"Nous ne sommes pas moins dignes que les arabes" Aoun répond à Hraoui

Le général Michel Aoun a répondu hier aux propos formulés par le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, qui l’a implicitement accusé jeudi dernier d’avoir rencontré à Paris un général israélien en présence d’un diplomate hébreu.

Sans démentir explicitement cette réunion, le général Aoun a déclaré dans sa réponse faxée de Paris que, «lorsque les conditions seront propices pour la libération de la terre libanaise et de la décision nationale, nous n’aurons aucun complexe à rencontrer publiquement les Israéliens».
«Nous ne sommes pas moins dignes ou plus dignes ou responsables que les Arabes qui se sont réunis avec les Israéliens à Madrid, à Casablanca, à Washington, à Ryad, à Charm el-Cheikh et au Caire et qui vont encore les rencontrer très prochainement à Qatar», ajoute le communiqué.
«Si la rencontre entre un responsable arabe et un Israélien est une accusation (le président Elias) Hraoui et son gouvernement doivent ouvrir leurs prisons pour leur propre personne et pour tous les dirigeants arabes», affirme le général Aoun.
Et le général Aoun d’ajouter: «Avant le début de la coopération militaire entre la Turquie et Israël, et avant même la signature du traité de paix avec les Palestiniens, il y avait une coopération militaire israélo-syrienne. Les forces navales israéliennes ont en effet imposé avec la marine syrienne un blocus au littoral libanais. Cette coopération s’est aussi traduite le 13 octobre 1990 lorsque les «aigles» (aviateurs) syriens ont bombardé le palais de Baabda et ont réalisé la gloire historique de leur régime sous la supervision des forces aériennes israéliennes».
«(Le président) Elias Hraoui et son gouvernement, poursuit le communiqué, ont perdu leur siège dans les négociations de paix et ont loué le territoire libanais aux belligérants régionaux. Ils sont responsables du sang versé et de la poursuite de l’occupation».