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Actualités - CHRONOLOGIE

Débat de politique générale Hoss, Farès, Lahoud et Z. El-Khatib pourfendent la politique du gouvernement

L’endettement de l’Etat et la crise socio-économique ont été au centre du débat de politique générale entamé hier, Place de l’Etoile, et qui doit se poursuivre et s’achever ce soir par une réponse du gouvernement. Le débat, auquel ont pris part hier 19 parlementaires, a été dominé par deux interventions-charnières, celles de MM. Sélim Hoss et Nassib Lahoud, tous deux membres d’un même bloc parlementaire d’opposition. Le débat de politique générale a suivi l’élection, par le Parlement, de trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel , en présence de 119 députés, du président du Conseil, M. Rafic Hariri, et de la grande majorité des membres du gouvernement.
Premier à prendre la parole, l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss attaque d’emblée le gouvernement sur sa politique économique et sociale, estimant que les responsables ont «échoué» sur ce plan.
«La crise est toujours à son degré maximum et les personnes à revenu limité voient leur pouvoir d’achat continuer à s’éroder, soit du fait de l’inflation, soit en raison de la majoration des taxes d’électricité, d’eau, de téléphone ainsi que des scolarités et des dépenses de santé, soit enfin à cause de l’extension du chômage», relève M. Hoss.
De plus, la crise sociale est «accentuée par le marasme économique qui a poussé un nombre substantiel de petites et moyennes entreprises à déposer leur bilan», note-t-il.
«Mais c’est l’énorme déficit budgétaire qui est la source de tous les maux de l’économie libanaise», souligne M. Hoss, expliquant que ce phénomène provoque le détournement des recettes de l’Etat loin des secteurs productifs et maintient les taux d’intérêt à un niveau élevé, empêchant la relance économique.
«En outre, le déficit est directement à l’origine de l’augmentation de l’endettement de l’Etat et contribue donc à gonfler le service de la dette, de sorte que les finances de l’Etat se trouvent prises dans un cercle vicieux puisque le gonflement de la dette favorise lui-même celui du déficit», précise-t-il.
Chiffrant le déficit réel pour les cinq premiers mois de 1997 à 56,32 pour cent, M. Hoss qualifie cette proportion de «très inquiétante» et critique les responsables pour s’être montrés «trop optimistes» dans leurs prévisions budgétaires au cours des quatre dernières années. Il rappelle que le gouvernement avait prévu un déficit de 37 pour cent pour 1997 et qu’il avait lui-même, lors des débats sur le budget à l’assemblée, jugé cette prévision «peu réaliste» et évoqué une proportion supérieure à 50 pour cent.
Abordant la question de la dette publique, M. Hoss indique qu’elle a atteint le montant de 11,8 milliards de dollars fin mai dernier, «un chiffre supérieur au produit intérieur brut selon certaines estimations», et réfute les arguments qui se veulent rassurants et que répète à l’envi le chef du gouvernement Rafic Hariri sur le fait que cette dette est en majeure partie interne.
Selon M. Hoss, «dans un pays jouissant de la liberté des changes comme le Liban, la distinction entre dette intérieure et extérieure n’a en pratique pas beaucoup de signification».
Reconnaissant que l’excédent de la balance des paiements, «qui suscite la vantardise des responsables, est un facteur positif contribuant à dissimuler quelque peu les tares de l’économie libanaise», M. Hoss met cependant en garde contre tout excès d’optimisme à cet égard, en soulignant que cet indicateur est «volatil» et dépend de la confiance générale.

