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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Annan appelle à sauver la planète d'une catastrophe écologique Le sommet sur la terre démarrre à l'ONU sous de sombres auspices

Soixante chefs d’Etat et de gouvernement se sont retrouvés hier au siège des Nations Unies à New-York pour un «Sommet de la terre» qui s’est ouvert sous de sombres auspices, puisqu’aucune décision politique d’importance pour prévenir une catastrophe écologique n’a suivi la première rencontre à Rio en 1992.
Peu ou pas de décisions collectives étaient attendues, selon des sources diplomatiques concordantes, mais les Etats multipliaient les initiatives individuelles.
«Cette semaine, nous allons évaluer nos progrès, nous interroger sur nos succès et comment mieux faire», a expliqué le vice-président américain Al Gore, représentant du président Clinton et grand défenseur de l’environnement, dans son discours d’ouverture.
«C’est gratifiant de voir autant d’amis et de collègues participer à ce qui sera certainement une autre étape importante dans les relations internationales», a déclaré quant à lui le président brésilien Fernando Cardoso, hôte du premier sommet.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a de son côté lancé un appel aux chefs d’Etat et de gouvernement pour qu’ils «agissent maintenant» afin de sauver la planète d’une catastrophe écologique. «Ne pas agir dès maintenant pourrait entraîner des dommages irréversibles pour notre planète», a assuré M. Annan.
Le président français Jacques Chirac a proposé d’organiser en France début 1998 une Conférence internationale sur la protection de l’eau, réunissant gouvernements, collectivités locales, organisations internationales, associations et entreprises. Il a dénoncé le «risque majeur de pénurie d’eau douce» qui «menace l’humanité».

Il a également suggéré que les Nations Unies s’engagent à faire en sorte que dans dix ans chaque village du tiers-monde, et notamment d’Afrique, soit «doté d’un puits d’accès à l’eau potable» et que le nombre de foyers urbains n’ayant pas accès à l’eau potable soit réduit de moitié en dix ans.

Le Brésilien Fernando Henrique Cardoso a demandé à la communauté internationale de remplir les promesses non tenues pour la protection de l’environnement depuis le «sommet de la Terre» de Rio en 1992. «Les cinq années qui se sont écoulées depuis la conférence de Rio ont clairementmontré que les changements politiques et économiques globaux n’ont pas été suivis par des progrès équivalents dans la lutte contre la pauvreté et l’utilisation abusive des ressources naturelles», a-t-il dit.
Le premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto a demandé quant à lui une «stratégie globale pour la prévention du réchauffement de la planète», ou «initiative verte», tandis que le président français, Jacques Chirac, proposait d’héberger l’an prochain une conférence internationale sur les ressources en eau potable.
Le chancelier allemand Helmut Kohl a pour sa part demandé aux pays développés de s’engager à réduire les gaz à effet de serre, dans une critique implicite des Etats-Unis qui refusent des engagements contraignants pour lutter contre le réchauffement de la planète.
«Les pays industrialisés doivent adopter la position de l’Union européenne qui a décidé de réduire de 15% les gaz à effet de serre d’ici à l’an 2010», a réclamé M. Kohl.
Le président américain Bill Clinton s’est fermement opposé, et avec succès, lors du sommet des Huit à Denver, à tout engagement précis sur cette question, comme l’avaient demandé les Européens.
M. Kohl a affirmé qu’il présentait une initiative commune sur l’environnement avec l’Afrique du Sud, le Brésil et Singapour pour «démontrer qu’il est possible pour le Nord et le Sud d’agir ensemble».
Un communiqué annonçant la conférence de presse se bornait à noter que cette initiative concerne «des mesures destinées à protéger le climat et les forêts, ainsi que des problèmes de développement urbain».
Les spécialistes s’accordent à constater que les engagements de Rio sont loin d’être tenus, surtout en ce qui concerne les réductions des émissions gazeuses à l’origine du réchauffement de la planète, et la protection des forêts.
Les 15 pays de l’Union européenne réclament un plafond de 15% inférieur au niveau de 1990 à atteindre en 2010, alors que des îles qui risquent d’être englouties par l’élévation du niveau des océans souhaitent une réduction de 20% à partir de 2005.
Les pays en voie de développement bloquent les négociations pour tenter de contraindre les pays du nord à respecter leur promesse de réserver 0,7% de leur produit national brut à l’aide au développement au lieu de 0,25% actuellement.
Signe de l’intérêt très relatif accordé par les gouvernements à la protection de l’environnement: seuls 60 chefs des 185 Etats représentés à l’ONU ont fait le voyage de New York, alors que 108 étaient à Rio.
Soixante chefs d’Etat et de gouvernement se sont retrouvés hier au siège des Nations Unies à New-York pour un «Sommet de la terre» qui s’est ouvert sous de sombres auspices, puisqu’aucune décision politique d’importance pour prévenir une catastrophe écologique n’a suivi la première rencontre à Rio en 1992.Peu ou pas de décisions collectives étaient attendues,...