Algérie : une centaine de personnes massacrées, une quarantaine d'islamistes tués

Une centaine de personnes ont été assassinées au cours d’une nouvelle série de massacres, mercredi et jeudi, dans les départements de Blida et de Ain-Defla, alors qu’une quarantaine d’islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité, ont rapporté les journaux d’Alger.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, trente-huit habitants de Sidi Madani, près de Blida (50 km au sud d’Alger), dont des enfants et des femmes, ont été assassinés dans une attaque de leur village par un commando présumé islamiste de plusieurs dizaines d’hommes. Douze autres habitants ont été grièvement blessés par balles alors qu’ils tentaient de s’enfuir.
Dans la nuit de mardi à mercredi 41 habitants de Matmata, dans le département de Ain-Defla (120 km au sud-ouest d’Alger), ont été également massacrés, pour la plupart à l’arme blanche, lors d’une autre attaque menée par un commando fort d’une quarantaine d’hommes.
Onze enfants et deux femmes enceintes faisaient partie des victimes. Les femmes ont été violées avant d’être tuées. Deux jeunes filles ont été en outre enlevées.
Lors de la cérémonie de l’enterrement, le préfet a appelé les habitants de la région à prendre les armes pour pouvoir se défendre contre les incursions des groupes armés islamistes, a rapporté le quotidien «Le Matin» précisant que seuls 36 hommes sur une population de 16.000 habitants se sont déjà armés.
Une vingtaine d’autres personnes ont été assassinées dans la nuit de mercredi à jeudi à Larbâa (35 km au sud-est d’Alger), selon le quotidien el-Watan.
La tuerie avait été commise alors que ce village situé en plein cœur du «triangle de la mort» venait d’enterrer 51 personnes, victimes d’un autre massacre au quartier Si-Zerrouk, dans la nuit de dimanche à lundi.

Les nouvelles
menaces du GIA

D’autre part, un civil âgé d’une soixantaine d’années a été assassiné jeudi à la Casbah d’Alger. Atteinte de deux balles, la victime a été ensuite aspergée d’essence et brûlée, au milieu de la chaussée, selon le quotidien «Liberté».
Un ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid, dont l’identité n’a pas été divulguée, a pour sa part été blessé mercredi dans un attentat, près de son domicile à Bouzaréah, sur les hauts d’Alger.
Les nouveaux massacres portent à plus de six cents le nombre de civils tués dans des actions imputées à des groupes armés islamistes, depuis les élections législatives du 5 juin dernier.
La litanie des massacres et le cycle des attentats risquent de se poursuivre après les nouvelles menaces du Groupe islamique armé (GIA) de lancer des «actions spectaculaires» dans la capitale. Cette organisation a revendiqué la responsabilité de l’attentat à la voiture piégée contre un bar-restaurant d’Alger qui a fait, mercredi dernier, huit morts et une vingtaine de blessés.
La crainte d’attentats de ce type a été exprimée par le quotidien el-Watan qui fait état du vol d’une quinzaine de véhicules à Alger. «Ceci fait craindre le pire», souligne le journal.
Le GIA a formulé ses nouvelles menaces à la radio Médi I, basée à Tanger (Maroc) et qui est très écoutée en Algérie. Dans son message, le GIA a reconnu que l’armée a tué 72 de ses membres et fait prisonniers 61 autres, lors de l’opération contre sa base de Hattaba, près d’Alger, du 14 au 24 juillet.
Selon le quotidien el-Khabar, l’armée a tué 32 autres islamistes armés dans une opération au Djebel Sidi Bouzid, à trois kilomètres de Hattaba. L’opération engagée immédiatement après celle de Hattaba s’est achevée jeudi, a précisé el-Khabar.
Huit autres islamistes armés ont été tués dans les monts de Zbarbar dans un accrochage avec les «patriotes» (groupes d’autodéfense) de la région, a indiqué le quotidien «l’Authentique». (AFP)