Estimant qu’«une participation concrète de Safwan Eid ne peut être démontrée», le procureur Michel Bockenhauer a affirmé que «plus l’accusation est grave, moins les doutes sur la culpabilité de l’accusé doivent être grands».
Safwan Eid comparaît depuis septembre devant le tribunal de Luebeck sous l’accusation d’incendie volontaire, aggravé de blessures corporelles par négligence. L’incendie avait fait dix morts, dont quatre enfants, et 38 blessés dans la nuit du 18 janvier 1996, provoquant une vive émotion dans une Allemagne choquée à l’hypothèse qu’il puisse s’agir là d’un acte xénophobe.
Le jeune Libanais, qui vivait dans le foyer avec huit membres de sa famille, avait été arrêté au lendemain du drame. Il a toujours nié sa culpabilité.
Soulignant que tout avait été mis en œuvre, avec l’audition de plus de cent témoins, pour arriver à la vérité dans cette affaire, le procureur a reproché à la défense d’avoir mis la pression sur les témoins, d’avoir politisé le procès et d’avoir développé une théorie du complot.
Le parquet s’est vu à plusieurs reprises reprocher pendant le procès d’avoir insuffisamment enquêté sur l’éventuelle implication de quatre jeunes hommes de Mecklembourg-Poméranie (est), brièvement interpellés après l’incendie. Les accusations se fondent notamment sur les déclarations d’un pompier, auquel le jeune Libanais aurait dit «c’était nous» pendant la nuit de l’incendie. Safwan Eid a contesté cette version en affirmant qu’il avait dit «c’était eux», pour indiquer un acte d’extrême-droit.
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