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Actualités - DISCOURS

Hraoui appelle Washington à mettre un terme aux agressions israéliennes (photo)

Par petites doses et d’une manière fragmentaire, le pouvoir a réaffirmé hier, par la bouche de différents responsables et par le biais d’une «source militaire» anonyme, sa position classique concernant le problème de Jezzine et l’affaire de la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous. Abordant le dossier sous un angle plus global, le chef de l’Etat Elias Hraoui a appelé une nouvelle fois, hier soir, les Etats-Unis à faire pression sur Israël afin qu’il mette un terme à «ses agressions quotidiennes contre la population du Sud et de la Békaa-Ouest».
Les différentes prises de position officielles enregistrées hier interviennent après la déclaration faite jeudi par le chef de la milice du Liban-Sud Antoine Lahd, condamné à mort par contumace pour collaboration avec l’ennemi israélien, qui avait souligné que le retour de Jezzine dans le giron du pouvoir central pourrait être envisagé indépendamment de l’application de la 425 si l’Etat parvient à fournir des garanties sérieuses et solides quant à la sécurité des habitants de Jezzine. Lahd avait souligné, en outre, qu’il est favorable, sur le plan du principe, à la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous à condition, notamment, que la route puisse être pratiquée par tous les Libanais (qu’ils soient ou non originaires du Sud), et qu’aucune force militaire (en l’occurrence l’armée libanaise) ne se déploie dans le «no man’s land» séparant les positions de l’ALS de celles de l’armée.
Une source militaire citée par l’ANI (officielle) a rejeté d’office la proposition avancée par Lahd, soulignant que «la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous par l’armée libanaise ne saurait être sujette à une quelconque condition, de même qu’elle ne saurait faire l’objet de contacts quelconques». Et la source militaire d’ajouter: «Les claires intentions de l’ennemi et de ses collaborateurs font que le passage des civils (sur cette voie) n’est pas sûr dans les circonstances présentes. En tout état de cause, les agressions qui ont visé les forces régulières qui s’employaient à rouvrir cet axe routier n’ont pas entravé l’action menée sur ce plan».

Il ressort des indications et des propos émanant hier des diverses sources officielles que les responsables ne semblent pas avoir la même évaluation de la situation à Jezzine. Le chef du Législatif Nabih Berry a ainsi affirmé hier à l’un des députés de Jezzine (M. Sleiman Kanaan) que la route de Kfarfalous sera rouverte à la circulation avant la fête de l’Armée, le 1er août prochain.Ce point de vue est loin d’être partagé par le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, qui souligne qu’Israël est opposé à la reprise du trafic entre Jezzine et Saïda. Pour le chef de la diplomatie, l’Etat hébreu fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le rétablissement d’une libre circulation des personnes et des marchandises entre Jezzine et le reste du pays. M. Boueiz n’en a pas moins affirmé qu’il est du devoir du pouvoir libanais de tout mettre en œuvre afin de sortir la population de Jezzine de son isolement (VOIR AUSSI PAGES 2 ET 3).

L’appel de Hraoui

Le scepticisme du chef de la diplomatie concernant ce dossier serait-il partagé par le président Hraoui? Il est peut-être prématuré d’apporter une réponse tranchée à cette interrogation. Il reste que dans le discours qu’il a prononcé hier soir au cours d’une cérémonie organisée à Aley en mémoire de l’homme de Lettres Maroun Abboud, à l’occasion du 35e anniversaire de sa mort, le chef de l’Etat n’a évoqué ni de près ni de loin l’affaire de Jezzine et le problème de la réouverture de la route de Kfarfalous.
Devant un parterre de députés et ministres — en tête desquels se trouvait l’émir Talal Arslane (puisque la cérémonie se déroulait à Aley) — le chef de l’Etat devait lancer un appel aux Etats-Unis, invitant Washington à ne pas faire preuve de «partialité» dans son rôle de superpuissance mondiale. «Ce que nous attendrons de l’Administration américaine, a notamment déclaré le président Hraoui, c’est qu’elle pousse Israël à mettre un terme à ses agressions quotidiennes contre la population du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. Nous attendons des Etats-Unis qu’ils fassent pression sur Israël afin qu’il retire ses troupes de notre territoire, en application de la résolution 425».
Sur un autre plan, et profitant de sa présence au cœur de Aley, le chef de l’Etat a déclaré que «nous devons tous œuvrer, main dans la main, afin de parachever l’entreprise de retour des déplacés à leurs foyers». «Œuvrons tous, main dans la main, afin de refaire de Aley, de Sofar, de Bhamdoun et de toute la montagne, des centres d’estivage privilégiés», a ajouté le président Hraoui. «Pour que l’estivage redevienne florissant ici et dans les autres régions, il est nécessaire que les déplacés retournent à leurs foyers. Il s’agit là d’un devoir national sacré. Cela constitue une priorité absolue pour consolider la coexistence commune», a conclu le chef de l’Etat.
Par petites doses et d’une manière fragmentaire, le pouvoir a réaffirmé hier, par la bouche de différents responsables et par le biais d’une «source militaire» anonyme, sa position classique concernant le problème de Jezzine et l’affaire de la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous. Abordant le dossier sous un angle plus global, le chef de l’Etat Elias Hraoui a...