Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le nouveau président iranien a prêté serment La cohabitation s'annonce difficile entre Khatami et Khatemi

Diplomates en poste à Téhéran et observateurs ne veulent pas tirer des conclusions hâtives. Mais à l’évidence, la «cohabitation» ne s’annonce pas des plus harmonieuses entre le nouveau président iranien Mohammad Khatami, qui a prêté serment hier, et le guide de la révolution Ali Khamenei. Le premier s’est prononcé, dans son discours d’investiture devant le Majlis, pour «un dialogue entre les civilisations et une détente dans nos relations avec l’étranger». Le second avait, la veille, rappelé les limites idéologiques du régime et marqué son opposition à toute ouverture vers l’Occident (VOIR AUSSI PAGE 9).
«Beaucoup de pays et surtout les médias se livrent à des fausses sublimations et affirment ce qu’ils espèrent dans leur cœur», avait notamment souligné l’ayatollah Khamenei, numéro un du régime.
La République islamique est régulièrement accusée, notamment par les Etats-Unis, de soutenir le terrorisme international et d’être une source de tension au Proche-Orient en raison de son soutien actif aux mouvements intégristes palestiniens et libanais, hostiles au processus de paix israélo-arabe.
L’opposition interne iranienne, interdite mais tolérée par le régime, accuse elle aussi régulièrement les autorités de bafouer les droits politiques et sociaux prévus par la constitution. Dans son premier discours officiel après sa prise de fonction, M. Khatami a pris soin de souligner sa volonté d’améliorer les relations du régime avec l’étranger et de combattre toute violation des droits individuels en Iran.
«Le gouvernement évitera tout comportement et acte de tension et aura des relations avec tout pays qui respecte l’indépendance politique de l’Iran», a ajouté le nouveau chef de l’Etat iranien, un religieux de 54 ans élu le 23 mai dernier.
Mais «l’Iran résistera aux puissances étrangères qui veulent lui imposer leur volonté» et continuera à «défendre les opprimés du monde» et notamment «le peuple de Palestine et ses droits légitimes», a-t-il toutefois indiqué.
Autre signe de la nouvelle bonne volonté du régime dont est issu M. Khatami: samedi, son prédécesseur (et protecteur) Ali Akbar Hachémi Rafsandjani avait tendu la perche à l’Union européenne en affirmant que son pays acceptait «un retour séparé» des ambassadeurs européens, à condition que le représentant allemand revienne en dernier. Une proposition que Bonn s’est dépêché de rejeter, alors que Paris se contentait de prendre acte des engagements du nouveau chef de l’Etat iranien.
«La France forme le vœu que ces propos positifs et encourageants puissent se traduire dans des faits. De tels développements, s’ils étaient confirmés, favoriseraient des relations plus constructives entre l’Iran et la communauté internationale», a souligné le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Yves Doutriaux.
l Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a exhorté lundi l’Iran à «ouvrir une nouvelle page» avec Israël.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie israélienne a cependant déploré que Téhéran n’ait pas répondu aux premières avances israéliennes après l’élection de M. Khatami, et accusé le régime de «continuer à soutenir les terroristes qui s’attaquent aux civils israéliens».
M. Lévy avait déclaré le 28 mai devant le Parlement que les résultats des élections iraniennes étaient en mesure «d’amener à un changement positif dans toute la région».
Diplomates en poste à Téhéran et observateurs ne veulent pas tirer des conclusions hâtives. Mais à l’évidence, la «cohabitation» ne s’annonce pas des plus harmonieuses entre le nouveau président iranien Mohammad Khatami, qui a prêté serment hier, et le guide de la révolution Ali Khamenei. Le premier s’est prononcé, dans son discours d’investiture devant le Majlis,...