Tout d’abord — dans le salon arabe — l’insolite et l’harmonie avec Lino Villaventura qui dialogue avec le raffia, la ficelle de coton et le vieil or pour composer — telles des mélodies folkloriques — ses robes patchwork de dentelle.
La création plastique des peintres d’origine libanaise rayonne dans la salle voisine. David Cury étale son acrylique et son fusain dans une opération essentiellement intellectuelle, «où le plan pictural est activé par des accidents graphiques, des structures aux contours irréductibles, sur l’empâtement de la couleur». A côté, le papier artisanal de Hilal Sami Hilal est tel un tapis volant qui promet des voyages fascinants. «La qualité de la couleur est l’un des grands triomphes de son travail», écrit la presse brésilienne. A travers un matériel iconographique très réduit, Emmanuel Nassar circule dans l’abstrait et fournit une clé pour suggérer l’espacement généreux de la grande ville adoptive.
Aprigio travaille avec le ciment, le sable et de l’argile, qui sont la matière première de l’homme et de la ville. Un magma de symboles millénaires, de fragments de mémoire s’infiltre dans les œuvres (triangles indicatifs du feu et de l’air; la fente curviligne liée à la reproduction et au féminin, la croix) pour débattre les grands thèmes humains...
Au second niveau, la sculpture pyramidale (en aluminium) d’Ascânio MMM implante avec une belle rigueur de structuration la notion de la métropole et la force de l’image mythique.
Pour conserver l’aura de la tradition et célébrer la culture indigène, Alberto Lefèvre sculpte sur bois et avec délicatesse toute de couleurs «ces choses qui reproduisent le visage de la vraie mosaïque culturelle du pays».
Circulant dans l’abstrait, Galeno, avec raffinement, fait jouer ses ciseaux pour lancer dans les hauteurs du lointain Piaui son cerf-volant.
Mauricio Bentes travaille le métal pour reconstruire l’«unicité». La forêt est son thème de prédilection. Grâce à la nature, il retrouve «les feuilles dorées de l’éternité».
Marcelo Silveira aussi puise dans la nature pour comprendre l’univers et laisser éclater en taillant des troncs d’arbres desséchés sa liberté d’expression.
Révéler l’aspérité des fils métalliques et l’espace qui flotte autour d’eux est un jeu ludique pour Luis Hermano qui joue les brodeurs fantastiques avec une imagination exubérante.
La céramique est également au rendez-vous avec Jose Paulo. Vingt-cinq pièces, aux formes d’objets de cérémonies primitives en référence d’une histoire locale et continentale.
Il y a aussi les bijoux de Pepe Torras. L’ancien élève de Dali donne à voir six pièces d’un style classique combiné à une témérité typiquement carioca.
Les tapisseries de Colaço sont une véritable fête pour les yeux. Mais encore il y les œuvres de Bernardo, Lasmar, Motta, Sued... la liste est longue. Au public de découvrir l’étendue de la mosaïque culturelle du Brésil qui rayonnera à partir de ce soir et jusqu’au 10 août dans ce prestigieux écrin artistique.
May MAKAREM
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