Le Hezbollah réactive son initiative pour un pacte interpartis...

Le Hezbollah vient de réactiver une initiative politique un moment gelée par la visite du pape: proposer à différents partis et forces politiques un pacte pour une promotion commune à l’égard de l’opinion et de la vie publique. Autrement dit les formations organisées produiraient ensemble un effort qui leur donnerait, en tant qu’ensemble, plus de poids qu’elles n’en ont actuellement face aux leaderships traditionnels individualisés. La commission mise sur pied à cette fin par le Hezbollah a donc repris ses contacts avec les organismes ou pôles concernés, en base d’une plate-forme de principes généraux donnant la priorité au traitement des questions ou problèmes d’intérêt national évident. Un programme qui par définition réduit les écarts dus aux différences idéologiques.
Le document proposé par le mouvement intégriste chiite met naturellement l’accent, en tout premier lieu, sur la résistance à l’occupation israélienne au Sud et dans la Békaa-Ouest et sur la légitimité absolue d’un droit de lutte qui doit être également un devoir pour tout Libanais et a fortiori pour tout parti.
Le texte souligne ensuite la nécessité d’une union nationale fondée sur la communauté de vie, de destin et d’appartenance culturelle au sens sociologique du terme. Il relève que toute modification, toute modernisation des bases de cette entente doit passer par un dialogue national, tel que le précise la Constitution.
Puis le Hezbollah, évoquant la dynamisation de la vie publique libanaise, estime qu’elle seule peut consolider la stabilité sécuritaire autant que politique. Et il précise que la législation même du pays doit prendre soin de favoriser cette dynamisation en encourageant l’action des partis et renforçant la protection des libertés publiques.
Le document souligne par ailleurs que l’intérêt évident du pays est que la plus large participation des Libanais à l’œuvre de réédification soit rendue possible, le redressement étant tributaire des capacités de la société libanaise tout entière. Partant de là le Hezbollah invite l’Etat à «adopter des stratégies économiques qui prennent en compte les besoins vitaux de la population, la stabilité et la sécurité sociales».
En matière de politique étrangère, le document, soulignant l’arabité du Liban, met l’accent sur les relations privilégiées avec la Syrie et presse Beyrouth de resserrer les liens avec Téhéran, ainsi qu’avec tous les Etats, partis ou groupements variés qui du dehors peuvent soutenir la lutte contre l’agression israélienne.
Le Hezbollah relève ensuite que les partis au Liban, nonobstant leurs différences idéologiques savent coopérer et peuvent dans ce cadre donner l’exemple aux partis arabes pour une sorte de rassemblement général visant à faire face aux difficiles défis de l’heure.
Sur le plan pratique enfin, le document suggère la mise sur pied de multiples commissions interpartis pour traiter les problèmes du pays, dont l’occupation israélienne, la vie politique et la crise socio-économique.
Jusqu’à présent, indique une source informée, les différents partis — de gauche ou de droite — relancés par le Hezbollah ont réagi positivement à ses suggestions.
«Mais c’est probablement parce que ces propositions sont expurgées de tout élément diviseur et ne contiennent que les postulats qui font l’unanimité des Libanais. Autrement dit, on peut se demander quel impact, ou même quelle utilité, pourrait avoir une coalition des partis qui devrait se contenter de généralités sans grande consistance pratique...» conclut dubitativement cette personnalité.

Ph. A-A.S