandé à M. Hariri l’octroi d’une licence d’exploitation à la station de radio de la «Jamaa islamiya».