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Actualités - REPORTAGE

L'enfant prodige est un routard Nabil Romanos : le monde, à pied, à cheval, en pirogue... (photos)

Nabil Elias Romanos, un jeune homme d’affaires libanais installé à San Francisco, est l’image même du globe-trotter. A 32 ans, il a fait le tour du monde. Ou presque… Dire qu’il s’aventure hors des sentiers battus, des chemins balisés et des parcours touristiques bien tracés est un euphémisme. Il a traversé les Andes à cheval, escaladé un volcan actif au Chili, assisté au soleil de minuit à Point Barrow (Alaska), le point le plus septentrional du continent américain… Un parcours qui lui a valu des rencontres pour le moins inhabituelles…
Il avait toujours rêvé d’être reporter pour découvrir le monde. Les circonstances l’ont conduit vers le business… qui, heureusement pour lui, nécessite de fréquents déplacements. Basé depuis deux ans à San Francisco, Nabil Romanos voyage beaucoup, plus particulièrement à travers l’Amérique latine, pour le compte de sa société d’équipements pour le traitement du cancer. Auparavant, il avait étudié à Georgetown et à Berkeley avant de faire HEC en France.
Depuis son départ de Beyrouth, il y a 15 ans, Nabil Romanos a donc eu l’occasion de voir du paysage… Des paysages de carte postale, sans doute, mais qu’il n’a pas visités en touriste conformiste. Jugez-en plutôt: il a traversé l’Amérique du Sud de Lima (Pérou) jusqu’à Ushuaia (la ville la plus au sud de la planète) en Terre de Feu, en passant par la Bolivie et l’Argentine. En compagnie de deux amis et de deux guides, il a fait la traversée des Andes à cheval en trois jours. Il a escaladé un volcan actif au sud du Chili et s’est retrouvé sur un glacier mouvant datant de la dernière ère glaciale (plus de 30.000 ans) en Patagonie (sud de l’Argentine)… De ses «vagabondages», Nabil a rapporté de très belles photos, mais aussi des sensations qui resteront à jamais gravées dans sa mémoire. C’est avec un enthousiasme communicatif qu’il parle des moments forts qui ont jalonné ses nombreuses équipées sauvages. «Pendant la traversée des Andes, raconte-t-il, mes compagnons et moi avons campé à la belle étoile dans des endroits déserts, où l’on ne croisait que des pumas et des lamas et où l’on voyait planer au-dessus de nos têtes d’impressionnants condors».

Volcan actif

En novembre 96, il escalade avec des amis le volcan «Villarica» au Chili. «J’étais le seul du groupe à grimper au sommet, à 3000 mètres d’altitude, car je tenais à voir du plus près possible le cratère. J’avais bien sûr pris soin d’avoir un masque sur le visage, à cause des gaz sulfuriques qui se dégagent du volcan. Voir de près la lave en fusion est un spectacle fascinant».
Changement de décor: au Brésil, Nabil rejoint les Indiens d’Amazonie qui vivent, sur les rives du Rio Negro, de la pêche et des ressources de la jungle. «J’ai vu des indigènes nager dans les eaux de l’Amazone, j’en ai fait de même. J’y ai même pêché un piranha et taquiné des bébés alligators», dit-il fièrement, en exhibant des photos à l’appui.
Un 21 décembre qui correspond chez nous au solstice d’hiver (le jour le moins long de l’année), Nabil assiste au… solstice d’été au Pérou, à Machu Picchu, «qui est le site inca le plus mystique», indique-t-il. «Cette cité sacrée située dans un des plus beaux paysages du monde — elle est entourée de hautes montagnes andines, surplombe des vallées et des rivières — n’avait jamais été découverte par les conquistadores espagnols. C’était pour les Incas, adorateurs du soleil, un centre religieux très important. Les historiens n’ont jamais su exactement pourquoi il a été abandonné». Trois jours plus tard, notre globe-trotter se retrouve «par le plus pur des hasards» en train de réveillonner Noël au bord du lac Titicaca avec des musiciens boliviens. «Ils m’ont si bien adopté, qu’ils m’ont chargé de battre la mesure avec une sorte de collier en os sculpté».
Rencontre insolite au Paraguay, où après avoir descendu, en pirogue, une fleuve dans la jungle, il tombe nez à nez avec un anaconda de 3m15 de longueur que des chasseurs avaient capturé. «Ils venaient juste de l’attraper au moyen d’une corde-piège sur laquelle ils tiraient pour l’étrangler et comme le serpent se débattait encore, je me suis reçu un coup de queue en plein visage»…
Des sites mayas d’Amérique centrale aux chutes d’Iguazu où ont été tournées des scènes du film «The Mission», en passant par les villes coloniales espagnoles ou portugaises, les villages et marchés indigènes du Guatemala, la liste est longue. Enumérer tous les pays et les lieux visités par cet infatigable voyageur suffirait à remplir les huit colonnes de cette page. Peut-être nous reviendra-t-il bientôt d’Afrique du Sud, de Russie et de Chine, trois pays qu’il compte découvrir sous peu, avec de nouvelles aventures…

Zéna ZALZAL
Nabil Elias Romanos, un jeune homme d’affaires libanais installé à San Francisco, est l’image même du globe-trotter. A 32 ans, il a fait le tour du monde. Ou presque… Dire qu’il s’aventure hors des sentiers battus, des chemins balisés et des parcours touristiques bien tracés est un euphémisme. Il a traversé les Andes à cheval, escaladé un volcan actif au Chili,...