La tête dans le sable
Cheikh Toufayli a affirmé qu’il existe un plan israélo-américain destiné à épuiser le Liban sur le plan économique et social et il a annoncé sa détermination à le combattre. L’uléma intégriste a aussi répondu aux accusations du chef de l’Etat au cours du Conseil des ministres qui s’est tenu mardi dernier, en se désolant que les réunions du gouvernement se transforment «en séances d’insultes». Toufayli a aussi répondu au vice-président du Conseil qui l’avait accusé de porter atteinte à la sécurité du pays, en affirmant que «ce sont eux qui menacent la sécurité et provoquent les dissensions internes».
Cheikh Toufayli a expliqué que le mouvement qu’il a lancé et qui entamera sa première manifestation le 4 juillet prochain est destiné à faire pression sur le gouvernement «afin qu’il restitue leurs droits aux citoyens. Si, d’ici le 4 juillet, rien n’est fait, nous adopterons d’autres mesures et notre mouvement s’étendra à toutes les régions libanaises».
S’en prenant au président du Conseil qui, selon lui, avait déclaré qu’il n’y a pas d’affamés au Liban, tout en précisant que le problème de la pauvreté dans la Békaa date d’avant son accession au pouvoir, cheikh Toufayli a déclaré que de tels propos sont une fuite devant la réalité. «Il ne sert à rien, a-t-il dit, de s’enfouir la tête dans le sable. Je lui conseille, à lui et à ses semblables, d’affronter la réalité et de traiter les citoyens avec franchise au lieu de leur mentir. D’autant que tout le monde reconnaît que la crise sociale s’est aggravée et est devenue insupportable depuis la formation de ce gouvernement».
En réponse à une question, cheikh Sobhi Toufayli a dénoncé la «politique oppressive» du gouvernement, visant à limiter les «libertés et à neutraliser les syndicats». «C’est pourquoi j’appelle l’opposition à être à la hauteur des défis et à mettre au point un plan d’action commun pour contrecarrer les plans du pouvoir».
Enfin, cheikh Sobhi Toufayli a invité les chrétiens et toutes les personnes concernées par la pauvreté à participer «à la journée de la révolte des affamés le 4 juillet». Il a aussi indiqué à cet égard qu’il comptait entrer en contact «avec des personnalités civiles et des dignitaires religieux chrétiens afin que la révolte des affamés soit une réussite, car la pauvreté et la misère ne sont pas le monopole d’une religion». «Nous devons tous ensemble protester contre la situation actuelle et faire du 4 juillet une journée historique».
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