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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat attristé après les accusations libanaises Nasrallah appelle l'armée et la résistance à demeurer en alerte

La situation au Liban-Sud était relativement calme hier par rapport aux jours précédents et le comité de surveillance a poursuivi sa réunion entamée dimanche pour examiner onze plaintes, cinq déposées par le Liban et six par Israël.

Mais l’accalmie risque de n’être que provisoire et le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appelé la résistance, l’armée et la population à rester en alerte pour faire face aux opérations israéliennes «de grande envergure», prenant le contre-pied ainsi des déclarations apaisantes des présidents Nabih Berry et Rafic Hariri qui avaient exclu dimanche une importante agression israélienne dans un proche avenir.
Pour sa part, le président palestinien Yasser Arafat s’est déclaré «attristé» hier
après que le premier ministre, M. Rafic Hariri, l’eut accusé de chercher à impliquer le Liban dans l’attentat à la bombe du 30 juillet à Jérusalem.
«Le président Arafat se sent attristé par la campagne menée contre lui au Liban, surtout au moment où nous avons besoin d’une position arabe et islamique unifiée face à la guerre lancée par Israël contre la nation palestinienne», a affirmé son porte-parole Marwan Kanafani.
M. Kanafani a catégoriquement démenti que des partisans de Yasser Arafat aient lancé des roquettes Katioucha depuis le Liban contre le nord d’Israël, vendredi dernier.
«Cette accusation est fausse, parce que l’activité palestinienne au Liban a été limitée, conformément aux ordres donnés par la direction palestinienne, et ne peut pas aller à l’encontre de la politique appliquée par le gouvernement libanais», a-t-il dit.
Dans des déclarations au quotidien français Le Monde, M. Hariri a déploré que M. Arafat ait affirmé, en disant s’appuyer sur des sources israéliennes, que les kamikazes qui ont perpétré l’attentat qui a fait 16 tués, dont les deux kamikazes, à Jérusalem soient venus «de l’étranger» (VOIR PAGE 3).
M. Hariri a accusé M. Arafat de «puiser ses informations chez les Israéliens, alors même qu’il sait qu’elles sont fausses».
«Tout ce qui a été dit par le président Arafat au sujet de l’attaque à la bombe de Jérusalem provenait de sources israéliennes», a affirmé M. Kanafani à ce sujet.
M. Hariri a également déclaré au Monde qu’il «semble que ce soient les gens d’Arafat qui ont lancé les roquettes» qui ont frappé le territoire israélien vendredi.
Le Hezbollah avait accusé dimanche les partisans au Liban de M. Arafat d’avoir tiré les roquettes «afin de fournir un prétexte à Israël» pour lancer des attaques contre le Liban.
Par ailleurs, le chef du Hezbollah a appelé ses combattants, l’armée et la population à demeurer «en état d’alerte» en prévision d’attaques israéliennes de grande envergure.
«Nos combattants, notre armée et notre peuple doivent demeurer en état d’alerte (...) pour faire face à toute escalade et ne pas être surpris par une agression israélienne», a déclaré sayyed Nasrallah devant 5.000 personnes.
Ce rassemblement s’est déroulé à Bir al-Abed, dans la banlieue-sud de Beyrouth, pour commémorer la mort, il y a une semaine, de cinq combattants du Hezbollah, tués par l’explosion d’une bombe placée par l’armée israélienne dans le village de Kfour au Liban-Sud.
Sayyed Nasrallah a accusé Israël d’avoir bombardé dimanche un centre d’enfants à Sfaray, dans la région de Jezzine (VOIR PAGE 4). Une fillette de cinq ans a été blessée lors de ce bombardement.
Une source militaire israélienne avait affirmé que trois civils avaient été blessés à Sfaray par l’explosion de roquettes Katioucha, sans préciser l’origine du tir.
Selon Nasrallah, Israël tue des civils libanais dans la zone qu’il occupe, notamment en plaçant des bombes dont il impute la responsabilité au Hezbollah.
Il a par ailleurs violemment critiqué M. Arafat, qu’il a qualifié de «vil personnage».

Paris préoccupé

Malgré l’accalmie relative sur le terrain, le gouvernement français s’est déclaré hier «de plus en plus préoccupé» par la poursuite des affrontements opposant l’armée israélienne et le Hezbollah.
«Le gouvernement français suit de près l’évolution de la situation et la considère de plus en plus préoccupante», a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères Yves Doutriaux.
«Le nombre des victimes libanaises et le fait que les roquettes sont tombées en territoire israélien ne peuvent qu’aggraver la tension», a-t-il commenté.
Pendant ce temps, le Comité international de surveillance du cessez-le-feu a poursuivi hier l’examen de 11 plaintes libanaises et israéliennes, après des violences qui ont fait en une semaine 15 morts et 29 blessés.
Le comité, formé des représentants des Etats-Unis, de la France, d’Israël, du Liban et de la Syrie, a entamé sa réunion dimanche au siège de la force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) dans la ville de Naqoura, à deux kilomètres de la frontière israélienne. Cette réunion se poursuivait tard la nuit.
Le Liban a présenté cinq plaintes qui concernent des raids aériens et des bombardements israéliens, ainsi qu’une opération militaire israélienne hors de la zone occupée par l’armée de l’Etat hébreu au Liban-Sud.
Les six plaintes d’Israël portent sur la mort de civils libanais et de miliciens libanais pro-israéliens dans des explosions dans la zone occupée, et la chute de roquettes sur le nord de la Galilée qui a fait un blessé vendredi.
La réunion du comité de surveillance est la quinzième depuis le début de l’année. Cet organisme est chargé de suivre l’application des accords de cessez-le-feu au Liban-Sud, conclus en avril 1996 pour mettre un terme à une vaste opération militaire israélienne contre le Hezbollah.
Aux termes de ces accords, parrainés par Paris et Washington, Israël et le Hezbollah se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à s’abstenir de lancer des opérations depuis les zones habitées.
Le comité se limite généralement à déplorer les pertes civiles et à lancer des appels à la retenue.
Quatorze personnes, dont sept civils, et un soldat israélien ont été tués et 28 autres, dont 18 civils, blessés depuis une semaine dans les violences au Liban-Sud.
Sur le terrain, le Hezbollah a revendiqué hier une attaque contre la zone occupée qui n’a pas fait de victime.
«Une dizaine d’obus de mortier de 82mm se sont abattus autour des positions de l’armée israélienne et de sa milice auxiliaire», à Almane-Choumariyé, en bordure du secteur central de la zone occupée, ont précisé des sources de sécurité.
La Résistance islamique a affirmé dans un communiqué qu’un de ses commandos avait attaqué à l’arme automatique et à la roquette antichar une patrouille «sioniste» circulant dans le secteur.
«Parallèlement, un autre commando bombardait les positions voisines de l’ennemi», a ajouté la résistance affirmant avoir fait «des morts et des blessés».
L’artillerie israélienne postée dans la zone occupée a tiré en représailles une vingtaine d’obus sur les vallons faisant face au secteur de l’opération, sans faire de victime.
La situation au Liban-Sud était relativement calme hier par rapport aux jours précédents et le comité de surveillance a poursuivi sa réunion entamée dimanche pour examiner onze plaintes, cinq déposées par le Liban et six par Israël.Mais l’accalmie risque de n’être que provisoire et le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appelé la résistance,...