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Actualités - CHRONOLOGIE

Les adversaires ignorent les appels au cessez-le-feu Congo : le bilan des combats dépasserait 10.000 morts (photo)

BRAZZAVILLE, 11 Juin (AFP). — Le président Pascal Lissouba a ordonné mercredi après-midi à ses troupes d’observer un cessez-le-feu immédiat à Brazzaville où les combats ont déjà fait probablement des milliers de morts, selon des militaires français déployés dans la capitale congolaise.
En dépit de cet appel au cessez-le-feu, les combats à l’arme lourde entre armée et miliciens «Cobras» de l’ancien président Denis Sassou Nguesso ont continué, notamment dans la zone de l’aéroport où l’armée française évacue les étrangers résidant à Brazzaville.
Des tirs de mortiers et des rafales de mitrailleuses lourdes se sont ainsi abattus sur le secteur où est installé le poste de commandement des forces françaises, provoquant un moment de panique chez les centaines de civils regroupés à proximité. Un garçon de 10 ans, de nationalité indienne ou pakistanaise, selon un médecin militaire français, a été blessé à la main par une balle.
Un peu plus tard, d’autres rafales, tirées à hauteur d’homme, ont visé la zone. Les balles ont traversé des murs de brique, passant au-dessus des hommes, femmes et enfants qui s’étaient jetés à terre, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dû, lui, interrompre ses évacuations. «Il est impossible de travailler. Nous préférons sortir plutôt que d’être tués. Nous retournerons dès qu’une accalmie le permettra», selon un porte-parole du CICR, Michael Kleiner, qui a ajouté: «Tout le monde parle d’horreurs, de corps qui jonchent le sol».
Selon l’armée française, 1.778 ressortissants étrangers, dont «60 à 65%» de Français, avaient été évacués vers Libreville, entre lundi midi et mercredi matin.
Pour ces évacuations, la France a encore renforcé mercredi de 400 hommes son dispositif à Brazzaville, alors que le président Jacques Chirac a réuni un Conseil des ministres restreint sur la situation au Congo. Au total, 1.250 soldats ont été déployés en fin de journée.
Arrivés au petit matin par avion à Paris, 320 civils français ont décrit des images de désolation. «C’était une véritable boucherie à Brazzaville», selon un commerçant. «Les rues étaient jonchées de cadavres congolais, les immeubles complètement détruits», a précisé un coopérant.

Médiation de Bongo

Le bilan de ces combats, qui ont débuté il y a une semaine, apparaît d’ores et déjà très lourd. Selon un journaliste français de retour du Congo, citant des militaires français, les affrontements ont sans doute fait des milliers de morts.
«Les militaires français nous ont expliqué que, compte tenu de la violence du feu qui s’abat jour et nuit, en particulier sur le quartier de M’Pila depuis jeudi-vendredi, au mortier et au lance-roquettes multitubes, dans des quartiers extrêmement peuplés, ils estimaient qu’il risquait d’y avoir peut-être 10.000 morts à l’arrivée», a raconté le journaliste et écrivain Alain Dugrand.
Dans ce climat de terreur, le président Pascal Lissouba s’est adressé, à la radio nationale, aux forces armées: «J’ordonne de cesser le feu, dès cet instant où je m’adresse à vous, pour donner une chance à la médiation nationale déjà en œuvre et à la médiation internationale qui s’ensuivra».
«Notre pays est de nouveau le théâtre d’affrontements fratricides. (...) Rien ne saurait justifier tant de privations, tant d’humiliations, tant de désolations», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a lui aussi appelé à la cessation des hostilités, en exprimant sa préoccupation sur «le bilan en vies humaines (...) dans ce conflit».
Selon l’opposant et maire de Brazzaville Bernard Kolelas, également président du comité national de médiation, M. Sassou Nguesso aurait également accepté un cessez-le-feu mais demandé que M. Lissouba fasse «le premier pas».
Interrogé par la radio privée RTL, le général Sassou Nguesso s’est dit favorable à un cessez-le-feu. Mais il a posé comme condition que «l’agresseur (M. Lissouba) arrête les bombardements des quartiers populaires que nous contrôlons, à savoir les quartiers nord de Brazzaville qui sont toujours bombardés à l’arme lourde et aux orgues de Staline».
Pour mettre fin à ces combats, le président gabonais Omar Bongo a renouvelé son offre de médiation, après l’échec d’une première tentative.
M. Bongo, proche de Pascal Lissouba et gendre du général Sassou Nguesso, a invité les deux protagonistes à mandater d’urgence des délégués à Libreville, posant, comme «préalable à cette rencontre, l’arrêt immédiat des hostilités et l’instauration d’un cessez-le-feu, indispensable au bon déroulement de ces négociations».
BRAZZAVILLE, 11 Juin (AFP). — Le président Pascal Lissouba a ordonné mercredi après-midi à ses troupes d’observer un cessez-le-feu immédiat à Brazzaville où les combats ont déjà fait probablement des milliers de morts, selon des militaires français déployés dans la capitale congolaise.En dépit de cet appel au cessez-le-feu, les combats à l’arme lourde entre armée...