Appui des milieux syndicaux à la révolte des affamés

A la veille du lancement de la «Révolte des affamés», les différents syndicats et des personnalités politiques de l’opposition ont apporté leur soutien au mouvement du cheikh Sobhi Toufeily et ont appelé les Libanais à participer massivement au rassemblement prévu aujourd’hui devant le sérail de Baalbeck.
Un communiqué signé par le comité organisateur de la révolte a rappelé les principales revendications du mouvement de Toufayli en commençant par l’impôt progressif pour arriver à l’exemption du paiement des factures de téléphone, d’eau et d’électricité pour les pauvres.
Le communiqué demande aussi que l’éducation et l’hospitalisation soient assurées gratuitement aux classes les plus démunies et met l’accent sur la nécessité de développer l’agriculture dans la Békaa à travers l’amélioration du réseau d’irrigation et la construction de nouveaux barrages.
Pendant ce temps, des dizaines de banderoles ont été accrochées dans la Békaa, aussi bien à Baalbeck qu’à Zahlé, avec des inscriptions incitant la population à prendre part à la «Révolte des affamés».
Le comité de suivi du Congrès national syndical a tenu hier une réunion extraordinaire sous la présidence de M. Elias Abou Rizk pour examiner la situation sociale et économique dans le pays.
Dans un communiqué publié à l’issue des débats, le comité (qui regroupe des syndicalistes et des personnalités de l’opposition) a déclaré que la «Révolte des affamés n’est qu’une étape parmi d’autres, dans la lutte continue de notre peuple contre la politique du gouvernement».
Le comité rappelle à cet égard les journées d’action syndicale décrétées par la CGTL les 19 juillet 1995, le 29 février 1996 et le 28 novembre 1996 «pour défendre la bouchée de pain et les libertés publiques».
La Confédération générale des travailleurs au Liban dirigée par M. Ghanim Zoghbi a aussi publié un communiqué de soutien à la «Révolte des affamés», estimant que les revendications soulevées par cheikh Toufayli sont légitimes.
Dans un communiqué publié hier, la CGTL a appelé les responsables à adopter les mesures nécessaires pour atténuer la souffrance des gens et remédier à la crise économique.
M. Moustapha Saad, député de Saïda, a de son côté insisté sur la nécessité de sortir la «Révolte des affamés» du cadre géographique de la Békaa et faire en sorte qu’elle devienne un mouvement de dimension nationale. «Depuis des années nous mettons en garde contre le moment ou les gens aurons faim et ne pourrons plus supporter les contraintes de la vie», a-t-il dit hier dans un déclaration à la presse.