Bilan-catastrophe

Abordant le volet politique, l’ancien premier ministre brosse un bilan-catastrophe de l’action gouvernementale depuis la formation du Cabinet actuel, en octobre 1996.
Il évoque d’abord le scandale des timbres fiscaux au ministère des Finances, dont les circonstances ont été «étouffées» et celui de la «falsification à grande échelle de manifestes douaniers, dont l’ampleur n’est pas encore connue avec précision».
Il s’en prend ensuite à la manière dont ont été opérées les arrestations à la suite de l’attentat, fin 1996, contre un bus syrien à Tabarja, et s’étonne de la libération il y a quelques mois des trois diplomates irakiens accusés d’avoir assassiné un de leurs compatriotes à Beyrouth, en 1994, «sous prétexte qu’ils jouissent de l’immunité diplomatique». «Comment se fait-il que les autorités concernées n’ont découvert cette immunité que trois ans après leur arrestation?», s’est-il interrogé.
Ironisant sur «la crise silencieuse avec le Japon» en février au sujet de l’affaire des membres de l’Armée rouge japonaise arrêtés au Liban, M. Hoss souligne que «le citoyen n’a toujours pas compris comment ce dossier a éclaté et sur quoi il s’est terminé».
Il rappelle par ailleurs l’affaire des nominations de doyens à l’Université libanaise, en mars, qui a abouti selon lui à «paralyser l’action du conseil de l’Université» puis «le violent séisme» provoqué par la démission en avril du président du Conseil constitutionnel Wajdi Mallat, qui a «ouvert le dossier de l’indépendance du pouvoir judiciaire».
D’autres décisions malheureuses, selon M. Hoss, furent le report des élections municipales, qui a eu «un impact très négatif» sur l’opinion publique, et «l’intervention du gouvernement dans les élections au sein de la Confédération générale des travailleurs au Liban, qui a provoqué la division en deux, pour la première fois de son histoire, de la centrale syndicale».
D’autre part, M. Hoss critique la «campagne aveugle menée par le chef du gouvernement contre le commandement de l’armée», jugeant «bizarre que le pouvoir exécutif soit en conflit avec lui-même».
Il s’en prend ensuite aux «mesures improvisées» destinées à la protection du secteur agricole et fustige «les fuites qui ont précédé l’annonce de la majoration des taxes douanières sur les voitures». Ces fuites ont «permis à quelques hommes-lige et à d’autres personnes chanceuses de réaliser des bénéfices énormes et illicites. Quant aux auteurs des fuites, qui sait ce qu’ils ont récolté», dit-il.
L’ancien chef du gouvernement évoque aussi «la promesse non tenue» des responsables au sujet des licences à l’audiovisuel et dénonce la prestation du gouvernement dans le dossier des personnes déplacées.
Tous ces problèmes ont «fait vaciller la confiance générale du public dans les tenants du pouvoir et montré que le gouvernement n’est pas sérieusement attelé à l’édification de l’Etat de droit et des institutions. Ce n’est pas ainsi qu’on bâtit un Etat», estime M. Hoss.

Issam Farès et
l’Etat de droit

Intervenant après M. Hoss, M. Issam Farès, député grec-orthodoxe du Akkar, souligne l’impossibilité de toute réussite gouvernementale au Liban qui ne soit précédée d’une réforme de l’administration, «colonne vertébrale de l’Etat».
Il trouve «surprenant que le gouvernement ne sanctionne pas les corrompus au sein de l’administration» et relève que le Liban «ne peut pas être bâti uniquement avec des chiffres et des indicateurs, mais doit l’être aussi avec de la confiance».
Attaquant le gouvernement sur son propre terrain, il estime que l’action de ce dernier décourage la venue de capitaux étrangers au Liban. «Encourager ces investissements chez nous commande de présenter d’abord l’image d’un Liban stable et de créer un climat de sérénité pour ces capitaux. Mais c’est le contraire qui arrive», note-t-il.
Il accuse le gouvernement de «nuire» en effet à l’image du pays en se rendant coupable d’«agissements contraires à la loi et aux règlements» et en prenant des décisions «non étudiées» et réclame l’adoption d’une «stratégie de relèvement global pour toutes les régions et tous les secteurs».
Sur le plan politique, M. Farès se demande, en s’adressant à M. Hariri, «pourquoi est-il si difficile d’édifier l’Etat de droit au Liban». «Le Conseil d’Etat a rendu un jugement ordonnant l’abolition de la censure sur les journaux télévisés par satellite. Insister à imposer cette censure signifie que l’on a annulé le rôle du Conseil d’Etat et poignardé les principes de liberté et de démocratie», souligne-t-il.

