Les réactions dans le monde

L’Egypte a condamné le double attentat de Jérusalem, imitée par la Jordanie, tandis que la Ligue arabe a rendu public un commentaire nuancé sur l’affaire. En Europe, la France, la Grande-Bretagne, l’Union européenne et pratiquement toutes les capitales ont dénoncé les deux attaques.
L’Egypte a exprimé «son profond regret pour la perte de vies humaines». Dans une déclaration à la presse, le ministre des Affaires étrangères égyptien Amr Moussa a demandé aux diverses parties de se maîtriser. M. Moussa a également appelé à la relance du processus de paix pour pouvoir garantir la sécurité.
Dans un communiqué publié à Amman, le gouvernement jordanien a estimé que l’attentat vise surtout «à créer de nouveaux obstacles aux aspirations des peuples à la sécurité et la stabilité dans la région, dans le cadre de la paix».«Le gouvernement jordanien estime que de tels actes terroristes constituent une raison supplémentaire pour poursuivre les négociations et non les suspendre, afin de ne pas permettre aux ennemis de la paix de réaliser leurs buts», selon le texte.
La Ligue arabe a attribué aux positions «intransigeantes» du gouvernement israélien la responsabilité du double attentat, n’écartant pas que cet acte soit le fait d’«extrémistes juifs».
«Il est possible que la déception dans laquelle se trouve la partie arabe ait fait exploser la situation» ou bien que les positions du gouvernement israélien aient «encouragé les milieux extrémistes juifs à perpétrer un acte comme celui de mercredi pour amener le gouvernement de Netanyahu à enterrer définitivement le processus de paix après l’avoir mis dans un état d’agonie», a déclaré à la presse M. Mohammed Zakariya Ismaïl, secrétaire général adjoint de l’organisation panarabe pour les affaires politiques.
Le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) a rendu le premier ministre israélien responsable de la «recrudescence de la violence».
«La politique d’arrogance, d’expansion, d’agression, de confiscation des terres, de judaïsation de Jérusalem et de mépris pour les résolutions de l’ONU favorise la poursuite de la violence et de la contre-violence», a affirmé un porte-parole du FDLP, Ali Badwane.

Paris: «Un acte de
barbarie»

Paris a qualifié le double attentat d’«acte de barbarie».
«Les autorités françaises sont consternées par l’attentat odieux commis mercredi à Jérusalem. Elles présentent avec émotion leurs condoléances aux familles des victimes et tout le peuple israélien», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Rien ne saurait justifier un tel acte de barbarie, qui souligne une fois de plus la nécessité de parvenir à un règlement juste et durable au Proche-Orient», ajoute le ministère français.
«Nous espérons que les efforts de conciliation des derniers jours ne seront pas remis en cause et qu’Israéliens et Palestiniens sauront trouver dans cette épreuve une nouvelle raison de mener au plus vite à son terme le processus initié à Oslo», souligne-t-il.
Le président Jacques Chirac avait auparavant palidé pour une «relance urgente du processus de paix», dans un message de sympathie adressé au premier ministre israélien.
Pour le premier ministre britannique Tony Blair, il s’agit d’un acte «effroyable». Auparavant, le secrétaire au Foreign Office Robin Cook s’était dit «horrifié» estimant que l’attentat renforçait «l’urgence» d’une reprise du dialogue entre Palestiniens et Israéliens.
Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a qualifié d’«abominable» le double attentat de Jérusalem. Dans une interview à la chaîne de télévision américaine CNN, il a appelé Israéliens et Palestiniens à retourner à la table de négociations afin «de remettre la paix sur les rails».
La présidence luxembourgeoise de l’Union européenne a appelé «le gouvernement et le peuple israéliens à ne pas céder aux provocations de ceux qui veulent torpiller la paix».
«La présidence de l’UE condamne avec la plus grande fermeté le lâche attentat», déclare Jacques Poos, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et président du Conseil de l’UE.
Quant à l’envoyé spécial européen pour le Proche-Orient Miguel Angel Moratinos, il a dénoncé le double attentat et plaidé pour la reprise du dialogue.
Après avoir exprimé sa «profonde tristesse à l’annonce de cet attentat terroriste», M. Moratinos a estimé, dans une déclaration à la presse, que «ce terrible évènement ne doit pas arrêter les parties sur le chemin de la paix», affirmant en outre que le rôle de l’UE se poursuivrait en dépit des difficultés. (AFP)