Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les dépanneurs de Mir sont déjà sur orbite

La capsule spatiale emmenant les deux cosmonautes russes chargés de réparer la station Mir a été placée comme prévu en orbite, neuf minutes après le décollage de la fusée Soyouz du cosmodrome de Baïkonour, a indiqué hier le centre de contrôle du vol.
Le décollage a eu lieu à l’heure prévue, 15h35 GMT, au soleil couchant du Kazakhstan, dans un énorme nuage de fumée. La fusée s’est élevée d’abord lentement, avant d’accélérer peu à peu pour se transformer en un point brillant dans le ciel.
Parmi les personnalités assistant au décollage, à 1,5 km du pas de tir, se trouvait le Français Léopold Eyharts, qui aurait dû prendre part à cette mission.
Mir n’étant pas en état de recevoir toutes les expériences scientifiques prévues à son programme, la mission d’Eyharts a été repoussée début 1998.
La fusée est entrée sur orbite sur une trajectoire parfaite, a précisé le centre de contrôle. «La moitié du travail est fait», a commenté avec soulagement le ministre russe de la Défense, Igor Sergueev, qui assistait au décollage: «Ces gars qui viennent de partir vont faire des sorties dans l’espace. Je crois qu’ils vont se débrouiller et que la station va vivre».
Durant près de 48 heures, les cosmonautes Anatoli Solovec et Pavel Vinogradov tourneront en orbite, le temps de mettre leur capsule Soyouz TM-26 en phase avec Mir, qui tourne à environ 400 kilomètres au-dessus de la terre.
L’arrimage est prévu demain soir à 17h23 GMT. Les deux cosmonautes retrouveront alors leurs compatriotes Vassili Tsibliev et Alexandre Lazoutkine, durement éprouvés par la série d’incidents survenus depuis leur arrivée à bord en février, et l’astronaute de la Nasa Michael Foale.
Quelques heures avant le décollage de Soyouz hier, le centre de contrôle des vols spatiaux (Tsoup) à Moscou a révélé qu’une nouvelle panne de générateurs d’oxygène à bord de Mir s’était produite «il y a quelques jours».
«Mais cet incident ordinaire n’influencera en aucune manière le programme de travail de la station», a indiqué un porte-parole du Tsoup, Valeri Lyndine.
La principale tâche de Solovev et Vinogradov est d’essayer de réparer la station, endommagée lors de la collision avec un vaisseau de ravitaillement Progress le 25 juin, pour assurer son fonctionnement au moins jusqu’en 1999, l’année prévue pour les premiers vols habités à bord de la station internationale Alpha.

Retour sur terre

La collision a percé et dépressurisé le module scientifique Spektr, obligeant les cosmonautes à isoler précipitamment le module pour éviter une dépressurisation générale de la station — qui équivaudrait pour eux à une menace de mort.
Pour fermer le module, les cosmonautes ont dû déconnecter les câbles qui reliaient les quatre panneaux solaires fixés à Spektr au système d’alimentation électrique de la station. Bien que la station ait depuis été réorientée pour que les autres panneaux solaires soient le mieux exposés possible, le déficit d’électricité reste de l’ordre d’environ un tiers par rapport à la normale.
Dès que la transition avec Tsibliev et Lazoutkine aura été faite — ils doivent repartir le 14 août pour la Terre — Solovev et Vinogradov commenceront à préparer une «sortie» dans Spektr pour rebrancher ces câbles.
Cette sortie, annoncée maintenant pour le 20 août et d’une durée prévisible de cinq heures, est délicate car un des cosmonautes au moins devra se glisser, engoncé dans un épais scaphandre, dans l’étroit goulot d’entrée de Spektr, où on ignore exactement quels dégâts auront causé plusieurs semaines de dépressurisation.
Le scaphandre, qui réduit considérablement la mobilité des bras et l’agilité des doigts, rendra difficile la reconnexion des câbles puis la fermeture du module avec un nouveau sas — spécialement percé de trous pour laisser passer les conduits.
Si les manipulations réussissent, l’électricité à bord de la station reviendra à la normale. Les cosmonautes pourront alors se préparer à une sortie dans l’espace — prévue pour le 3 septembre — afin d’inspecter la brèche dans Mir.
Sur la base de ces informations, trois ou quatre nouvelles sorties pourraient ensuite être programmées d’ici février 1998 — avec l’aide de l’astronaute de la NASA David Wolfe qui doit arriver avec la navette américaine le 20 septembre — afin de colmater définitivement la fissure. Seul un colmatage réussi permettrait aux cosmonautes d’utiliser à nouveau le module Spektr — l’un des plus modernes de la station — et de rendre à Mir toutes ses capacités de recherches. (AFP, Reuter)
La capsule spatiale emmenant les deux cosmonautes russes chargés de réparer la station Mir a été placée comme prévu en orbite, neuf minutes après le décollage de la fusée Soyouz du cosmodrome de Baïkonour, a indiqué hier le centre de contrôle du vol.Le décollage a eu lieu à l’heure prévue, 15h35 GMT, au soleil couchant du Kazakhstan, dans un énorme nuage de fumée. La...