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Actualités - CHRONOLOGIE

Le comité de contrôle du cessez-le-feu s'est longuement penché sur ce dossier explosif Jezzine sous haute surveillance Les USA et le Vatican participeraient aux démarches d'apaisement

La situation de Jezzine était, hier, au centre des débats du comité de surveillance du cessez-le-feu, qui s’est réuni au QG de la FINUL, à Nakoura, pour examiner trois plaintes, dont deux libanaises, contre des violations de l’arrangement d’avril 1996. A l’heure de mettre sous presse, les débats au sein de cette instance se poursuivaient.
En ce qui concerne plus particulièrement Jezzine, le comité de surveillance a examiné, d’abord, une plainte israélienne déposée après la mort, mercredi dernier, sur des routes de Jezzine, de quatre personnes, tuées par des charges explosives. Le débat a porté, d’une part, sur l’identité des personnes tuées, d’autre part sur le statut général de cette région, où les Israéliens ne sont pas directement présents.
Au sujet des embuscades tendues, mercredi dernier, par le Hezbollah, la partie israélienne a prétendu que les quatre tués sont des civils. Pour le Liban, par contre, il s’agit de miliciens membres de l’Armée du Liban-Sud commandée par le général Antoine Lahd.
De source indépendante, toutefois, on précise que l’une des quatre victimes se trouvait, par hasard, à bord d’un véhicule conduit par un milicien de l’ALS, au moment de l’embuscade.
Le débat a porté également sur la nature du statut dont jouit Jezzine (non pas la ville, mais le caza). Celui-ci est-il tout entier une sorte de zone civile qui doit rester à l’abri des attentats du Hezbollah, ou bien doit-il être considéré comme toute autre région occupée?
On rappelle qu’en vertu de l’arrangement d’avril, tout doit être fait pour éviter que les populations civiles ne soient affectées par la situation qui prévaut dans la bande frontalière.
De son côté, toujours dans le cadre de la situation à Jezzine, la délégation libanaise devait soulever le cas du bombardement de Maghdouché, samedi soir, par l’artillerie d’Antoine Lahd, ainsi que les menaces formulées par des officiers israéliens contre la population d’Arnoun. Le bombardement de Maghdouché, précise-t-on, n’a pas fait de victimes, mais n’en constitue pas moins une violation flagrante de l’arrangement d’avril. Le Liban a également protesté contre les menaces d’expulsion et d’emprisonnement formulées par Israël contre la population civile d’Arnoun, un village limitrophe de la «zone de sécurité» israélienne au Liban-Sud, au cas où des attaques seraient lancées contre des patrouilles israéliennes, à partir de ce village.

La situation de Jezzine était par ailleurs au centre d’un entretien entre le député Samir Azar et le chargé d’affaires américain Ron Schlicher. Ce dernier devait assurer au parlementaire que les Etats-Unis vont faire le nécessaire pour calmer le jeu au Liban-Sud. De source informée, on affirme même que les contacts diplomatiques américains s’étendront aux sphères vaticanes.
Entre-temps, on signalait de nouveau, hier, le bombardement par l’artillerie israélienne de la région de Bisri, non loin de Saïda.
Pour le Hezbollah, il n’est pas question de faire bénéficier Jezzine d’un statut spécial. Les alliés d’Israël qui s’y trouvent doivent se sentir aussi menacés que partout ailleurs, a déclaré hier en substance le président du conseil politique du Hezbollah, le député Mohammed Raad.

Un défi

Par la gravité des enjeux qu’elle soulève, la situation à Jezzine représente un véritable défi pour les autorités. Sauront-elles le relever? Les observateurs politiques ne laissent pas, en effet, de souligner la position unique occupée par la région de Jezzine, de par la présence chrétienne qui la caractérise. Le fait que les embuscades ont été ressenties, et exploitées, il faut bien le reconnaître, comme des atteintes à l’équilibre confessionnel, en dit long sur la délicatesse de la situation. Une situation qui peut laisser indifférent un Hezbollah endurci par le combat, mais que l’Etat libanais ne peut se permettre de négliger. En fait, par le biais de Jezzine et des passions que ce cas peut soulever, c’est tout l’équilibre interne qui peut se lézarder.
Il semble en tout état de cause que les autorités ont été sensibles à certains des arguments avancés par la population de Jezzine, qui se sent ostracisée et traitée comme si elle n’appartenait pas au Liban. Les démarches de ces derniers jours ont donc commencé à porter leurs fruits, au moins psychologiquement. Ainsi, le barrage de Bater, tenu par l’armée, et qui contrôle le passage du Chouf à Jezzine, sera désormais ouvert jusqu’à 22 heures, et non plus jusqu’à 18 heures. De même, les permis délivrés aux visiteurs qui voudront se rendre à Jezzine seront octroyés non plus au ministère de la Défense, mais au barrage de Bater.
De telles mesures, pour réduites qu’elles soient, sont susceptibles d’être favorablement accueillies par la population de Jezzine, en attendant mieux, comme l’ouverture de la route de Kfarfalous, qui met Jezzine à trente minutes de Saïda, alors que par la route de Bater et du Chouf, il faut près de deux heures pour atteindre le littoral. Elles auront en tout cas le mérite de couper l’herbe sous les pieds de ceux qui exploitent la situation de Jezzine et les appréhensions naturelles de ses habitants, pour attiser la méfiance et la discorde internes.

Hariri à Damas

La situation à Jezzine a été, sans doute, parmi les questions évoquées hier à Anjar entre le président du Conseil, M. Rafic Hariri, et M. Bachar el-Assad, fils et dauphin politique présumé du chef de l’Etat syrien. M. Hariri et M. Assad étaient les hôtes à déjeuner du brigadier Ghazi Kanaan, chef des S.R. syriens au Liban, auquel a également assisté le général Ibrahim Safi, commandant des troupes syriennes au Liban.
De la Békaa, M. Hariri devait se rendre à Damas, où il a été l’hôte à dîner du vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, en présence du général Hikmat Chéhabi, chef d’état-major de l’armée syrienne.
Il n’est pas difficile d’imaginer que les entretiens de M. Hariri avec les responsables syriens ont porté sur les sujets régionaux de l’heure, le blocage du processus de paix, la récente tentative israélienne de dissocier les volets libanais et syrien des pourparlers, et les manœuvres militaires et économiques que tente Israël pour briser la résistance psychologique syrienne aux pressions destinées à l’amener à la table de négociations.
A l’ordre du jour également, la visite officielle que doit entamer, ce matin, en Syrie, et à partir de jeudi, au Liban, le prince héritier de l’Arabie Séoudite, l’émir Abdallah Ben Abdel Aziz el-Séoud.
La situation de Jezzine était, hier, au centre des débats du comité de surveillance du cessez-le-feu, qui s’est réuni au QG de la FINUL, à Nakoura, pour examiner trois plaintes, dont deux libanaises, contre des violations de l’arrangement d’avril 1996. A l’heure de mettre sous presse, les débats au sein de cette instance se poursuivaient.En ce qui concerne plus...