Le sous-sommet de Lattaquié a évité les sujets conflictuels Gel de la normalisation avec Israël, rappellent huit pays arabes (photo)

Huit pays arabes ont achevé jeudi à Lattaquié, sur la côte syrienne, une réunion de deux jours en évitant de soulever dans leur communiqué final des sujets conflictuels mais en rappelant la nécessité de «geler la normalisation avec Israël».
Les ministres de Syrie, d’Egypte, d’Arabie Séoudite, des Emirats arabes unis, de Bahrein, de Koweit, de Qatar et d’Oman ont évoqué dans ce communiqué la résolution prise par la Ligue arabe en mars dernier sur le gel de la normalisation avec l’Etat hébreu.
Israël n’a pas «tenu ses engagements et ses promesses concernant le processus de paix» au Proche-Orient, ont-ils souligné, en annonçant pour septembre une réunion au Caire pour «évaluer la situation».
Les ministres n’ont cependant pas pris de décision concernant la tenue de la quatrième conférence économique sur le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, prévue en novembre à Doha, à laquelle la Syrie est hostile en raison du gel du processus de paix israélo-arabe.
Mais le ministre d’Etat qatariote aux Affaires étrangères, Ahmed ben Abdallah Mahmoud, a tenu à réaffirmer devant la presse la volonté de son pays d’accueillir la conférence régionale.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a reconnu, lors d’une conférence de presse, que cette question avait suscité «un débat» et que le ministre qatariote avait «expliqué son point de vue et les autres le leur».
Les huit ministres n’ont pas adopté, comme il était prévu, une résolution sur la création d’un marché commun arabe, car «le temps a manqué» pour examiner deux documents en ce sens soumis par la Syrie et l’Egypte, selon M. Chareh.
Des experts syriens et égyptiens se réuniront avant septembre à Ryad avec leurs homologues des monarchies du Golfe pour examiner cette question, a précisé le communiqué final.

Dénonciation
du terrorisme

Par ailleurs, les ministres ont exprimé leur «profonde inquiétude» de la coopération militaire entre la Turquie et Israël, qui «menace la sécurité des pays arabes».
Ils ont demandé à Ankara de «revoir la question de sa coopération avec Israël et de privilégier les relations de bon voisinage avec les pays arabes, dans l’intérêt» des parties arabe et turque.
Le communiqué a qualifié en outre l’intervention militaire turque dans le nord de l’Irak de «violation des lois internationales», et exprimé le soutien des huit pays à «la souveraineté et à l’unité de l’Irak».
Ces pays ont toutefois estimé nécessaire l’application par l’Irak, qui avait envahi le Koweit en août 1990, des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment celle concernant les prisonniers koweitiens.
Quant au conflit entre les Emirats et l’Iran à propos de trois îlots du Golfe, les ministres ont invité Téhéran à «mettre fin à son occupation» de ces îlots et exprimé leur volonté d’établir des «relations amicales avec l’Iran».
Ils ont par ailleurs souligné l’attachement des huits pays à «une paix juste et globale au Proche-Orient conformément aux résolutions de l’ONU, 242, 338 et 425».
Les ministres ont aussi dénoncé «le terrorisme et l’extrémisme», et proclamé leur appui à tout pays signataire de la déclaration de Damas, qui fera l’objet d’opérations terroristes.
Conclue dans la foulée de la guerre du Golfe en 1991, la déclaration de Damas prévoit une coopération multiforme, notamment sécuritaire et économique entre les pays signataires, mais elle n’a jamais été appliquée.
La réunion de Lattaquié s’est tenue avec la participation de cinq ministres des Affaires étrangères. Qatar et Oman étaient représentés par leurs ministres d’Etat aux Affaires étrangères et le Koweit par le ministre d’Etat pour les Affaires du Conseil des ministres.