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Actualités - ANALYSE

Le dossier régional toujours au point mort

On n’y voit pas clair sur le plan régional, mais il faut continuer à travailler d’arrache-pied pour sortir du flou: c’est ce qu’indique en substance le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz qui voit poindre une lueur d’espoir pour le processus à travers les dernières déclarations du président Clinton...
Mais que peut faire le chef de la Maison-Blanche pour réactiver les négociations? A cette question, M. Boueiz répond qu’il ne dispose pas d’informations précises, qu’il ne sait vraiment pas si M. Clinton est en mesure ou non d’exercer des pressions efficientes sur le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu. Il est probable, estime M. Boueiz, que le président américain préférerait ne rien tenter s’il devait être convaincu que la position israélienne reste imperméable à toute sollicitation. Car un échec se répercuterait négativement sur le prestige de la Maison-Blanche et sur l’autorité mondiale de Washington. De plus, ajoute le ministre, il faut faire le compte du lobby juif américain qui, le cas échéant, pour aider Tel-Aviv à résister, pourrait attiser les campagnes anti-Clinton axées sur les aventures ou mésaventures galantes et financières de l’ancien gouverneur de l’Arkansas...
Dans ce cadre d’influence, on sait que le principal levier des Etats-Unis est de tout temps la phénoménale assistance en tout genre, finances et armes en tête, prodiguée à l’Etat hébreu qui en contrepartie consentait à se montrer docile à l’égard des grandes lignes de la politique U.S. dans la région. Ainsi, la persuasion U.S. avait joué à plein en 91: Bush n’avait accepté de débloquer une garantie de dix milliards de dollars délivrée à Israël pour achat d’armes U.S. qu’à condition de traîner Shamir à Madrid... Le chef du Likoud, alors premier ministre par rotation, avait donc dû souscrire aux principes établis durant cette conférence, mais comme il l’a avoué plus tard, avec la ferme intention de les torpiller à la première occasion... ce dont son «fils spirituel» Netanyahu se charge volontiers aujourd’hui.
Le processus s’est donc arrêté à la conclusion d’une paix entre Tel-Aviv et Amman ainsi qu’aux accords israélo-palestiniens d’Oslo, largement vidés de leur contenu par le gouvernement Likoud qui sur le front syro-libanais a complètement bloqué les pourparlers. Cela parce que la Syrie et le Liban, au bout de longs échanges, ont nettement montré qu’ils n’accepteraient pas que leurs volets soient dissociés pour les affaiblir et surtout qu’ils n’admettraient pas une fausse paix qui consacrerait une hégémonie israélienne dans la région sans restitution de tous les droits spoliés. La Syrie et le Liban restent attachés à la paix, mais à une paix qui soit véritable, globale, équitable, fondée sur la récupération complète du Golan, du Sud et de la Békaa-Ouest. Ils sont d’autant moins disposés à se laisser «palestiniser» que les accords d’Oslo ont été tronqués par les Israéliens qui ont trahi sans vergogne leurs engagements, ce qui fait qu’Arafat se trouve pris entre l’enclume sioniste et le marteau de l’intégrisme islamiste qui prône le retour à l’Intifada. La bande de Gaza et la Cisjordanie se retrouvent ainsi presque dans la situation qui prévalait avant les accords d’Oslo et Netanyahu n’hésite pas à menacer de réoccuper les territoires remis à l’Autorité palestinienne. Le peu que le processus Baker a réalisé risque donc d’exploser à tout moment, malgré les efforts diplomatiques de replâtrage déployés notamment par l’Egypte. La normalisation relationnelle entamée par certains pays arabes a été coupée court et l’on parle d’appliquer de nouveau le boycott arabe d’Israël avec la plus grande fermeté, en boudant pour commencer la conférence économique de Doha, si Netanyahu poursuit sa politique anti-paix...
On en est donc là et la question est de savoir qui va reculer, sur qui s’excercent les pressions occidentales, pour que le processus puisse reprendre... Le blocage peut-il se prolonger sans risque d’explosion dans la région?
Le seul espoir, et certaines parties veulent y croire, serait que Netanyahu l’intransigeant s’en aille assez rapidement et qu’il y ait en Israël des législatives anticipées permettant le retour au pouvoir des travaillistes. A moins qu’à défaut des pressions U.S., trop timides jusqu’à présent, ce ne soit l’opinion israélienne elle-même, inquiète de la récession économique qui accompagne l’attitude radicale du gouvernement Nentanyahu, qui infléchisse la ligne suivie par le Likoud au pouvoir...
E.K.
On n’y voit pas clair sur le plan régional, mais il faut continuer à travailler d’arrache-pied pour sortir du flou: c’est ce qu’indique en substance le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz qui voit poindre une lueur d’espoir pour le processus à travers les dernières déclarations du président Clinton...Mais que peut faire le chef de la Maison-Blanche pour...