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Actualités - REPORTAGE

Douze ans après CNN reprend pied à Beyrouth (photo)

Douze ans après avoir fermé ses bureaux dans un Beyrouth trop dangereux pour des Américains, la fameuse chaîne d’info U.S. CNN s’y réinstalle. C’est un Britannique, Brent Sadler, qui est nommé chef de poste. Correspondant de guerre âgé de 4 ans, il a couvert au cours des 15 dernières années nombre d’événements violents de par le monde. Mais sa spécialité reste le Moyen-Orient. «C’est un kaléidoscope, une succession rapide, changeante, d’événements, de stories», dit-il en se frottant les mains…
Sadler se dit convaincu que le Liban est bien l’endroit où il faut être en ce moment. A cause des conjonctures régionales mais aussi parce que pour lui, «le pays ressemble à une faille de séisme: quand cela bouge ici, toute la région s’en ressent».
«Notre bureau à Beyrouth», indique-t-il, «va permettre une plus large et plus précise couverture des événements dans le monde arabe».
«La CNN a deux envoyés permanents à Jérusalem. Notre présence sur la scène libanaise va contribuer à réfléchir l’autre face du miroir, donc une information plus équilibrée». Il souligne ensuite que: «Le bureau de Beyrouth représente un challenge unique pour la CNN à cause de l’interdiction faite aux Américains de fouler le sol libanais». De plus, l’ancien chef de poste Jerry Levin avait été kidnappé en 1985 et s’était évadé après 100 jours de séquestration.
Il y a une trentaine d’offices CNN à travers le monde, dont 23 en dehors des Etats-Unis.
«Le Liban représente un terrain fertile, un melting-pot de différents intérêts conflictuels. La partie sud du pays est occupée et reste une zone de guerre. La Syrie et le Liban sont les deux seuls pays avoisinant Israël qui n’ont pas signé un accord de paix», enchaîne Sadler. Et il trouve intéressant que: «Le gouvernement libanais soit non seulement en train de reconstruire mais aussi en train de se placer comme une force économique et politique dans la région»…
Sadler a rejoint la CNN en novembre 1991 après une dizaine d’années à la chaîne britannique ITN. Ses reportages sur le Liban lui ont valu plusieurs prix dont un de la BAFTA — British Academy of Film and Television Arts — et un de la Royal Television Society International News. Durant une de ses missions au Liban-Sud, il a été touché par une balle au bras.

Chasseur de scoops

Brent Sadler a couvert la guerre du Golfe, le conflit des Malouines, Tchad, l’Ouganda, Grenade, la Croatie, la Somalie et Tchétchénie.
Son staff à Beyrouth compte cinq éléments: un cameraman jordanien, et comme libanais: un producteur, un ingénieur de son, un «office manager» et un journaliste free lance qui prendrait sa place lorsqu’il sera occupé ailleurs ou en congé. L’office est sis au 12e étage de l’immeuble Baydoun, secteur Concorde Galleria, Verdun.
Dans la région, Beyrouth avait été en 1980 le premier site où CNN s’était installée. «Le kidnapping, les communications défaillantes ont fait que nous nous avons dû décrocher», dit le chef de poste. «A Cana, l’an dernier, j’étais sur place, envoyant des reportages live. Les téléspectateurs ont senti que nous leur donnions une information plus équilibrée, objective».
Les 1,5 million d’abonnés qui reçoivent la CNN pourront désormais assister à des reportages de fond sur le Liban, couvrant une grande variété de sujets allant de la politique au business en passant par la culture et les arts.
Les news sont envoyés via satellite à partir de Jouret el-Ballout ou bien par courrier spécial via la Syrie ou encore par avion vers Londres. «Le Liban est un «endroit positif» pour la presse internationale. Nous ne subissons aucune contrainte politique ou autre», affirme-t-il enfin.
On souhaiterait que tout le monde puisse en dire autant…

Maya GHANDOUR
Douze ans après avoir fermé ses bureaux dans un Beyrouth trop dangereux pour des Américains, la fameuse chaîne d’info U.S. CNN s’y réinstalle. C’est un Britannique, Brent Sadler, qui est nommé chef de poste. Correspondant de guerre âgé de 4 ans, il a couvert au cours des 15 dernières années nombre d’événements violents de par le monde. Mais sa spécialité reste le...