Ghanem: retarder
certains projets

Pour sa part, M. Robert Ghanem, qui vient de retrouver son siège de la Békaa-Ouest à la faveur de l’invalidation par le Conseil constitutionnel du mandat de son rival Henri Chédid, met l’accent sur la nécessité de consolider les institutions de l’Etat et en particulier le Conseil constitutionnel dont l’existence est selon lui «la garantie de la vie démocratique» au Liban.
M. Ghanem préconise une collaboration entre le gouvernement et le Parlement pour trouver des solutions à la crise économique et sociale, «même si ces solutions doivent passer par l’abandon de certains projets de reconstruction qui pourraient être retardés».
De son côté, M. Ali el-Khalil, député de Tyr, prenant la parole au nom du Bloc du développement et de la libération (de M. Nabih Berry), critique la politique monétaire et financière du gouvernement et se dit «étonné» de voir que l’amélioration de la parité de la monnaie nationale ne s’est pas reflétée sur les prix à la consommation.
M. el-Khalil réclame en outre la création du Conseil économique et social, prévu par les accords de Taëf, estimant que ce conseil servirait de cadre opportun pour trouver des solutions à la crise.

Lahoud: Un océan
de dettes

Reflétant dans une certaine mesure le sentiment de ras-le-bol d’une large frange de l’opinion à l’égard de la crise socio-économique qui sévit dans le pays, M. Nassib Lahoud, député du Metn-Nord, lancera un véritable cri de détresse.
«Depuis cinq ans que nous sommes dans l’opposition, nous soulignons la nécessité de faire preuve de pondération, de rectifier le tir, et de modifier les priorités, a déclaré le député du Metn-Nord au cours de son intervention succincte, mais intense, devant l’Assemblée. Depuis cinq ans, nous ne cessons de souligner que la stabilité financière doit aller de pair avec la stabilité sociale. Depuis cinq ans, nous mettons en garde contre l’ampleur du programme de reconstruction qui risque de plonger irrémédiablement le pays dans un océan de dettes. Depuis cinq ans, nous réclamons que la charge de la reconstruction soit assumée par les riches, avant les pauvres».
«Mais, dans le même temps, depuis cinq ans, le gouvernement ne veut rien voir et ne veut rien entendre, poursuit M. Lahoud. Le gouvernement estime que lui seul sait jauger la situation et voir venir les choses. Lui seul sait estimer l’intérêt public. Chaque année, nous soulignons que les chiffres du budget sont factices et faussés à la base. Aujourd’hui, à la fin du premier semestre, qui pourra expliquer au peuple libanais comment le service de la dette est devenu, à lui seul, équivalent à l’ensemble des recettes prévues par le budget? Cela signifie que le chiffre du budget, exception faite du service de la dette, est équivalent au déficit. Quelqu’un parmi les responsables prendra-t-il la peine de nous expliquer comment le déficit est passé de 37% à 60%, Surtout que cette fois-ci il n’y a pas de Raisins de la colère pour justifier le déficit»?
