Des tests génétiques ont mis hors de cause les deux palestiniens suspectés L'identité des kamikazes de Jérusalem, un mystère (photos)

Israël a continué hier à arrêter des dizaines de Palestiniens, en affirmant coopérer avec l’Autorité palestinienne, mais restait dans le noir sur l’identité des deux kamikazes qui ont perpétré l’attentat de Jérusalem. Selon un porte-parole militaire, 51 activistes intégristes présumés ont été arrêtés dans la nuit par l’armée en Cisjordanie, après 28 la veille. Il s’agit en majorité d’activistes du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) .


«Depuis quelques jours, Israël agit en coopération avec l’Autorité palestinienne, en particulier dans le cadre de l’enquête sur l’attentat», a déclaré le chef d’état-major de l’armée, le général Amnon Shahak. «Grâce à ces arrestations, nous parvenons à collecter des informations importantes», a-t-il ajouté.
Mais les deux Palestiniens de Cisjordanie suspectés par la police d’avoir perpétré le double attentat à la bombe dans le marché en plein air de Jérusalem-Ouest ont été mis hors de cause par des tests génétiques.
«A la suite des examens d’ADN réalisés, il s’avère qu’il n’existe aucun lien entre le sang des deux terroristes et celui qui a été prélevé auprès des deux familles» des suspects, a déclaré le porte-parole de la police, Mme Linda Ménuhin.
L’attentat a fait, outre les deux kamikazes, 13 morts et plus de 150 blessés.
«L’enquête se poursuit et nous tirons les fils pour essayer de remonter les pistes», a déclaré Mme Ménuhin en se refusant à entrer dans les détails.
Les efforts d’identification sont restés vains pour l’instant, bien que les visages des deux kamikazes n’aient pas été endommagés par les explosions.
Selon la radio publique, la piste d’un commando du Hamas originaire de la région de Hébron est privilégiée par la police, qui n’exclut cependant pas que les deux kamikazes soient venus de l’étranger. L’un d’eux avait des dinars jordaniens sur lui. Il s’agit toutefois d’un maigre indice car cette monnaie est couramment utilisée en Cisjordanie.
Les services de sécurité israéliens ont été placés en état d’alerte dans la crainte de nouveaux attentats et des centaines de policiers supplémentaires ont été déployés à Jérusalem-Ouest pour le week-end.
Selon le quotidien Maariv, la police craint que des activistes intégristes s’apprêtant à commettre de nouveaux attentats se soient déjà infiltrés en Israël, rendant vain le bouclage des territoires imposé après l’attentat.

Démenti de Rantissi

Le double attentat-suicide a été revendiqué dans un communiqué par la branche militaire du Hamas, Ezzedine al-Kassam. Elle l’a présenté comme une riposte à la distribution par des extrémistes juifs, fin juin à Hébron, d’un tract représentant le prophète Mahomet sous les traits d’un porc. Cette revendication a cependant été démentie par un dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, Abdel-Aziz Rantissi, qui a été interrogé jeudi soir par la police palestinienne puis relâché.
Les forces de sécurité palestiniennes ont de leur côté arrêté des dizaines de militants du Jihad islamique et du Hamas dans les régions autonomes, selon des sources palestiniennes.
Le Hamas et le Jihad islamique, qui rejettent les accords d’autonomie et prônent la poursuite de la lutte armée, sont responsables de la quasi-totalité des attentats anti-israéliens perpétrés ces dernières années en Israël.
Les forces israéliennes se sont abstenues pour le moment, malgré leurs menaces, d’entrer dans les villes autonomes de Cisjordanie pour y mener des arrestations. La police palestinienne avait prévenu qu’elle n’hésiterait pas à défendre son territoire contre des incursions armées.
Le président palestinien Yasser Arafat a condamné l’attentat mais le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’en a tenu pour responsable, l’accusant de n’avoir rien fait pour réprimer les intégristes armés.