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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie : Erbakan essuie une nouvelle rebuffade Après un démenti de l'armée, le premier ministre doit se rétracter : l'opération contre les kurdes en Irak se poursuit

«L’opération est terminée»; «l’opération se poursuit»: une fois de plus, le désaccord entre le gouvernement turc et son armée a éclaté au grand jour hier, s’agissant cette fois de l’attaque, lancée le 14 mai dernier, par l’état-major d’Ankara contre les séparatistes kurdes, dans le nord irakien. Le premier ministre Necmettin Erbakan a essuyé une cinglante rebuffade de la part des militaires. Après avoir annoncé, dans un premier temps, que l’incursion avait pris fin, il a été obligé de reconnaître que «le nettoyage se poursuit», quelques instants après un démenti du chef d’état-major adjoint, le général Cevik Bir.
M. Erbakan avait annoncé la fin de l’opération contre les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lors d’une réunion de la direction de son parti, le Refah.
Mais répondant aux questions des journalistes à l’aéroport d’Ankara, le général Bir a démenti cette annonce, précisant que l’incursion se poursuivait.
Les propos du général Bir ont été suivis d’une mise au point de M. Erbakan qui a indiqué avoir voulu dire dans ses déclarations précédentes que l’opération militaire turque avait «atteint ses objectifs majeurs». «Mais le nettoyage n’est pas terminé et se poursuit», a ajouté le premier ministre dans un bref communiqué cité par Anatolie.
Jusqu’à vendredi, 2.252 militants du PKK et 95 membres des forces turques ont été tués lors de l’opération, selon l’armée turque. Le PKK affirme, de son côté, que le nombre de ses pertes ne dépasse pas 100 hommes.
L’armée turque a en outre perdu deux hélicoptères, un AH-1W Super Cobra et un Cougar, abattus par des missiles sol-air SA-7B du PKK. Les 13 militaires se trouvant à bord des appareils ont été tués.
Le secrétaire général de l’état-major des armées turques, le général Erol Ozkasnak, avait déclaré, vendredi, à Ankara, que l’opération se poursuivrait «jusqu’à l’éradication du PKK dans le nord de l’Irak et jusqu’à ce que les forces de Massoud Barzani soient en mesure de prendre le contrôle des zones nettoyées».
Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, faction kurde irakienne) de M. Barzani soutient l’incursion de l’armée turque dans le nord de l’Irak.
A Bagdad, le quotidien «Al-Irak» écrit: «L’invasion militaire turque sauvage au Kurdistan (irakien) n’est qu’une agression américaine menée sous un parapluie et par des instruments turcs».
«La Turquie a exprimé par divers canaux diplomatiques et politiques son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Irak et n’a pas hésité en même temps à envahir le nord de notre pays, sous prétexte de poursuivre des éléments qui menacent son régime», relève le journal.
L’Iran de son côté a démenti avoir fourni une aide militaire aux rebelles kurdes de Turquie et qualifié d’«irresponsables» les accusations en ce sens d’un haut responsable militaire turc.
«Ces allégations irresponsables sont contraires à la politique officielle du gouvernement d’Ankara au sujet des bonnes relations entre la Turquie et l’Iran», a déclaré M. Mahmoud Mohammadi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle IRNA.
M. Mohammadi a accusé des «milieux hostiles aux bonnes relations entre l’Iran et la Turquie de tenter de créer un climat de méfiance entre les deux peuples».
Le secrétaire général de l’état-major des armées turques avait affirmé vendredi que six pays, dont la Syrie, l’Iran et la Grèce, aidaient le Parti des travailleurs du Kurdistan.
«Nos services de renseignements ont confirmé que la Syrie au premier chef, l’Iran, la Grèce, la Serbie, l’administration chypriote-grecque du Sud de Chypre et l’Arménie ont joué un rôle important dans la fourniture des missiles SA-7B aux terroristes séparatistes et dans leur entraînement à les utiliser», selon un texte de l’état-major turc.
Des missiles ont été «obtenus par le PKK en Arménie et acheminés vers le nord de l’Irak à travers l’Iran», avait indiqué le militaire turc. Deux hélicoptères perdus récemment par l’armée turque dans le nord de l’Irak ont été abattus par des missiles SA-7B, de fabrication russe, tirés par le PKK.
(AFP, Reuter)
«L’opération est terminée»; «l’opération se poursuit»: une fois de plus, le désaccord entre le gouvernement turc et son armée a éclaté au grand jour hier, s’agissant cette fois de l’attaque, lancée le 14 mai dernier, par l’état-major d’Ankara contre les séparatistes kurdes, dans le nord irakien. Le premier ministre Necmettin Erbakan a essuyé une cinglante...