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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Hamas revendique le double attentat (15 tués dont les deux kamikazes, 156 blessés) Bombes humaines à Jérusalem Israël décide un bouclage total des territoires palestiniens Arafat lance une campagne d'arrestations dans les rangs des islamistes (photos)

Deux Palestiniens transformés en bombes humaines se sont fait sauter dans le grand marché juif de Jérusalem, tuant treize autres personnes. Les deux déflagrations, à quelques secondes d’intervalle et trente mètres de distance, ont également fait 156 blessés, dont quatre se trouvent toujours dans un état critique. En soirée, la branche militaire du mouvement de la résistance islamique Hamas revendiquait l’attaque et posait une série d’exigences, selon la seconde chaîne de télévision israélienne. Le président de l’Autorité palestinienne a aussitôt réagi et après s’être engagé auprès du gouvernement israélien à «lutter contre le terrorisme», il a déclenché une vaste campagne d’arrestations, en Cisjordanie et à Gaza, dans les rangs du Hamas et du Jihad islamique.
Le gouvernement israélien pour sa part s’est réuni en séance extraordinaire après avoir décidé un bouclage total des territoires palestiniens. L’armée de son côté imposait le blocus total de huit villes autonomes. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a exigé des Palestiniens, à la suite de ce double attentat, qu’ils luttent contre le terrorisme, tandis que le chef de l’Etat Ezer Weizman mettait en garde contre les conséquences d’un blocage total du processus de paix. En outre, l’Etat hébreu a décidé de reporter la reprise des discussions avec les Palestiniens.
Les deux kamikazes étaient des Palestiniens âgés d’une vingtaine d’années, sans pièce d’identité. Chacun d’eux portait, accrochée à la taille, une charge d’environ 10 kilos de TNT activée par un détonateur électrique, a indiqué la police.
L’attentat a eu lieu à la mi-journée, à une heure de grande affluence dans le marché, l’un des endroits les mieux gardés d’Israël. La double déflagration a suscité des scènes de panique et d’horreur, alors que les ambulances arrivaient toutes sirènes hurlantes.
«J’ai vu quelqu’un qui a été décapité. Tout son corps était déchiqueté», a affirmé M. Haïm Kirschenbaum, étudiant d’une école religieuse voisine.
Les stands de légumes ont été détruits par les explosions et les vitrines des magasins ont volé en éclats. Des gens circulaient, hagards, au milieu des étals dévastés.
La police a indiqué que 70 Palestiniens employés sur le marché ont été appréhendés, sans cependant avoir d’indice indiquant qu’ils aient pu aider les auteurs de l’attentat.C’est tard en soirée que le Hamas revendiquait la double opération et à la seconde chaîne de télévision israélienne, un présentateur donnait lecture d’un tract du groupe Ezzeddine al-Kassam, que les responsables de la chaîne avaient authentifié, affirmant que les kamikazes étaient deux de ses militants.
Le tract menace de nouveaux attentats si Israël ne répond pas à trois exigences:
1. Libération de cheikh Ahmed Yassine, le guide spirituel du Hamas, qui est détenu depuis 1988 par Israël et purge une peine de prison à vie.
2. Libération des autres Palestiniens détenus par Israël, en particulier islamistes.
3. Libération de cheikh Abdel Karim Obeid, un responsable du Hezbollah, qui a été enlevé le 28 juillet 1989 par un commando israélien au Liban et est depuis détenu en Israël.
«L’attaque est un cadeau des soldats de Mahomet en représailles au tract satanique du porc à Hébron», ajoute le texte.

Deux hommes en noir

Dans le cadre de l’enquête, le chef adjoint de la police de Jérusalem, Miki Lévy, a indiqué à la télévision qu’il disposait de premiers éléments sur l’identité des deux kamikazes, sans donner d’autres précisions.
Selon le commissaire, les deux hommes portaient des costumes noirs et des cravates, mais n’étaient pas déguisés en ultra-orthodoxes juifs. Ils sont arrivés au marché en voiture et se sont garés à proximité. Ils étaient à 30 mètres l’un de l’autre.
Peu après la double déflagration, le gouvernement imposait un bouclage total des territoires palestiniens, une mesure qui touche en premier lieu quelque 65.000 travailleurs palestiniens employés en Israël.
L’armée israélienne a également placé des barrages à l’entrée des sept grandes villes autonomes palestiniennes et contrôle systématiquement les véhicules qui souhaitent y entrer.
Israël a également demandé à tous les Palestiniens qui se trouvaient en territoire israélien de regagner leur domicile.
Dans le même temps, M. Netanyahu exigeait de l’Autorité palestinienne qu’elle «commence à lutter contre le terrorisme, comme elle s’y est engagée et comme elle ne l’a jamais fait», a déclaré M. Netanyahu lors d’une conférence de presse.
Il a exigé du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat qu’il «prenne des mesures contre les terroristes et leurs commanditaires qui reçoivent des directives et des encouragements dans les territoires autonomes palestiniens».
«Nous avons le droit de demander à ceux qui se font appeler partenaires de paix d’agir comme tels», a ajouté M. Netanyahu.

Appel de Weizman

«Nous ne pouvons tolérer qu’il y ait en même temps des négociations de paix et que nos habitants sautent sur des bombes», a renchéri David Bar-Illan, porte-parole de M. Netanyahu.
Il a accusé l’Autorité palestinienne de ne «pas combattre avec suffisamment de détermination le terrorisme», soulignant qu’à la connaissance d’Israël, des officiers de police palestiniens de haut rang ont été eux-mêmes impliqués dans des préparatifs d’attentats anti-israéliens.
«Nous n’exigeons pas de l’Autorité palestinienne 100% de résultats mais 100% d’efforts. La façon dont elle combat le terrorisme est aujourd’hui une plaisanterie», a déclaré un autre porte-parole du gouvernement, M. Moshé Fogel.
Enfin, le président israélien Ezer Weizman a estimé qu’il y avait «un lien» entre le projet de nouvelle colonie juive de Ras el-Amoud et le double attentat.
«Nous sommes avec l’Egypte, la Jordanie et les Palestiniens dans le même bateau qui peut mener à la paix comme à la guerre, et la situation peut dégénérer très rapidement. Nous devons garder le cap de la paix, même si c’est parfois très dur», a ajouté M. Weizman.
Deux Palestiniens transformés en bombes humaines se sont fait sauter dans le grand marché juif de Jérusalem, tuant treize autres personnes. Les deux déflagrations, à quelques secondes d’intervalle et trente mètres de distance, ont également fait 156 blessés, dont quatre se trouvent toujours dans un état critique. En soirée, la branche militaire du mouvement de la...