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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri devra répondre aux questions des députés Débat demain en commission sur la levée de l'embargo US

La semaine qui s’ouvre s’inscrira, dans le prolongement de celle qui l’a précédée, sous le signe de la levée de l’interdit sur le voyage des Américains au Liban, décidée par le département d’Etat. Accueillie avec satisfaction dans les milieux économiques (VOIR PAGE 3), cette décision longtemps attendue a soulevé certaines questions dans des milieux politiques, qui redoutent qu’elle n’ait été assortie de conditions secrètes. Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, participera demain à la réunion de la commission parlementaire des Affaires étrangères pour répondre aux questions des députés à cet égard.
M. Hariri, qui a rencontré samedi le chef de l’Etat, à Baabda, a conféré hier avec le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, qui, fait rare, a effectué le déplacement jusqu’à Koraytem. Dans les milieux politiques, on estime que les deux hommes n’ont pas pu ne pas discuter, au cours de leur entretien, de la décision américaine, comme d’autres questions d’actualité soulevées par le mouvement de cheikh Sobhi Toufayli (LIRE PAR AILLEURS).
On sait en effet que le chef du département d’Etat, Mme Madeleine Albright, a parlé d’une convention sur les prises d’otages que le Liban a accepté de signer pour justifier la levée de l’interdit. Dans certains milieux politiques libanais, on se demande si le président du Conseil, qui s’est également engagé à «combattre le terrorisme», ne se serait pas laissé enferrer dans une logique trop «occidentale» de ce concept, qui assimile toute action de résistance à un acte terroriste.

Dans les milieux économiques, toutefois, la décision de levée de l’interdit, malgré ses limites, est accueillie comme elle le mérite: avec une grande satisfaction. Pour les plus optimistes, en effet, l’ouverture de l’économie américaine sur le Liban pourrait marquer la fin de la récession que connaît l’économie nationale. Pour tous les observateurs, toutefois, la levée de l’interdit laisse penser que les Etats-Unis ont décidé de dissocier la normalisation de leurs rapports économiques avec le Liban du dossier régional, et de ne plus poser comme condition à l’afflux des capitaux américains au Liban l’adhésion du pays aux vues proprement américaines du processus de paix.
Une réunion est prévue, ce matin, au bureau du ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, pour discuter de la «coordination de la coopération» entre le Liban et les Etats-Unis, en matière agricole. Il serait intéressant de constater une éventuelle répercussion de la récente décision du département d’Etat, dans le secteur agricole, auquel l’Etat cherche à imprimer un nouvel élan.
Pourtant, en dépit du caractère encourageant de la décision américaine, le mécontentement grandit au sein d’une fraction de l’opinion. L’un des chefs de file des mécontents est, naturellement, cheikh Sobhi Toufayli, qui a lancé dans la région de Baalbeck-Hermel un mouvement de désobéissance civile. On se dirige, dans ce domaine, vers une épreuve de force. En effet, cheikh Toufayli a brandi à nouveau, samedi, le flambeau de la «désobéissance civile», bien que cette dernière expression ait été mise hors-la-loi par le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr. Ce dernier va-t-il recevoir, le «feu vert» pour passer à l’action? Va-t-on traîner l’ancien secrétaire général du Hezbollah devant le juge d’instruction? Va-t-on réellement dresser des procès-verbaux à l’encontre des dizaines de personnes qui ont commencé à construire sans permis, à l’instigation de cheikh Toufayli? Autant de questions qui se posent, effectivement, et auxquelles le Conseil des ministres, qui se tiendra mercredi, apportera une forme de réponse. M. Murr a affirmé en effet que le prochain Conseil des ministres adoptera des «mesures répressives» contre les appels à la révolte. «Une fois que ces appels cesseront, a déclaré M. Murr, nous pourrions reconsidérer l’interdiction de manifester, en vigueur depuis 1993». Comme on le voit, la bonne vieille méthode de la carotte et du bâton.
Mais le malaise persiste au-delà des appels de cheikh Soubhi Toufayli. Ce malaise se reflète en particulier dans les déclarations du patriarche maronite, qui a rappelé hier que la situation au Liban, malgré la levée de l’interdit US, continue d’être «anormale». Pour le patriarche maronite, ce malaise est dû, notamment, à l’exclusion de la vie nationale d’une large frange de la population.
Cette profonde soif de participation à la décision nationale s’est reflétée aussi dans une déclaration du député Nassib Lahoud, qui a invité les Libanais à sortir de leur passivité et à «se saisir» de la vie publique partout où celà est possible. On reconstruit le pays pour un peuple qui s’en désintéresse, a averti M. Lahoud, si on se contente d’en développer la dimension économique, en négligeant le politique.s
La semaine qui s’ouvre s’inscrira, dans le prolongement de celle qui l’a précédée, sous le signe de la levée de l’interdit sur le voyage des Américains au Liban, décidée par le département d’Etat. Accueillie avec satisfaction dans les milieux économiques (VOIR PAGE 3), cette décision longtemps attendue a soulevé certaines questions dans des milieux politiques, qui...