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Actualités - CHRONOLOGIE

Lancement mercredi du collectif pour les élections municipales

Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, a affirmé hier, dans une déclaration à la presse, que le Liban fait face à «un double complot israélo-syrien», en vertu duquel la Syrie céderait le Golan à Israël, en contrepartie d’un aval israélien à la mainmise syrienne sur le Liban. M. Eddé commentait les propos attribués par la revue «Ad-Diplomasi» à un haut responsable égyptien qui aurait indiqué aux dirigeants jordaniens, à l’issue d’une visite à Damas, que le pouvoir syrien n’est pas intéressé à récupérer le Golan, mais que son objectif prioritaire est plutôt d’obtenir «une reconnaissance arabe et internationale de son influence au Liban».
Voici le texte de la déclaration du «Amid»: «J’ai aujourd’hui (hier) dans la revue Ad-Diplomasi paraissant à Londres, dans son édition portant le numéro 16 et datée d’août 1997, une information de première importance dont voici la teneur: Un responsable égyptien qui a accompagné le président Hosni Moubarak dans sa dernière visite à Damas a exposé à des responsables jordaniens, à Amman, les résultats des entretiens syro-égyptiens concernant le processus de paix. Le haut responsable égyptien a souligné que, contrairement à ce qui se dit publiquement à tous les niveaux, la Syrie n’est pas intéressée, pratiquement, à récupérer le Golan. Elle considère qu’il ne représente pas un intérêt stratégique pour elle. De surcroît, la restitution du Golan serait un poids économique pour la Syrie car elle devrait alors reconstruire son infrastructure détruite, de même qu’elle devrait mettre sur rails des projets assurant l’essor de cette région et garantissant des emplois à ses habitants. La Syrie n’est pas disposée à assumer un tel poids du fait de sa situation économique déficiente. Le haut responsable égyptien a également souligné devant ses homologues jordaniens que la Syrie désire atteindre un seul but qu’elle considère, au stade actuel, comme prioritaire pour elle, à savoir consolider sa situation au Liban et obtenir une reconnaissance arabe et internationale de sa présence au Liban».
Et le «Amid» de poursuivre: «Il ne fait aucun doute qu’une réunion a eu lieu à Damas entre le président syrien Hafez el-Assad et le président égyptien Hosni Moubarak. Je me demande, non sans surprise, si le président el-Assad a modifié son attitude, lui qui a mis l’accent à plusieurs reprises sur le principe de «la paix totale en contrepartie du retrait total». En tant que président de la République syrienne, a-t-il le droit de se désister d’une portion de la patrie syrienne? Le président de la République libanaise prête le serment constitutionnel, après son élection, en déclarant: «Je jure par le Dieu Tout Puissant que je respecterai la Constitution et les lois de la nation libanaise et que je préserverai l’indépendance de la patrie libanaise et la sécurité de son territoire». La constitution syrienne prévoit-elle un serment constitutionnel analogue? Le peuple syrien accepte-t-il de se désister du Golan»?
«J’ai toujours souligné qu’Israël ne peut pas se retirer du Golan pour signer la paix avec la Syrie, a ajouté M. Eddé. En effet, les eaux du Golan alimentent le lac de Tibériade. Or Israël a plus que jamais besoin d’eau douce, aussi bien maintenant que dans le futur. A cette occasion, je voudrai rappeler que la France a perdu l’Alsace et la Lorraine qui ont été occupées par l’Allemagne en 1870, jusqu’en 1919. C’est lorsque la France a gagné la Première Guerre mondiale que l’Alsace et la Lorraine sont redevenues françaises».
«J’ai la certitude que la Syrie n’est pas en mesure de mener et de gagner une guerre contre Israël, a encore déclaré M. Eddé, d’autant que les pays arabes ne la soutiennent qu’en paroles et nullement par les armes, en dépit du fait que ces pays arabes sont dotés de toute sorte d’armes, des avions aux blindés, en passant par les fusées. Mais les pays arabes ne peuvent pas participer à une guerre contre Israël aux côtés de la Syrie, en dépit de leur importante force militaire qui leur permet d’aider la Syrie à libérer le Golan».
«Cette information (rapportée par la revue éditée à Londres) est particulièrement grave, ajoute le «Amid», d’autant plus que le haut responsable égyptien a ajouté: «La Syrie désire atteindre un seul but qu’elle considère comme prioritaire pour elle, au stade actuel, et qui est de consolider sa position au Liban et d’obtenir une reconnaissance arabe et internationale de sa présence dans ce pays». Hafez el-Assad doit comprendre que le peuple libanais ne saurait accepter de se désister d’un seul pouce de son territoire, ni au profit d’Israël ni au profit de la Syrie. Le Liban n’a pas combattu Israël, ni en 1967 ni en 1973. Il n’a pas perdu le Sud, suite à une victoire militaire israélienne, contrairement à la Syrie qui a perdu la guerre par deux fois contre Israël, perdant ainsi le Golan».
Et le «Amid» d’ajouter: «Il ne faudrait pas oublier que le Liban a obtenu en 1978 la résolution 425, qui a été votée à l’unanimité par le Conseil de Sécurité et qui réclame un retrait immédiat et sans condition d’Israël. Les propos tenus par le haut responsable égyptien permettent de déduire que le Liban est confronté à un nouveau complot ourdi par Israël et la Syrie. La Syrie se désisterait ainsi du Golan au profit d’Israël, et Israël offrirait le Liban en cadeau à la Syrie. De la sorte, la Syrie aurait réalisé son ancien rêve, celui de la Grande Syrie».
«La question qui se pose maintenant est de savoir ce que feront les Etats-Unis face à ce nouveau complot dirigé contre le Liban, sachant que les USA sont les alliés d’Israël, a encore déclaré M. Eddé. J’ai la conviction que le président français Jacques Chirac n’hésitera pas à intervenir et à pousser les pays européens à agir à ses côtés. Je suis certain, en outre, que le peuple français, ami du peuple libanais, soutiendra les efforts de la France en vue de défendre l’indépendance et la souveraineté du Liban».
Et le «Amid» de conclure: «En ce qui me concerne, je considère que nous nous trouvons face à une grande traîtrise. Est-ce pour en arriver là que le Liban a signé tous ces accords avec la Syrie? Par ailleurs, j’ai la conviction que le président Elias Hraoui ne saurait trahir son serment constitutionnel. Il refusera, par conséquent, de se désister d’un seul pouce du territoire libanais».
Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, a affirmé hier, dans une déclaration à la presse, que le Liban fait face à «un double complot israélo-syrien», en vertu duquel la Syrie céderait le Golan à Israël, en contrepartie d’un aval israélien à la mainmise syrienne sur le Liban. M. Eddé commentait les propos attribués par la revue «Ad-Diplomasi» à un haut...