A l'issue d'une visite éclair à Amman Barak : le roi Hussein préoccupé

Le roi Hussein de Jordanie est «préoccupé» par le gel du processus de paix et par l’avenir des relations entre son pays et Israël, a indiqué hier le chef de l’opposition travailliste israélienne, Ehud Barak, à son retour d’une visite-éclair à Amman.
S’exprimant devant le groupe parlementaire travailliste, M. Barak a affirmé que «le roi Hussein s’est déclaré préoccupé par le gel du processus de paix et par l’avenir des relations jordano-israéliennes».
M. Barak a répondu hier à une invitation du souverain hachémite, après s’être entretenu avec lui au téléphone.
Le roi a envoyé un hélicoptère militaire pour emmener M. Barak en Jordanie, «par égard pour lui, mais l’entretien n’a pas un caractère d’urgence», a affirmé un haut responsable qui a requis l’anonymat.
Selon son porte-parole, M. Barak avait été appelé d’urgence à Amman par le souverain jordanien.
Le roi Hussein «souhaite renforcer ses relations avec le chef du parti travailliste après avoir perdu espoir d’aboutir à un dialogue constructif avec le gouvernement de M. Benjamin Netanyahu», selon des sources diplomatiques occidentales à Amman.
Interrogé à ce sujet, un officiel jordanien s’est contenté de rappeler que M. Netanyahu avait «visité la Jordanie deux fois alors qu’il était à la tête de l’opposition sous le gouvernement travailliste».
Selon cet officiel, «le roi Hussein a bâti des relations solides avec le parti travailliste du temps du premier ministre Yitzhak Rabin» assassiné en novembre 1995 et M. Barak «est un des élèves de M. Rabin».
De source jordanienne autorisée, on a indiqué que l’entretien Hussein-Barak avait pour objectif d’«examiner les moyens de relancer le processus de paix, notamment les négociations palestino-israéliennes», gelées depuis quatre mois, à la suite de la construction d’une colonie juive à Jérusalem-Est annexé.
M. Barak doit rencontrer jeudi le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Le premier ministre jordanien Abdel Salam Majali a rencontré M. Arafat dimanche à Ramallah, en Cisjordanie. M. Majali avait affirmé «qu’il n’était pas porteur d’une initiative jordanienne» et que son pays soutenait l’initiative égyptienne pour débloquer les négociations.
M. Barak avait effectué de 9 juin une visite en Jordanie, quatre jours après son élection à la tête du parti travailliste, en remplacement de Shimon Peres. (AFP).