Et M. Lahoud de poursuivre: «D’année en année, nous ce cessons de leur demander d’être attentifs aux souffrances de la population et d’examiner en profondeur les circonstances difficiles de la vie quotidienne. D’année en année, ils nous donnent la même réponse et affirment qu’ils sont conscients, plus que quiconque, des conditions de vie de la population. Quant aux difficultés de la vie quotidienne, ils ne cessent de souligner que les manifestations et les rassemblements sont interdits. Sauf si les pôles du pouvoir désirent, eux, manifester ou organiser des rassemblements. D’année en année, la croissance économique est en régression, et l’espoir de la population fond comme neige au soleil. A l’exception de quelques privilégiés et de ceux qui sont proches des pôles du pouvoir, la crise frappe tout le monde. En l’absence de possibilités de travail, ceux qui ont une petite épargne l’ont dépensée pour inscrire les enfants à l’école, et ceux qui possèdent un terrain l’ont vendu pour faire admettre un proche à l’hôpital. Pendant ce temps, le gouvernement ne cesse de répéter qu’il n’y a pas de crise».
«Ils ne se contentent pas de geler les liquidités, ils gèlent également les institutions dont ils ont la charge, et plus particulièrement les institutions qui risqueraient, à leurs yeux, de juguler leur hégémonie, ajoute M. Lahoud. D’aucuns désirent ainsi mettre des limites aux prérogatives du Conseil constitutionnel. D’autres violent la loi sur l’audiovisuel et refusent avec insistance, jusqu’à aujourd’hui, de se soumettre au verdict du Conseil d’Etat. D’autres encore tentent de faire fi des réalisations de leurs prédécesseurs en essayant de gommer le nom de Camille Chamoun et d’effacer ainsi la mémoire du pays. Certains cherchent, en outre, à entraîner la Magistrature sur la voie de la prorogation (du mandat de certains magistrats) en ayant recours, comme dans d’autres domaines, à la loi de l’arbitraire».
Et M. Lahoud de conclure: «Les responsables vivent dans leur tour d’ivoire. Ils paraissent vivre dans une autre planète. En contrepartie, la majorité de la population ploie sous les difficultés de la vie quotidienne, laquelle se transforme en cauchemar. La population en arrive à désespérer de l’Etat et des institutions. je voudrais, en conclusion, m’adresser aux citoyens qui sont au désespoir. Je voudrais leur adresser les mêmes propos que j’ai tenus aux boycotteurs d’hier et aux affamés d’aujourd’hui. Le problème se situe au niveau du pouvoir et non pas de l’Etat. C’est une des leçons de la guerre. Ne vous vengez pas de l’Etat en raison des déviations dont se rend coupable le pouvoir. Lorsque le pouvoir agit d’une manière erronée, lorsqu’il viole les lois et bafoue les institutions, lorsque les responsables agissent d’une manière irresponsable, notre responsabilité à nous, citoyens, augmente à l’égard des institutions, et ne doit pas diminuer. L’Etat et le peuple sont, en définitive, dans la même tranchée. Les gouvernements passent, mais le peuple et l’Etat restent».
M. Talal Merhabi, député sunnite du Akkar, constate d’abord qu’il y a «unanimité» sur la politique étrangère libanaise, notamment en ce qui touche à la «concomitance des volets libanais et syrien» du processus de paix et au «refus de toute autre proposition».
Passant ensuite à la politique intérieure, M. Merhabi estime que les dernières élections partielles ont démontré la nécessité d’adopter définitivement la «petite circonscription» (correspondant au caza) dans la loi électorale et réclame l’adoption d’une législation pour les élections municipales.
Déplorant «l’absence de vision claire» chez les responsables en matière économique et sociale, il préconise notamment l’élaboration d’une politique fiscale «claire» qui mettrait un terme à «la politique des factures d’électricité, d’eau et de téléphone qui augmentent chaque jour».

