Il a affirmé que les attaques contre les collaborateurs se poursuivront Le Hezbollah accuse Israël d'être à l'origine du climat ambiant

Au moment où les forces actives de Jezzine s’efforçaient d’obtenir que le Hezbollah limite ses attaques aux seuls objectifs israéliens dans la bande frontalière, les responsables de la formation intégriste réaffirmaient que les attaques contre les Israéliens et «leurs agents» se poursuivront «partout dans la région occupée». Ils ont toutefois insisté sur le fait qu’ils établissent une distinction entre les «collaborateurs d’Israël» et les habitants «innocents» de Jezzine à qui ils ont par ailleurs rendu un vibrant hommage. Le Hezbollah a en outre accusé Israël d’être responsable des attentats à l’explosif qui ont visé récemment des civils dans plusieurs points de Jezzine.
Ces points de vue ont été développés samedi par plusieurs pôles du Hezbollah: le secrétaire général de la formation, cheikh Hassan Nasrallah, les députés Mohamed Fneich, Abdallah Cassir et Mohamed Ibrahim el-Sayyed. Les quatre ont en outre considéré que ce qui se passe dans la région de Jezzine «a été considérablement amplifié».
Dans une interview accordée à la «Voix du Liban», samedi, cheikh Nasrallah a souligné que la Résistance a «une tâche déterminée qui consiste à s’attaquer à l’ennemi et à ses agents: elle établit toutefois une distinction entre les collaborateurs et les habitants de la région». Il a indiqué que les charges qui explosent dans la région de Jezzine «ne sont pas toutes posées par la Résistance qui ne craint pas de revendiquer ses opérations militaires».
Après avoir relevé que Jezzine fait partie de la zone occupée au Liban-Sud, le responsable du Hezbollah a précisé que le combat contre les Israéliens et leurs agents est mené «abstraction faite des considérations d’ordre régional ou communautaire». Selon lui, les souffrances de Jezzine sont celles de toute la région occupée et le Hezbollah traite ses habitants «comme il traite ses proches». «Est-ce que la Résistance a jamais bombardé Jezzine?», a-t-il lancé à l’adresse du journaliste qui l’interrogeait.

«Un discours qui rappelle l’hégémonie israélienne»

De son côté, le député Mohamed Fneich (Bint-Jbeil) a accusé Israël d’être à l’origine «du climat qui a entouré l’opération de la Résistance (mercredi) à Jezzine» où un civil avait été tué. M. Fneich a insisté sur le point selon lequel la Résistance ne prend pas pour cible des civils «quelle que soit leur appartenance communautaire ou confessionnelle». «La Résistance s’en prend seulement à l’occupant et à ceux qui ont accepté de devenir des instruments aux mains des Israéliens. Par conséquent, les opérations qui les visent sont menées partout dans la bande frontalière et ne sont pas limitées à une seule région», a-t-il fait valoir avant d’exprimer sa «surprise devant le discours politique qui est tenu et qui nous rappelle l’époque de l’hégémonie israélienne dans le pays en 1982. C’est comme si quelque chose se préparait pour que la discorde soit semée entre la Résistance et les civils».
«Je ne comprends pas la différence qui existe entre un agent tué à Bint Jbeil et un autre à Jezzine. Chaque citoyen de Jezzine ou de toute autre région qui n’a rien à voir avec les Israéliens et leurs agents est un frère pour les résistants», a-t-il encore déclaré avant de critiquer les appels lancés pour faire de Jezzine une zone pacifiée.
Son collègue Abdallah Cassir (Tyr) s’est également dit «étonné du climat confessionnel qui a régné dans le pays, parce que nous savons très bien que Jezzine a rejeté l’occupation et a refusé d’enrôler ses fils dans les rangs de l’armée d’occupation». «Je tiens à révéler un secret, a-t-il dit: les dernières opérations militaires à Jezzine n’auraient pas pu être menées s’il n’y avait pas une coopération avec les habitants de la région». Selon lui, cette coopération n’avait pas plu aux Israéliens et à leurs agents «qui ont alors exercé des pressions sur les habitants de Jezzine et tenté de créer un problème confessionnel entre la Résistance et les civils». Et d’ajouter: «Nous pensons que les habitants de Jezzine ne se laisseront pas prendre au piège israélien. La vérité éclatera dans les prochains jours et Jezzine restera un des bastions de la résistance face à l’ennemi».
Quant au député Ibrahim Amine el-Sayyed, il a également confirmé que la Résistance continuera d’«infliger la peine de mort à toute personne qui collaborera avec les Israéliens». Le député s’était rendu samedi avec deux de ses collègues, MM. Ammar Moussaoui et Ibrahim Bayan, auprès du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. Le député el-Sayyed a dit ne pas avoir évoqué avec le président du Conseil l’affaire de Jezzine «puisqu’il n’y a pas de problème» à ce niveau. L’entretien, a-t-il dit, a porté sur les problèmes d’infrastructure et de développement dans la région de Baalbeck-Hermel.