Toufayli renouvelle son appel à la désobéissance civile

Cheikh Sobhi Toufayli semble déterminé à aller jusqu’au bout de son mouvement revendicatif. Simultanément, le mécontentement s’étend à d’autres ulémas chiites.

Ainsi, cheikh Hassan Nasrallah et cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine ont critiqué avec virulence les autorités, lesquelles ont réaffirmé que tous les contrevenants, y compris Toufayli, seraient poursuivis
Hier, cheikh Toufayli a renouvelé son appel à la désobéissance civile malgré les menaces des autorités, invitant ses partisans à ne pas payer taxes et impôts à l’Etat et estimant que c’est la Résistance qui est visée à travers les mesures policières annoncées mercredi par le gouvernement.
«Personne ne pourra nous faire peur ou nous intimider. Ne payez pas les taxes et nous leur prouverons que nous sommes les plus forts et que nous ne permettrons pas aux tyrans, à ceux qui ont recours à la démonstration de force pour humilier le peuple, de rester en places», a-t-il déclaré dans le prêche qu’il a prononcé à la mosquée de Brital, dans la Békaa.
Normalement, cheikh Toufayli récite la prière du vendredi à la mosquée de Bourj Barajneh dans la banlieue-sud de Beyrouth. S’il a dérogé hier à son habitude, c’est parce qu’il a voulu être «aux côtés des habitants de la Békaa en ces jours difficiles, afin d’affronter avec eux l’injustice et l’agresseur». Selon l’ANI, environ 2500 personnes étaient présentes pour écouter le «cheikh rouge».
Maintenant son discours de défi, cheikh Toufayli a déclaré: «N’étaient l’intérêt général, la résistance et la position délicate de la Syrie face aux Etats-Unis et à Israël, nous aurions agi autrement avec les bandits, les criminels et les agents sionistes qui avaient fait venir des tanks israéliens pour élire Béchir Gemayel. Ceux-là, nous sommes capables de les mater et de les écraser. Mais nous accueillerons à bras ouverts les agents des forces de l’ordre qui sont nos frères».
Cheikh Toufayli a estimé que c’est la Résistance qui est visée à travers la décision du Conseil des ministres de déployer les forces de l’ordre dans la Békaa et dans la banlieue-sud de Beyrouth. Il a souligné son attachement à la justice, affirmant en revanche qu’il poursuivra son combat contre l’injustice.
Cheikh Toufayli a par ailleurs vivement critiqué l’Etat qu’il a accusé de «laisser entendre continuellement que les problèmes du Liban sont dus à la Syrie». Pour lui, l’Etat «développe dans le cœur des Libanais la haine contre la Syrie».
Après avoir rendu hommage à tous ceux qui ont appuyé son mouvement insurrectionnel, l’ancien secrétaire général du Hezbollah a déclaré: «Nous ferons face de toutes nos forces et nous prouverons que le peuple est invincible. Soyez sûrs que vous atteindrez votre but. Ne faites surtout pas machine arrière, ne renoncez pas aux décisions de la «révolte des affamés», ne laissez pas la peur vous envahir et ne payez pas un sou à l’Etat».

Télévision-Baalbeck
suspend ses émissions

Conformément à la décision du Conseil des ministres, un certain nombre de télévisions et de radios de la Békaa et de la région de Tyr ont cessé d’émettre. Parmi elles figure «Télévision-Baalbeck», dépendant de cheikh Sobhi Toufayli. Par ailleurs, «Télévision-Zahlé», «Radio-Happy», «Radio-Békaa» ont cessé d’émettre, tandis que la chaîne de télévision «Sky» et la radio «Voix de la résistance» continuent leurs émissions.
Dans la région de Tyr, les deux radios «As-Salam» et «Radio- Tyr» ont définitivement suspendu leurs émissions, tandis que la radio «Saout el-Farah», qui a obtenu une licence, a commencé d’émettre sous l’appellation «Etoile du Liban».
Par ailleurs, la seule station télévisée émettant sur VHF, sous l’appellation «Elyssar», a commencé à transmettre des programmes religieux, au nom du Conseil supérieur islamique.

Démolition de deux
immeubles à Barbara

Deux immeubles construits sans permis ont été démolis hier dans la région de Barbara, à Jbeil.
Les deux édifices, de cinq étages chacun, avaient été construits durant la guerre sur le même bien-fonds.
L’ordre de démolition a été donné par le mohafez du Mont-Liban, M. Mohamed Souheil Yamout, conformément à un jugement rendu dans ce sens par le Conseil d’Etat. M. Yamout a adressé une note au commandant de la gendarmerie à Jbeil, le brigadier Ghassan Njeim, pour lui demander de charger des agents des FSI de soutenir les délégués de l’autorité administrative lors de l’opération de démolition.