Zaher el-Khatib:
Le gouvernement menace
la paix civile

La séance matinale s’achève sur l’intervention de M. Zaher el-Khatib, député sunnite du Chouf, qui s’est associé à la «révolte des affamés» déclenchée par cheikh Sobhi Toufayli. M. el-Khatib ne mâche pas ses mots. Pour lui, la politique du gouvernement est proprement «sauvage» et prépare la voie à «une crise générale, profonde et globale touchant toutes les catégories de la société et qui aboutira probablement à une explosion populaire».
Evoquant la «révolte des affamés» et l’appel à la désobéissance civile lancé par cheikh Toufayli, le député lance: «Nous sommes tous attachés à la stabilité politique et à la paix civile. Celui qui ne l’est pas est un criminel. Mais qui assume la responsabilité de mettre en péril la paix civile? Ce sont bien sûr les autorités lorsqu’elles s’abstiennent de s’attaquer aux causes».
Affirmant que le dernier rapport de la Banque mondiale souligne l’échec de la politique économique du gouvernement, M. el-Khatib poursuit: «Nous organisons aujourd’hui les funérailles d’une politique économique à laquelle le gouvernement demeure attaché».
«Il y a un fait réel au Liban, cela s’appelle la faim. Quant aux impôts, ils en ont fait un enfer pour les gens, et M. Hariri continue d’assurer dans ses conversations qu’il n’y a pas de crise économique et que la dette intérieure n’est pas dangereuse», observe-t-il.
Accusant lui aussi les responsables de ne pas faire cas des règles en vigueur, il reproche au ministre de la Justice de considérer que la désobéissance civile est contraire à la loi. «Comme si les violations de la Constitution et les autres agissements (du gouvernement) n’étaient pas eux aussi contraires à la loi», souligne-t-il.
M. el-Khatib poursuit en indiquant qu’il préconise la mise sur pied d’un «mouvement politique ayant pour objectif de contraindre le gouvernement au départ parce qu’il est lui-même devenu un danger pour la paix civile». «J’appelle tous ceux qui ont faim et toutes les forces du changement à coopérer ensemble car le changement ne pourrait venir que de la simultanéité de l’action parlementaire et du mouvement populaire sur le terrain. Et lorsque nous parlons de révolution, nous rappelons que nous sommes contre la violence», dit-il. Enfin, il dénonce une série de décisions du gouvernement relatives à l’audiovisuel et affirme qu’elles sont «illégales».
Soulevant l’affaire du dépotoir de Bourj Hammoud, M. el-Khatib s’attire une réponse du ministre de l’Intérieur, qui assure que la fermeture de ce dépotoir, ajournée en raison de l’absence de solutions de rechange, interviendra le 19 juillet, M. Berry lève ensuite la séance, au cours de laquelle huit députés, dont M. Hussein Hajje Hassan (Baalbeck-Hermel), auront pris la parole.
Le débat reprend à 18 heures et verra défiler à la tribune les députés Michel Moussa, Abdallah Cassir, Ghassan Matar, Abdel Latif Zein, Wagih Baarini, Chaker Abousleiman, Marwan Farès, Emile Naufal, Nazih Mansour, Abdel Rahman Abdel Rahman et Bahaeddine Itani. Les besoins d’une solidarité réelle avec les habitants du Liban-Sud et d’une prise de conscience nationale du problème des prisonniers libanais en Israël, y occuperont une bonne place. De même que l’état scandaleux des prisons et du système pénitencier, soulevé par M. Moussa, qui souligne à juste titre que le système judiciaire est «l’ultime espoir des citoyens», et réclame justice pour les hôpitaux privés, qui demandent depuis des années le paiement des arriérés qui leur sont dus par l’Etat.
M. Abdallah Kassir, député du Hezbollah, parlera du Sud, mais s’attaquera surtout à la crise socio-économique. Il s’élève contre les factures fantaisistes de l’électricité et les ingérences du gouvernement dans les affaires syndicales, proposera une loi sur l’emploi, qui contraindrait les employeurs libanais à embaucher un pourcentage important de Libanais. Il juge précipitée la décision de prélever de nouvelles taxes sur les voitures neuves et d’occasion, et réclame leur abolition. M. Abdel Latif Zein soulignera, lui aussi, l’importance de la voiture individuelle dans la vie quotidienne des petites gens, et le caractère arbitraire de la décision du gouvernement, qui les en prive avant de leur avoir assuré un quelconque substitut.
M. Chaker Abousleiman, pour sa part, dénonce le non-respect, par le gouvernement, de l’esprit et de la lettre des lois votées par la Chambre, et réclame l’accélération de l’adoption de la nouvelle loi sur les municipalités. Au passage, il souligne combien la réalisation du projet du lac artificiel à Chabrouh, dans la région de Ouyoune el-Simane, est vitale pour l’approvisionnement en eau du Metn et du Kesrouan.
De son côté, M. Emile Naufal, député maronite de Jbeil, qui vient d’être réélu, après avoir vu son mandat invalidé, dénonce «les tentatives» de députés et ministres pour l’éloigner de l’hémicycle et les «ingérences» des responsables aux côtés de son rival politique, M. Nazem Khoury. Il contestera en outre les motifs avancés par le Conseil constitutionnel pour invalider son mandat. Lui aussi estime que la petite circonscription, c’est-à-dire le caza, est la circonscription susceptible d’assurer la meilleure représentativité.
La séance est levée vers 21h20.
L’endettement de l’Etat et la crise socio-économique ont été au centre du débat de politique générale entamé hier, Place de l’Etoile, et qui doit se poursuivre et s’achever ce soir par une réponse du gouvernement. Le débat, auquel ont pris part hier 19 parlementaires, a été dominé par deux interventions-charnières, celles de MM. Sélim Hoss et Nassib Lahoud, tous...