Hariri et Ganzouri ont présidé hier la commission mixte Le Liban et l'Egypte signeront, aujourd'hui plusieurs accords de coopération (photo)

Le Liban et l’Egypte vont signer aujourd’hui une série d’accords importants couvrant divers domaines de la coopération entre les deux pays, tels que l’économie, le tourisme, l’information et la justice et aussi la régularisation de la situation de la main-d’œuvre égyptienne au Liban.

Ces accords ont été finalisés hier au cours de la réunion de la Haute commission mixte libano-égyptienne, sous la présidence des chefs du gouvernement des deux pays Rafic Hariri et Kamal Ganzouri.
M. Ganzouri, accompagné d’une importante délégation ministérielle, était arrivé en matinée à Beyrouth, pour une visite de deux jours, la première d’un premier ministre égyptien depuis l’établissement de relations entre les deux pays (VOIR PAGE 4).
Contrairement à ce qui avait été annoncé, on ne prévoit pas pour l’instant de conclure un accord sur la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays, ce dossier étant encore au stade préliminaire, selon des sources proches des délégations.
Les deux parties sont convenues sur le principe et les lignes principales de l’accord, mais les détails des produits concernés restent à examiner.
L’un des accords qui doivent être signés porte sur l’organisation de foires communes dans les deux pays, chaque partie pouvant exposer des produits jusqu’à une valeur totale de 5 millions de dollars, libres de tous droits de douane.
A la demande du Caire, l’accord exclut toutefois l’habillement des articles que le Liban pourra exposer en Egypte. Beyrouth, de son côté, n’a formulé aucune réserve sur les produits égyptiens.
Les foires communes pourront être organisées aussitôt après la signature de l’accord.
Par ailleurs, les deux parties signeront un accord sur le marketing touristique.
La Haute commission mixte a également mis au point une convention judiciaire, portant notamment sur l’extradition des criminels condamnés, ainsi qu’un accord de coopération dans le domaine de l’information entre les médias audiovisuels officiels libanais et égyptiens.

La main-d’œuvre
égyptienne

Sur le plan social, un accord doit être signé au sujet de la situation de la main-d’œuvre égyptienne au Liban.
Le responsable de la colonie égyptienne, Mohammad Ali Abdel Rahim, qui est également président de l’Université arabe de Beyrouth, s’est expliqué à ce sujet hie soir devant la presse à l’issue d’une rencontre avec M. Ganzouri à l’hôtel Mariott, où ce dernier réside.
Selon M. Abdel Rahim, l’accord prévoit un délai de trois mois à l’intention des travailleurs égyptiens en situation irrégulière pour se mettre en règle avec l’Etat libanais.
Il a affirmé que le nombre de ces irréguliers avait sensiblement baissé ces dernières années pour atteindre un chiffre entre 5.000 et 7.000. «Dans le passé, leur nombre était beaucoup plus grand, ce qui nous causait beaucoup de problèmes», a-t-il dit.
En marge de l’accord, le gouvernement égyptien a décidé d’ouvrir au sein de son ambassade à Beyrouth un bureau des travailleurs chargé de s’occuper de tous les problèmes touchant la main-d’œuvre égyptienne au Liban, a indiqué à «L’Orient-Le Jour» le ministre égyptien du Travail Ahmad Ammaoui.
Il a ajouté que ce bureau allait être l’interlocuteur du ministère libanais du Travail et pourrait d’autre part recevoir directement des demandes d’embauche de la part d’entreprises libanaises.

«Le Liban se porte bien»

Hier soir, M. Hariri a offert en l’honneur de M. Ganzouri et de la délégation égyptienne un banquet au Centre des expositions, dans le centre-ville, en présence de plus de 700 invités, parmi lesquels plusieurs ministres et députés.
Dans une allocution qu’il a prononcée à cette occasion, M. Hariri a affirmé que «le Liban se porte bien» et que «le système libanais se porte bien aussi». «Tous les problèmes que nous affrontons sont la rançon du succès et non le prix de l’échec», a-t-il assuré.