Rostropovitch et l'orchestre philharmonique de Radio-France Phosphorescents d'une nuit d'été à Baalbeck

Le temple de Bacchus illuminé a résonné hier de l’éclat d’une musique qui a magnifié le silence d’une nuit d’été où l’archet de Rostropovitch et la lune d’une nuit de velours à Baalbeck se sont partagé la vedette. Sur les marches du temple aux pierres aussi recueillies qu’un public religieusement attentif, l’Orchestre philharmonique de Radio-France placé sous la houlette de Marek Janowski et Mstislav Rostropovitch au violencelle ont interprété des œuvres de Beethoven, Dvorak et Berlioz.
Sonorités riches, somptueuses, qui se marient avec faste au cadre majestueux de la cité d’Heliopolis. Performance éblouissante du grand Rostropovitch que l’auditoire a ovationné à tout rompre car, outre un talent au-dessus de tout éloge, il a ressuscité les souvenirs heureux d’un certain âge d’or où l’art, en ces ruines, avait tous les miroitements...
Aux premiers rangs de l’assistance, on notait la présence de Mme Mona Hraoui, des ministres de l’Agriculture, du Tourisme et de la Justice ainsi que des ambassadeurs de France, du Japon, du Brésil, d’Allemagne, du Paraguay et d’Australie.
A l’entracte, Mme Hraoui a remis à M. Rostropovitch les insignes de commandeur de l’Ordre national du Cèdre, qualifiant le célèbre violoncelliste de «musicien de génie, grand apôtre de la musique, celui qui rompt les barrières entre les humains...».
Pour clôturer ce festival au programme court mais riche et intense, cette musique a pris les allures d’une fête aux phosphorescences chaleureuses groupant public et musiciens, tous voyageurs émerveillés d’une nuit inspirée et magique.
E.D.