Di-Dodi : en plein roman de gare

«Leurs mains se caressent», «Elle niche sa tête sur sa poitrine musclée», «Ils ignorent le paysage pour ne voir qu’eux»: la presse britannique s’est transformée en véritable roman de gare pour commenter les amours méditerranéennes de Diana et Dodi Fayed.
Munis des seules — onéreuses — photos du couple, les tabloïds ont dû meubler pour le commentaire et se sont lancés dans une surenchère d’articles romantico-érotiques à la véracité douteuse.
«Voyez comme elle se donne à son nouvel amant. Comme elle niche avec confiance sa tête contre son torse musclé (...). Dodi a déchaîné en elle une passion, une assurance et une sexualité que même Diana ignorait posséder», écrit le «Sunday Mirror», qui voit deux êtres «qui ont trouvé l’un dans l’autre la plénitude physique et spirituelle».

«Ils sont si intimes, si à l’aise l’un avec l’autre que Diana ne prête même pas attention à Dodi quand il change de maillot de bain derrière une serviette», écrit le «Daily Mail». Sur la plage, «leurs mains caressent leurs épaules», ajoute le journal, qui voit une autre Diana: «Plus pleine, douce et ronde, une femme enfin qui n’est plus obsédée par son apparence mais par ses sentiments».
«C’est comme dans un de mes romans», s’exclame dans le «Sun» la romancière Dame Barbara Cartland, qui s’y connaît en romance mais s’inquiète un peu: «Mon seul souci est que ce Dodi est un étranger».

Maximum: 20 minutes

Les vagues allusions à connotation raciste ne sont pas rares dans la presse. Dodi «l’étalon», «le costaud» a la peau «olivâtre», «basanée», et ne partage pas avec Diana, qui est «plus grande que lui», «les vraies valeurs britanniques».
Citant le rédacteur en chef d’un magazine destiné à la communauté musulmane britannique, «The Independent» parle des «émotions conflictuelles» avec lesquelles celle-ci perçoit la «fascination continuelle de Diana envers les hommes musulmans», après son idylle avec un cardiologue pakistanais.
Si Dodi se conduit mal avec la princesse, toute la communauté en pâtira, dit-il . D’un autre côté, il y a aussi de la «fierté». «Vous pouvez nous insulter et nous haïr dans les rues, mais nos gars prennent vos plus belles femmes».
Faute d’avoir acheté les clichés, le «News of the World» avait décroché les confidences d’une ancienne conquête de Dodi, Denice, qui révèle «en exclusivité» que ce play-boy international aime faire l’amour toutes lumières éteintes, une opération qui lui prend 20 minutes maximum. «Nous devions quasiment nous chercher comme des aveugles pour nous étreindre», se rappelle-t-elle.
Les critiques peuvent fuser, il s’agit bien d’amour. Le photographe Mario Brenna, auteur du scoop, en est persuadé. «Je suis Italien, quand les gens s’aiment, je le sais», assène-t-il dans le «Daily Mail».