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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Mesures protectionnistes Boueiz estime nécessaire de réviser les décisions du cabinet (photo)

Les dernières résolutions protectionnistes du gouvernement n’ont pas cessé de susciter des réactions négatives dans les milieux officiels, parlementaires et économiques. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a largement critiqué hier les décisions économiques prises mardi en Conseil des ministres.
Dans une conférence de presse tenue à son domicile, le chef de la diplomatie a d’abord estimé que les mesures en question n’étaient pas susceptibles d’aboutir à «une réforme de l’agriculture au Liban». Selon le ministre, celle-ci nécessite «une politique de prêts et de réformes agraires» impliquant notamment «la création de lacs (artificiels), de barrages ainsi qu’une meilleure irrigation». M. Boueiz a en outre qualifié les décisions gouvernementales de «tactiques» «surtout en l’absence d’une politique agricole saine».
Par ailleurs, le ministre des AE a indiqué que ces résolutions sont d’autant plus précaires que «le Liban négocie avec l’Union européenne des accords de partenariat auxquels ces décisions se heurtent»; sans compter l’intention du Liban d’adhérer à l’OMC (anciennement GATT) qui préconise, à terme, la suppression de toutes les barrières douanières. «D’où, selon M. Boueiz, la nécessité de réviser ces mesures — ou au moins certaines d’entre elles — s’il s’avère qu’elles sont inefficaces».
Comment expliquer la hausse des prix des fruits et légumes? Le ministre a répondu: «De toute évidence, on ne peut défendre ou protéger un secteur donné sans que cela ne se répercute sur les prix».

Réactions parlementaires
et économiques

Consultés samedi à ce sujet par la «Voix du Liban» le député Mohammed Youssef Beydoun, et le président de l’Association des Banques, M. François Bassil, ont également critiqué les mesures protectionnistes prises par le gouvernement.
M. Beydoun a déclaré à ce sujet: «On a porté atteinte aux fondements de l’économie. Il est impossible d’imaginer que le Conseil des ministres a le droit de prendre de telles décisions. En effet, une affaire pareille doit être au centre de débats parlementaires», a-t-il dit.
D’autre part, selon le député de Beyrouth, ces résolutions contredisent totalement «la stratégie de l’Etat». Et de se demander «sur quelles études s’est basé le ministre de l’Agriculture, Chawki Fakhoury», pour prôner de telles mesures, M .Beydoun a enfin indiqué que le déficit budgétaire a atteint en six mois le chiffre de 60%.
De son côté, le président de l’Association des banques, M. François Bassil, a affirmé que les dispositions prises par le gouvernement n’auront aucune répercussion positive sur le déficit budgétaire. Selon lui, la seule manière de lutter contre ce problème est «de mettre fin au gaspillage actuel». M. Bassil a en outre estimé que les mesures prises concernant le secteur agricole «n’ont pas été étudiées, ont été improvisées et aboutiront à une hausse des prix».
Le député Issam Farès a déclaré pour sa part: «Personne n’est contre la protection de la production agricole au Liban mais il faut, dans cette optique, élaborer un programme exhaustif qui commence par l’arrêt de la contrebande (...). Il faut aussi s’assurer que les produits ne manqueront pas sur notre marché et que ceux-ci seront de bonne qualité», a-t-il ajouté.
Rejoignant l’idée du ministre Farès Boueiz concernant la nécessité de procéder à une réforme agraire, le député du Akkar a estimé qu’il s’agit d’abord de subventionner l’agriculteur, améliorer la production et ouvrir la voie à l’exportation.
Enfin, le député du Hezbollah, M. Mohammed Raad, a qualifié les mesures économiques gouvernementales de «discrétionnaires». Il a ajouté qu’elles découlent «d’intentions qui ne visent qu’à satisfaire des ambitions personnelles». Et de s’interroger: «Peut-on remédier au chômage en jetant à la rue environ 65.000 travailleurs? C’est là le résultat de la décision qui consiste à augmenter les taxes douanières sur les voitures importées en faveur de quelques grands commerçants avisés de cette mesure dix jours auparavant. C’est ainsi que les taxes douanières on atteint en un seul jour le chiffre de 7 milliards de L.L.», a conclu M. Raad.
Les dernières résolutions protectionnistes du gouvernement n’ont pas cessé de susciter des réactions négatives dans les milieux officiels, parlementaires et économiques. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a largement critiqué hier les décisions économiques prises mardi en Conseil des ministres.Dans une conférence de presse tenue à son...