Les ministres Chehayeb et Barsoumian y ont participé Sit-in pour réclamer la fermeture du dépotoir de Bourj Hammoud (photo)

Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, avait appelé à la grève — il est vrai — en sa qualité de député. Le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, a participé, quant à lui, au mouvement de protestation dirigé contre le gouvernement dont il est membre. Dire qu’on croyait avoir tout vu dans ce pays...

Les habitants du Metn-Nord ont observé hier à midi une grève d’avertissement et organisé un sit-in au rond-point de Dora en signe de protestation contre le retard mis à la fermeture du dépotoir de Bourj Hammoud.
Ont participé à cette manifestation: les ministres Akram Chehayeb et Chahé Barsoumian ainsi que les députés Chaker Abou Sleiman, Habib Hakim, Michel Pharaon, Raji Abou Haïdar, Georges Kassarji, Ghassan Achkar, Jamil Chammas, Hussein Yatim, Antoine Haddad, Khaled Saab, Adnan Arakji, Jacques Tchoukhadarian, Sébouh Hovnanian, Ibrahim Dédéyan et Yeghia Djerdjian.
M. Abou Sleiman a justifié la présence du ministre Chehayeb, en affirmant que celui-ci se joint aux manifestants pour déplorer «cette catastrophe qui a pour nom la décharge de Bourj Hammoud».
Le député a confirmé en outre la fermeture «irrévocable» de la décharge le 20 juillet courant. «Le ministre de l’Environnement nous a appris que la décision du Conseil des ministres à ce sujet est définitive. (...) Le vice-président du Conseil, M. Michel Murr, m’a également demandé d’annoncer aux Libanais qu’il a déjà demandé aux Forces de sécurité intérieure d’interdire à tout camion l’entrée au dépotoir de Bourj Hammoud», dès la nuit du 19 au 20 juillet.

Chehayeb: un projet pilote

Prenant la parole à son tour, M. Akram Chehayeb a estimé que «la présence de deux ministres en ce lieu est une confirmation de la décision du gouvernement».
Il a ajouté: «A mon avis, l’essentiel n’est pas la fermeture du dépotoir. Il s’agit de trouver une solution de remplacement et ce, grâce au triage, au recyclage et au traitement des ordures. C’est le nouveau plan qui devra être un modèle pour toutes les autres régions libanaises, et qui commencera à être appliqué un ou deux jours avant le 20 juillet». Et de préciser: «Une partie des détritus sera traitée et recyclée, une autre petite partie, dans les 200 tonnes environ, sera brûlée dans l’incinérateur de la Quarantaine, une dernière sera compostée et déposée dans des lieux affrétés à cet effet».
En réponse à une question concernant l’incinérateur de la quarantaine, M. Chehayeb a déclaré: «Tous les incinérateurs, y compris celui de la Quarantaine, devront être progressivement fermés».
Au sujet des remblais introduits dans la décharge, le ministre a ajouté: «Ils ont considérablement diminué, et les remblais qui sont encore déposés aujourd’hui ont pour but de couvrir les ordures».
Reste les dommages écologiques qu’entraîne l’existence même de la décharge de Bourj Hammoud. M. Hmayed précise à ce propos: «D’après une étude élaborée par des Japonais, 200 millions de dollars sont nécessaires pour en finir du dépotoir. On examinera cette affaire ultérieurement car ce montant n’est pas encore disponible», a-t-il dit.
Puis, les députés et les manifestants se sont rendus du rond-point de Dora vers la décharge de la Quarantaine.
Par ailleurs, le député Nassib Lahoud, qui était absent de la manifestation, a mis en garde dans une déclaration à la presse contre tout atermoiement dans cette affaire. «Ce qui est déplorable, c’est l’attitude de certains membres du gouvernement qui se lamentent sur le sort de Bourj Hammoud en particulier, et sur celui du littoral du Metn en général, (...) alors que cela fait des années qu’ils sont au pouvoir». Et de conclure: «On ne demande pas aux ministres de se joindre aux manifestants mais d’assumer leur responsabilité et de trouver des solutions aux problèmes effroyables socio-économiques sous lesquels ploie la population».