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Actualités - CHRONOLOGIE

Cabinet de coalition gauche droite en Turquie (photo)

Le leader conservateur Mesut Yilmaz a formé hier un Cabinet de coalition droite-gauche pour raffermir les bases laïques et démocratiques de la Turquie, après un an de gouvernement à dominante islamiste qui a provoqué une grave crise avec l’armée.

«Nous allons faire tous les efforts pour l’intégration de la Turquie dans le monde contemporain», a déclaré M. Yilmaz après l’approbation de son Cabinet par le président Suleyman Demirel, une allusion à la mentalité rétrograde attribuée aux islamistes par les pro-laïcs.
Ce gouvernement «a été formé pour sortir le pays de la crise de régime que le gouvernement précédent a créée, renforcer la République laïque et démocratique et supprimer la tension au sein de la société», a-t-il ajouté.

«Ce sera un gouvernement de retour aux valeurs fondamentales de la République», a dit pour sa part un des deux nouveaux vice-premiers ministres, Ismet Sezgin.

M. Yilmaz a succédé officiellement à Necmettin Erbakan, chef du Parti islamiste de la prospérité (Refah), dont le gouvernement de coalition avec Tansu Ciller, chef du Parti de la juste voie (DYP, droite), s’était mis à dos de larges segments de la société turque, dans le sillage des militaires.
Ceux-ci, farouches défenseurs des institutions laïques héritées du fondateur de la République Mustafa Kemal Ataturk, ont accusé le Refah de «soutenir le fondamentalisme islamique», d’«inciter le peuple à s’opposer à l’Etat laïc» et de polariser la société entre «croyants et non-croyants».
Quatre mois durant, ils ont exercé sur le gouvernement Erbakan-Ciller une pression intense, éveillant parfois la crainte d’un 4e coup d’Etat en 37 ans et obtenant finalement sa démission le 18 juin.
M. Yilmaz, 49 ans, a formé son équipe entre son Parti de la mère patrie (Anap, droite) et ceux de la Gauche démocratique (DSP, gauche nationale) et pour une Turquie démocrate (DTP, droite).
Il sera soutenu au Parlement par le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) de Deniz Baykal, laissant le Refah et le DYP seuls dans l’opposition.
Cette coalition à large base contrôle désormais la majorité des sièges au Parlement, du fait d’une hémorragie de députés qui affecte le DYP de Mme Ciller, due à la poursuite de son alliance avec les islamistes.
De ce fait, l’obtention de la confiance par le gouvernement Yilmaz, lors d’un vote prévu vers le 12 juillet, ne fait plus guère de doute.
Avant cela, M. Yilmaz présentera à l’Assemblée son programme de gouvernement, qui inclura notamment des réformes du systèmes électoral destinées à éviter à l’avenir qu’un parti recueillant 21% seulement du suffrage populaire comme le Refah puisse être le premier parti du pays et revendiquer le pouvoir.
Il devrait s’engager à mettre en œuvre une série de mesures strictes exigées par les militaires pour stopper la montée du fondamentalisme religieux.
Il visera aussi à contrecarrer les effets de la présence pendant un an d’islamistes dans certains ministères, tâche que M. Ecevit, le très pro-laïc chef du DSP, avait revendiquée.
Avec Ismail Cem, le DSP prend également les Affaires étrangères, domaine dans lequel la Turquie a souvent paru avoir deux voix contradictoires entre Mme Ciller, titulaire du poste, et M. Erbakan dont les ouvertures vers l’Iran et la Libye notamment avaient été très controversées.
Le leader conservateur Mesut Yilmaz a formé hier un Cabinet de coalition droite-gauche pour raffermir les bases laïques et démocratiques de la Turquie, après un an de gouvernement à dominante islamiste qui a provoqué une grave crise avec l’armée.«Nous allons faire tous les efforts pour l’intégration de la Turquie dans le monde contemporain», a déclaré M. Yilmaz après...