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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Sommet de la terre : les divergences euro-américaines compromettent les résultats

Un accord sur le réchauffement climatique de la planète n’est pas concevable sans les Américains, qui contribuent au quart des émissions de dioxyde de carbone, dues à la combustion du pétrole et du charbon.
Les divergences entre Américains et Européens sur la question du réchauffement de la Terre par les gaz à effet de serre compromettent les résultats du deuxième Sommet de la Terre, qui s’est ouvert lundi au siège de l’ONU à New York.
Les Américains rejettent des objectifs chiffrés et un calendrier de réduction de ces gaz.
Lors de la dernière phase de négociations de la convention en mars à Bonn, ils avaient été accusés de «freiner toute avancée» et de ne défendre que des positions floues par les organisations non gouvernementales (ONG) comme par les pays européens.
Le dogme américain en matière de réchauffement de l’atmosphère tient en un mot: flexibilité, temporelle comme spatiale. Pour cela ils défendent une politique fondée sur des permis d’émissions de carbone (permis de polluer) ou des «crédits carbone», en échange de réductions à terme. L’autre volet consiste à développer «l’efficacité énergétique de façon graduelle mais significative».
Les Etats-Unis n’ont pas toujours été sur la défensive dans cette négociation, la plus complexe jamais lancée dans le domaine de l’environnement, car elle touche à tous les domaines de l’économie et de la vie quotidienne.
Lors de la première réunion de la convention, à Berlin en 1995, le vice-président Al Gore s’était prononcé en faveur d’objectifs chiffrés pour les années 2010 et 2020, affirmant que les Etats-Unis seraient en mesure de remplir les objectifs fixés lors du premier Sommet de la Terre à Rio en 1992.
A Genève, en 1996, les Américains avaient plaidé pour un «véritable accord contraignant» sur la réduction des gaz à effet de serre, mais avec «souplesse et réalisme».
Mais en mars 1997 à Bonn, ils revenaient à une position plus radicale, ne niant pas la nécessité de parvenir à un protocole à Kyoto (décembre 1997), mais excluant tout objectif de réduction de dioxyde de carbone (CO2) avant 2010.
Du coup, le projet de protocole tombait une nouvelle fois en panne, alors que l’Union européenne, second producteur mondial de carbone, venait de s’entendre sur une réduction globale de 10% voire 15% (par rapport à 1990) des gaz à effet de serre d’ici à 2010. Ces engagements sont toujours jugés insuffisants par les petits Etats-îles et les ONG, qui réclament une réduction de 20% dès 2005.
Le sommet de Rio avait suggéré que les pays industrialisés redescendent en 2000 à leur niveau de 1990, mais cet objectif ne sera atteint que par un petit nombre de pays européens et pas par les Etats-Unis.
Deux nouvelles sessions de négociations sont prévues (août et octobre) à Bonn. Même s’ils avaient espéré un déblocage au Sommet des Huit, qui vient de se tenir à Denver (Etats-Unis), et au Sommet de la Terre, les experts ne sont pas exagérément pessimistes.
Les Etats-Unis sont responsables du quart des émissions de CO2 dans le monde, soit environ 5 milliards de tonnes par an. Une réduction chiffrée de ces émissions impliquerait des changements profonds dans le mode de vie des Américains, mais aussi des Canadiens, des Européens, des Australiens et des Néo-Zélandais.
Début 1997, plus de 2.000 économistes américains, dont six prix Nobel, ont lancé un appel pour que les Etats-Unis réduisent leurs émissions industrielles afin de prévenir les risques de l’effet de serre.
Un accord sur le réchauffement climatique de la planète n’est pas concevable sans les Américains, qui contribuent au quart des émissions de dioxyde de carbone, dues à la combustion du pétrole et du charbon.Les divergences entre Américains et Européens sur la question du réchauffement de la Terre par les gaz à effet de serre compromettent les résultats du deuxième Sommet...