Ganzouri a regagné en soirée son pays Le Liban et l'Egypte signent douze accords de coopération (photo)

Le Liban et l’Egypte ont signé hier douze accords et protocoles d’accords destinés à renforcer la coopération entre les deux pays, notamment sur les plans économique et commercial. L’un des accords conclus vise à la création d’une zone de libre-échange libano-égyptienne.
Les accords ont été signés à l’issue des travaux de la haute commission mixte, présidée par le chef du gouvernement Rafic Hariri et son homologue égyptien Kamal Ganzouri
Ces travaux, qui ont duré deux jours, ont été couronnés par une conférence de presse commune de MM. Hariri et Ganzouri hier après-midi à l’issue de laquelle le premier ministre égyptien et sa délégation ont regagné leur pays. Il s’agissait de la première visite au Liban d’un chef de gouvernement égyptien depuis l’établissement de relations entre les deux pays.
Les accords conclus portent également sur le renforcement de la coopération judiciaire et les échanges entre les Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture des deux pays.
Selon les responsables libanais, ces accords aideront à équilibrer la balance commerciale entre les deux pays, nettement favorable au Caire. Les exportations libanaises vers l’Egypte ont été de 16,8 millions de dollars en 1996 contre 54,6 millions de dollars d’importations égyptiennes au Liban.
Un secteur hautement responsable de ce déficit, l’agriculture, était pourtant notoirement absent des thèmes qui ont fait l’objet d’accords. Ce secteur, il est vrai, a parfois empoisonné les relations entre les deux pays.

Le volet politique

La commission mixte libano-égyptienne a également examiné «le blocage du processus de paix menacé par la politique israélienne qui va à l’encontre des résolutions internationales», selon un communiqué conjoint publié à la fin de la réunion.
Les deux pays ont à cet égard réaffirmé leur position favorable à «une paix juste et globale basée sur les résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de Sécurité et sur le principe de l’échange de la terre contre la paix».
Ils ont en outre réitéré leur «condamnation de la politique de colonisation juive dans les territoires palestiniens et arabes occupés et leur refus absolu de toutes les tentatives d’Israël de judaïser Jérusalem (est) et de l’annexer».
Toujours selon le communiqué conjoint, le Liban a «rendu hommage aux efforts entrepris par l’Egypte en faveur d’une paix juste et globale et pour aplanir les obstacles entravant le processus de paix».
Les deux pays ont d’autre part exprimé leur «extrême inquiétude à l’égard de la coopération militaire entre la Turquie et Israël, qui menace la sécurité et la stabilité du Proche-Orient» et appelé Ankara, «en sa qualité de membre de l’organisation de la conférence islamique, à renforcer ses relations de coopération et de bon voisinage avec les pays arabes, dans le but de protéger les intérêts communs et les liens historiques entre les deux parties».
Sur le plan des relations interarabes, le Liban et l’Egypte se sont prononcés pour «la poursuite des efforts visant à développer la solidarité entre les pays arabes» et ont souligné «l’importance de la complémentarité économique interarabe».
Enfin, ils sont convenus de tenir la troisième session de la haute commission mixte en 1998 au Caire, la date précise devant être décidée ultérieurement.