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Actualités - REPORTAGE

Verdure, loisirs et suivi médical A longue vie, la vie commence à 60 ans ... (photos)

A Bhersaf, près de Bekfaya, à 900 mètres d’altitude, l’air pur, le calme et la verdure contribuent, si l’on en croit l’adage populaire, à la longévité de la vie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le sanatorium de Bhanès y est implanté. C’est dans les parages que Louis Gemayel, fils des fondateurs des Villages SOS du Liban, Michel et Madeleine Gemayel, a érigé en 1987 une maison de repos «à but social et non lucratif», «Longue Vie». Qui, pour fêter ses dix ans, fait peau neuve…

Nichés au creux d’une montagne, entourés d’une pinède, séparés par une grande pergola, deux bâtiments, de trois étages chacun, bénéficient d’une superbe vue sur la côte. Le site est paisible. Le calme et la quiétude règnent. Une petite dame, un «bob» sur la tête, une canne à la main se promène au soleil de midi. A l’intérieur, trois autres grands-mères installées dans un petit salon, habillées, pomponnées, tirées à quatre épingles font un brin de causette. Un couple de «petits vieux», bras dessus bras dessous, s’apprête à rejoindre le groupe. Dans un coin, deux dames disputent une partie de cartes. L’une d’elle a un pipeau d’enfant dans lequel elle siffle à chaque fois qu’elle gagne. Dans le couloir qui mène aux chambres-studios, on croise «Charles», un monsieur de quelque 80 printemps en tenue de jogging qui rentre, haltères en main, de sa séance de marche-gymnastique quotidienne. L’esprit juvénile malgré ses cheveux blancs, ce retraité des assurances maritimes nous ouvre son antre. Une pièce aux murs tapissés de photos, de tableaux, de coupures de journaux et collages de dessins humoristiques classés par thèmes. «Ici, je ne m’ennuie jamais», dit-il. «Je me promène dans la nature, j’écoute les informations, je lis, je regarde la télé, je fais une partie avec les copains… On est bien, le service est excellent. La nourriture est bonne que demander de plus?», lance, dans un grand sourire, cet épicurien épanoui. En se baladant dans les lieux, on peut entendre le chant d’une des pensionnaires qu’une amie accompagne au piano. Qui a dit que le troisième âge est triste?
Aujourd’hui, les contraintes de la vie empêchent souvent les familles de s’occuper de leurs vétérans, qui se retrouvent esseulés. C’est pour sortir les personnes âgées de leur isolement et de la tristesse qui en résulte, que Madeleine Gemayel a eu l’idée de cette maison de retraite. Constatant la rareté de structures laïques de prise en charge des personnes âgées, elle souhaitait un endroit paisible, propre, où les anciens se sentiraient chez eux et non dans un asile. C’est son fils Louis, homme d’affaires installé à l’étranger, qui a réalisé ce vœu. Aujourd’hui, c’est la troisième génération qui prend la relève. Yasmina, la fille de Louis, a mis sa carrière à la banque entre parenthèses pour venir aider le directeur Riad Fikani à introduire quelques nouveautés.

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«Pour les repas», dit Yasmina Gemayel, «nous faisons appel à une diététicienne qui fixe les menus de la semaine. Pour la mise en forme, nous venons d’aménager une salle de physiothérapie. Côté loisirs, nous avons enrichi la vidéothèque, la bibliothèque. Nous installons des ateliers de poterie, peinture et de musique. Enfin, pour ceux qui aiment le jardinage, nous mettrons à leur disposition des petits lopins de terre qu’ils pourront planter à leur guise».
Sur la quarantaine de résidents, une trentaine sont là été comme hiver. Pour se sentir encore plus chez eux, la plupart ont apporté leurs meubles: lit, coiffeuse, tapis et pour ceux qui ont une «suite», canapé, guéridons, tableaux… «Les autres viennent passer l’été. Certains montent passer une semaine ou un week-end. C’est selon. Il y a différentes formules adaptées avec souplesse au cas de chaque personne». Les mensualités varient entre 600 et 1200 dollars, selon les frais déboursés et les soins requis. Car les prestations, nombreuses, sont également adaptées au cas par cas. Une équipe composée d’une infirmière et de douze aides-soignantes s’occupe en permanence des pensionnaires. Qui bénéficient en outre d’un suivi médical hebdomadaire.
D’autant que le second bâtiment, Mont Joli, «conçu au départ comme une auberge pour accueillir les familles en visite vient d’être reconverti en centre de convalescence», indique le directeur. «Ce centre», explique le médecin conseil, le Dr Atef Majdalani, «accueille les malades après le traitement de la phase aiguë de leur maladie. Après une chirurgie à cœur ouvert, une intervention neurochirurgicale, une maladie neurologique, rhumatologique ou une intervention orthopédique… La rééducation est prise en charge par des physiothérapeutes qui disposent sur place d’un matériel sophistiqué. D’où, une surveillance médicale stricte assurée par la présence d’une équipe d’infirmières diplômées et la visite quotidienne de deux médecins».
C’est là une réponse à un grand besoin dans le domaine de la santé qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’action sociale de la fondation «Longue Vie».
Pour cette famille de bienfaiteurs, fonder «Longue Vie», après «Les villages SOS», revenait en somme à «boucler le cycle de la vie»…

Z.Z.
A Bhersaf, près de Bekfaya, à 900 mètres d’altitude, l’air pur, le calme et la verdure contribuent, si l’on en croit l’adage populaire, à la longévité de la vie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le sanatorium de Bhanès y est implanté. C’est dans les parages que Louis Gemayel, fils des fondateurs des Villages SOS du Liban, Michel et Madeleine Gemayel, a...