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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Conférence de presse commune Hariri-Ganzouri hier Le Liban et l'Egypte insistent sur la nécessité de développer le libre-échange (photo)

«L’adhésion de l’Egypte au partenariat euro-méditerranéen sera concomitante à celle du Liban», a affirmé le premier ministre égyptien, M. Kamal Ganzouri, au cours d’un entretien avec «L’Orient-Le Jour», en présence du premier ministre libanais M. Rafic Hariri. M. Ganzouri a poursuivi: «Nous ne signerons pas avant les Libanais (...) même si cela doit prendre du temps». Et de louer à ce propos les efforts entrepris par M. Hariri dans ses entretiens avec les dirigeants au cours de ses voyages dans les pays arabes.

Par ailleurs, la signature d’une douzaine d’accords, protocoles et programmes d’application concernant pour la plupart la coopération dans les différents domaines économiques, excepté le domaine agricole, a clôturé la journée d’hier, dernière étape de la visite officielle entreprise au Liban depuis jeudi par M. Ganzouri et la délégation qui l’accompagne.
Dans une conférence de presse organisée en fin de matinée à la présidence du Conseil-Sanayeh, les deux premiers ministres devaient faire état d’une déclaration commune portant sur les travaux de la deuxième session de la Haute commission mixte libano-égyptienne. Il est à rappeler que cette commission, placée sous la présidence des deux chefs de gouvernement, a été créée en mars 1996 lors de la visite de M. Hariri au Caire où elle a tenu sa première session. Il avait été convenu alors que la deuxième session se tiendrait à Beyrouth.

Le Liban, pays modèle pour les investisseurs

La déclaration commune, dans son volet économique, met l’accent sur la nécessité de réaliser une plus «grande solidarité et complémentarité économiques entre les pays arabes». Aussi, les deux parties «se félicitent» de la signature du «protocole d’entente sur la création d’une zone de libre-échange» (VOIR PAR AILLEURS).
Cette zone s’inscrit fidèlement dans l’esprit de la création du marché commun arabe. Une question majeure sur laquelle devaient insister tant M. Ganzouri que M. Hariri au cours de leurs entretiens avec les journalistes, surtout que la «mondialisation», a affirmé le premier, impose aujourd’hui les «blocs économiques homogènes et complémentaires».
M. Hariri devait déplorer pour sa part la «faiblesse» des échanges commerciaux des pays arabes entre eux. Il n’est pas admis, a-t-il dit, que ces pays importent pour quelque 30 milliards de dollars de l’étranger pour les seuls produits alimentaires alors que les échanges commerciaux interarabes en produits alimentaires ne dépassent pas les 500 millions de dollars.
Toujours à propos de la «nécessaire complémentarité arabe», M. Hariri devait souligner qu’en cette fin de siècle, «l’on ne peut plus parler d’aides arabes. Les pays arabes ne peuvent plus fournir des aides. Il leur faut désormais réfléchir et agir en termes d’échanges et d’investissements mutuels. Dans ce sens, il est malheureux que certains pays arabes continuent à être attachés à des restrictions qui constituent des entraves de taille non seulement à l’import-export mais aussi à l’investissement, décourageant de la sorte les investisseurs nationaux, arabes et étrangers».
Et M. Hariri de noter que le Liban, qui a connu des années de guerre, ne s’est jamais résolu à imposer des barrières. Bien à l’inverse, ses atouts de pays ouvert constituent des attraits pour les investisseurs potentiels, arabes et étrangers.

Le secteur privé
libanais réclame
de libérer les
échanges agricoles

La nécessité de développer les échanges commerciaux entre les pays arabes avait été soulevée le matin lors de la rencontre du premier ministre égyptien et la délégation qui l’accompagne, organisée à l’hôtel «Marriott», avec les représentants des organismes économiques. Le secteur privé libanais devait en fait profiter de l’occasion pour soulever la question — combien épineuse — du dossier agricole entre le Liban et l’Egypte.
En effet, M. Mohammed Zaatari, vice président de la Fédération libanaise des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, devait, tout en se félicitant des perspectives de coopération bilatérale accrue, exprimer le souhait d’«une vision plus précise de nos dossiers communs et par conséquent l’adoption de méthodes meilleures de solution».
Saluant l’amitié qui lie les deux peuples et qui doit augurer d’échanges plus divers et plus profonds, M. Zaatari a rappelé que plusieurs Libanais ont entrepris des investissements importants dans les secteurs productifs en Egypte et que le Liban emploie une main-d’œuvre égyptienne considérable. Aussi, le Liban importe d’Egypte plusieurs produits et surtout les produits agricoles qui sont exemptés des tarifs douaniers. «Le Liban, a poursuivi M. Zaatari, exporte vers l’Egypte ses produits fruitiers de qualité excellente et qui sont traités selon les normes internationales imposées par l’Organisation mondiale de la santé. Et justement à ce propos, a encore noté M. Zaatari s’adressant à M. Ganzouri, nous souhaitons que nos produits fruitiers soient mieux traités de la part des autorités égyptiennes et non plus mis en quarantaine».
De son côté, M. Ganzouri devait inviter les hommes d’affaires des deux pays à se mettre ensemble pour examiner, le plus tôt possible, les possibilités de projets en partenariat dans les deux pays. Aussi, a précisé le premier ministre égyptien, les importateurs et exportateurs des deux pays devraient examiner ensemble et lister par conséquent quels sont les produits que l’on peut exporter du Liban vers l’Egypte et ceux qu’il faudra exporter d’Egypte vers le Liban.
Indiquant que cette «mise en quarantaine» n’est pas dirigée contre le Liban ni contre les produits agricoles libanais, M. Ganzouri a promis de résoudre pour le mieux cette question. Il a ajouté: «Nous discutons M. Hariri et moi-même avec un esprit d’ouverture. Cela se poursuivra et c’est ainsi que nous résoudrons toujours les questions qui peuvent être problématiques. Je vous assure que s’il y a une volonté libanaise de libérer le commerce dans les domaines de l’industrie, l’agriculture, le tourisme ou tout autre domaine, l’Egypte appuiera la position du Liban. Nous ne vous demanderons pas de libérer plus que vous ne pouvez ou voulez faire», a conclu M. Ganzouri.

Nayla ABI KARAM
«L’adhésion de l’Egypte au partenariat euro-méditerranéen sera concomitante à celle du Liban», a affirmé le premier ministre égyptien, M. Kamal Ganzouri, au cours d’un entretien avec «L’Orient-Le Jour», en présence du premier ministre libanais M. Rafic Hariri. M. Ganzouri a poursuivi: «Nous ne signerons pas avant les Libanais (...) même si cela doit prendre du...