Première visite d'un haut responsable libanais en Grèce depuis 35 ans Hariri aujourd'hui à Athènes pour des entretiens politiques et économiques

Athènes — de Tarek TARCHICHI
Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, entame aujourd’hui une visite officielle de deux jours à Athènes à l’invitation de son homologue grec, M. Costas Simitis. Il s’agit de la première visite d’un haut responsable libanais dans ce pays depuis 35 ans.

Les entretiens de M. Hariri avec les responsables grecs porteront sur le dossier politique, notamment le processus de paix au Proche-Orient et la situation au Liban-Sud, ainsi que sur les relations économiques bilatérales.
Les entretiens de M. Hariri à Athènes auront pour conséquence le renforcement des relations bilatérales, d’autant plus que la Grèce a de tout temps soutenu le Liban et les pays arabes dans leur conflit avec Israël et appuie au sein de l’Union européenne — dont elle fait partie — les résolutions internationales concernant le retrait israélien du Liban-Sud. Ces relations se sont nettement améliorées depuis l’arrivée au pouvoir à Athènes du Parti socialiste qui entretient des liens très étroits avec la plupart des Etats arabes.
La visite de M. Hariri intervient aussi à un moment où la Grèce a décidé de reporter des manœuvres militaires conjointes avec l’Etat hébreu qui étaient prévues en juin dernier après les pressions exercées par les pays arabes. La Grèce et Israël sont liés par un accord de coopération militaire, un protocole d’échange d’informations militaires et un accord d’entraînement et d’organisation de manœuvres communes.
Le ministre grec des Affaires étrangères avait d’ailleurs récemment réaffirmé, au cours d’une tournée au Liban, en Syrie, en Egypte et en Jordanie, son soutien à la reprise des négociations de paix conformément aux concepts établis lors de la conférence de Madrid. En Israël, le ministre avait exprimé son pessimisme quant aux développements au Proche-Orient après un entretien avec le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu.
Sur le plan économique, les discussions entre M. Hariri et les responsables grecs seront divisés en deux volets: l’augmentation des investissements grecs au Liban et le renforcement des relations bilatérales dans tous les domaines.
Après son arrivée à Athènes dans la matinée, M. Hariri aura un bref tête-à-tête avec M. Simitis, puis les entretiens débuteront entre les membres des délégations des deux pays. Ils seront couronnés par la signature d’un accord de promotion des investissements et d’un accord de coopération économique et technologique.
Le chef du gouvernement sera ensuite l’hôte à déjeuner de M. Simitis. Dans l’après-midi, il sera reçu par le chef du Parlement avant de fleurir la tombe du soldat inconnu. En soirée, M. Hariri recevra les ambassadeurs arabes accrédités à Athènes à qui il exposera les derniers développements au Liban-Sud.

Demain, M. Hariri sera reçu par le président de la République avant de s’entretenir avec les chefs des partis de l’opposition.

Après le début de la guerre en 1975, de nombreux Libanais, notamment des hommes d’affaires, se sont installés en Grèce et ont obtenu la nationalité grecque. La signature d’accords économiques entre les deux pays devraient les encourager à investir de nouveau dans leur mère-patrie.