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Actualités - CHRONOLOGIE

Une semaine après l'OTAN L'UE lance le processus d'élargissement à l'est


SUITE DE LA PAGE 1

juillet par l’OTAN au sommet de Madrid — seront rejoints par Chypre conformément à un engagement pris en 1995 par l’Union européenne, soucieuse d’encourager ainsi les communautés grecque et turque de l’île à se réconcilier.
L’événement est à juste titre jugé historique.
«C’est la première fois depuis 500 ans que le continent dispose d’une chance de se réconcilier avec lui-même», a déclaré le président de la Commission Jacques Santer, qui a prédit les premières adhésions pour «2001, 2002 ou 2003».
Le choix des pays est basé sur les critères fixés en 1993, qui prévoient notamment que les futurs candidats doivent être des démocraties et des économies de marché viables.
«En fait, aucun des candidats ne remplit aujourd’hui l’ensemble des critères économiques», a déclaré Jacques Santer en résumant les 1400 pages d’avis sur les dix pays candidats.

La Slovaquie blâmée

«Mais certains d’entre eux ont certainement avancé suffisamment pour que nous puissions raisonnablement prédire qu’ils seront prêts le moment venu», a-t-il ajouté.
Le retard consenti dans les réformes économiques explique pourquoi la Roumanie, la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie ne font pas partie du peloton de tête de l’élargissement.
Seule la Slovaquie, qui obtient de bonnes notes économiques, se voit recalée en raison de sa situation politique, «ce qui exclut toute ouverture de négociation», a dit Jacques Santer.
La Commission a parallèlement présenté dans un document appelé «Agenda 2000», valable de 2000 à 2006, ses idées pour financer ce processus qui, sur la période, coûtera 75 milliards d’écus, «un véritable plan Marshall» selon Jacques Santer.
Ce «paquet Santer» se veut plutôt conservateur.
La Commission estime possible de maintenir le plafond des ressources financières de l’UE à 1,27% du PIB communautaire afin de ne pas gêner les Etats membres dans leur marche vers l’euro, grâce à une croissance estimée de 2,5% l’an jusqu’en 2006.
On ne toucherait pas au partage actuel du fardeau: le Royaume-Uni continuerait donc à percevoir son «chèque» et l’Allemagne resterait le plus grand contributeur au budget.
Les actuels pays pauvres de l’UE — Espagne, Portugal et Grèce —, qui craignaient de payer l’élargissement vers l’Est par la perte de leurs «fonds structurels», ont été rassurés.
L’objectif est de maintenir la part des fonds à 0,46% du PIB communautaire, soit 275 milliards d’écus sur sept ans, dont 45 milliards d’écus pour les pays de l’Est de 2000 à 2006.
Enfin, la politique agricole commune sera profondément réformée pour éviter une explosion des dépenses dans ce secteur qui, même assaini, coûtera 4 milliards d’écus de plus par an.
Les prix garantis baisseront de 10 à 30% selon les produits, compensés partiellement par des primes compensatoires, et les adhérents n’en bénéficieront pas pleinement avant longtemps.

Discrimination?

Ces idées doivent désormais passer par le filtre des Quinze, les chefs de la diplomatie européenne ouvrant le bal dès mardi prochain.
Le premier tir de barrage devrait provenir des pays qui, comme la France, sont partisans d’ouvrir les négociations avec tous les candidats en même temps, seule l’adhésion étant différenciée selon les mérites propres de chacun.
«Il s’agit d’un choix arbitraire, maladroit et provocant», a estimé le Français Jean-Claude Pasty au nom du groupe gaulliste au Parlement européen, tandis que d’autres députés critiquaient la «reconstruction de frontières en Europe».
«Rien de ce que la Commission propose aujourd’hui ne signifie le rejet de certaines candidatures», a rétorqué Jacques Santer, qui a proposé un «partenariat pour l’adhésion» pour les exclus de la première vague, sorte de salle d’attente.
La crainte de la France est de voir les pays qui viennent d’essuyer un double refus — à l’OTAN et à l’UE — quitter le chemin des réformes, sans parler de la Turquie, pays candidat depuis 1964, qui se voit offrir un «renforcement» des liens.
Les Quinze devront aussi éviter la dilution, un risque bien réel étant donné l’absence d’accord au récent sommet d’Amsterdam sur l’adaptation des institutions à l’Europe élargie.
«Dans son état actuel, l’Union est incapable de relever les défis du XXIe siècle», a dit Klaus Haensch, ex-président allemand du Parlement européen. «Si le prix de l’élargissement est une dilution de l’Union européenne dans une simple zone de libre-échange, je ne suis pas prêt à en accepter le prix».
La Commission est sur la même longueur d’ondes.
«Je ne suis pas de ceux qui pensent que l’Union européenne peut accroître le nombre de ses membres sans aucun risque pour son projet politique», a souligné Jacques Santer.
Ces contraintes appellent selon lui une «double réponse»: la mise en place de l’euro comme prévu le 1er janvier 1999 et la réforme des institutions dès le début du siècle prochain.Une semaine après l’OTAN, la Commission européenne a rendu publics mercredi les noms des six pays favoris pour une adhésion rapide à l’Union et son plan de bataille pour rendre cet élargissement gérable.
Mais tant la Commission européenne que le Parlement de Strasbourg ont exhorté les Quinze à une réforme institutionnelle radicale pour éviter la paralysie dans l’Europe élargie.
La Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovénie et l’Estonie ont été jugées prêtes à entamer des négociations dès janvier 1998, la décision finale sur la liste devant être prise par les dirigeants européens en décembre prochain.
Ces cinq pays — les trois premiers avaient déjà été sélectionnés le 8
SUITE DE LA PAGE 1juillet par l’OTAN au sommet de Madrid — seront rejoints par Chypre conformément à un engagement pris en 1995 par l’Union européenne, soucieuse d’encourager ainsi les communautés grecque et turque de l’île à se réconcilier.L’événement est à juste titre jugé historique.«C’est la première fois depuis 500 ans que le continent dispose d’une...