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Actualités - CHRONOLOGIE

Lot de consolation pour Jezzine La voix de passage de Kfarfalous serait rouverte prochainement

Considérés comme «suspects» et traités en «ennemis» par le pouvoir, les habitants de Jezzine ont eu droit hier à un lot de consolation de la part de l’Etat: la décision unilatérale prise par les responsables officiels de rouvrir la voie de passage de Kfarfalous qui relie Jezzine à Saïda. Aucune date n’a encore été fixée sur ce plan, dans l’attente, sans doute, de la réaction de l’Armée du Liban-Sud commandée par le général Antoine Lahd.
La réouverture de la voie de passage de Kfarfalous constituait l’une des revendications des habitants de la région de Jezzine. Et pour cause: elle permet de rejoindre le secteur en question en un peu plus d’une heure à partir de Beyrouth, via Saïda, alors que l’actuelle voie de passage de Bater (qui relie Jezzine au Chouf) nécessite un trajet de non moins de 2 heures 30 puisque les automobilistes sont contraints de faire un long détour par Deir el-Kamar, Beiteddine, Moukhtara et Bater.
L’ouverture de la route de Kfarfalous avait été préconisée par l’ALS il y a trois ans. Le pouvoir s’y était toutefois opposé. Ce changement d’attitude de la part des responsables intervient au lendemain de l’entretien que le premier ministre Rafic Hariri a eu lundi à Damas avec M. Bachar el-Assad, fils du président syrien Hafez el-Assad. Selon des sources proches du premier ministre, la conjoncture présente au Sud a été longuement examinée au cours de cette entrevue. Les sources en question croient savoir que le gouvernement libanais a bel et bien reçu récemment une proposition israélienne portant sur un retrait unilatéral du Sud. Lors d’un entretien, vendredi dernier, à Paris, avec son homologue français Alain Richard, le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordechaï avait sollicité l’intervention de la France afin de faciliter la conclusion d’un accord entre le Liban et Israël.
Le gouvernement libanais a, une nouvelle fois, rejeté cette proposition israélienne de retrait unilatéral, perçue à Beyrouth comme une relance du projet «Liban d’abord» qui vise à dissocier les deux volets libanais et syrien dans les pourparlers bilatéraux avec Israël.
Selon les milieux loyalistes, la récente recrudescence de la tension à Jezzine serait une «riposte israélienne» au refus du Liban d’accepter la proposition de retrait unilatéral. Et dans le but de désamorcer la «bombe» de Jezzine, le pouvoir aurait pris l’initiative de rouvrir la route de Kfarfalous. Cette décision — qui serait une conséquence directe de l’entretien entre M. Hariri et M. Bachar el-Assad — est intervenue, note-t-on, alors que des rumeurs faisaient état d’un «complot» visant à pousser les habitants de la région de Jezzine à l’exode. Ces rumeurs ont été alimentées par des informations portant sur l’achat massif de terrains dans le secteur de Damour.
Les appréhensions des habitants de Jezzine sur ce plan ont été quelque peu apaisées hier par le chef du Législatif Nabih Berry au cours d’une rencontre avec une délégation de la région, conduite par les deux députés Samir Azar et Sleiman Kanaan. «Parler de déplacer les habitants de Jezzine, c’est faire de la surenchère qui n’est pas du tout de mise, a notamment déclaré M. Berry. Jezzine est et restera un fief de la légalité et un symbole du refus libanais de l’occupation de sa terre». Dans le cadre de ces assurances, M. Berry a, d’autre part, contacté, en présence de la délégation, le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, qui lui aurait confirmé que les Libanais non natifs de la région n’auront plus à demander les autorisations qui étaient imposées ces derniers temps pour se rendre à Jezzine.

Les assurances
israéliennes

Ce sont des assurances d’un tout autre genre auxquelles les habitants de Jezzine ont eu droit hier. Une délégation de la localité a rencontré, en effet, hier, le commandant de l’unité de coordination ennemie au Liban, le général Eli Amitaï, qui leur a assuré que «Jezzine est une partie intégrante de la bande frontalière» et qu’Israël «ne laissera jamais tomber l’ensemble de cette région, essentielle pour la paix dans ses colonies de peuplement au nord de l’Etat hébreu». Le général Amitaï devait indiquer aux membres de la délégation qu’il visitera prochainement la localité de Jezzine pour mettre en relief l’engagement d’Israël envers la population de la région.
Considérés comme «suspects» et traités en «ennemis» par le pouvoir, les habitants de Jezzine ont eu droit hier à un lot de consolation de la part de l’Etat: la décision unilatérale prise par les responsables officiels de rouvrir la voie de passage de Kfarfalous qui relie Jezzine à Saïda. Aucune date n’a encore été fixée sur ce plan, dans l’attente, sans doute, de...