Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Le président de l'association des banques met en garde contre le déficit des finances publiques (photo)

Le président de l’Association des banques, M. François Bassile, a mis en garde contre la dérive des finances publiques qui risque, si elle n’est pas jugulée, de torpiller les acquis du gouvernement Hariri.
L’Association a offert hier, à l’hôtel Bristol, un déjeuner en l’honneur du gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, auquel ont pris part notamment les députés Anwar el-Khalil et Chaker Abou-Sleiman, les trois vice-gouverneurs de la Banque centrale, les présidents des Associations des banques, des industriels et des commerçants, MM. François Bassile, Jacques Sarraf et Nadim Assi, ainsi qu’un grand nombre de banquiers et d’hommes d’affaires.

Le service de la dette

Prenant la parole à cette occasion, M. Bassile a mis l’accent sur l’importance de la stabilité monétaire qui est un élément essentiel pour l’activité et les performances bancaires. Il a toutefois mis en garde contre le déficit grandissant des finances publiques dont la persistance est susceptible de constituer une sérieuse menace pour l’ensemble des réalisations entreprises depuis le début du processus de la reconstruction au début de 1993. «Si ces déficits s’accentuent, a-t-il souligné, ils risquent de peser dangereusement sur le redressement de l’économie et la reconstruction lancés par le président Hariri».
Par conséquent, a-t-il poursuivi, il est important de réviser, «en profondeur et rapidement», le budget des dépenses en prenant en considération, à la lumière de l’expérience des années précédentes, la capacité d’assimilation de l’économie et l’afflux financier.
Le réajustement de l’aiguillage, a ajouté M. Bassile, requiert de la part de l’autorité, à tous les niveaux, des décisions politiques sages et courageuses. Il n’est plus possible, en effet, de poursuivre la remise en état de l’infrastructure en recourant à l’endettement par le biais des bons du Trésor, alors que le service de la dette est devenu aujourd’hui égal aux recettes de l’Etat, a-t-il encore dit.
Au nombre des suggestions proposées pour remédier à cette situation, M. Bassile a prôné une plus grande participation du secteur privé au programme gouvernemental de réhabilitation des infrastructures dévastées par la guerre dont le coût est estimé à 18 milliards de dollars. Il a, par ailleurs, envisagé une autre alternative, à savoir un rééchelonnement de la dette publique qui deviendra à long terme, au lieu de l’être à court terme.
Abordant ensuite les réalisations du secteur bancaire, M. Bassile a relevé qu’entre 1992 et 1997, ce secteur a vu ses capitaux propres augmenter huit fois pour se chiffrer à près de 1.380 millions de dollars; ses crédits aux secteurs public et privé tripler pour dépasser les 17 milliards de dollars et ses dépôts se chiffrer à plus de 21 milliards de dollars.
Répondant à M. Bassile, président de l’Association des banques, M. Riad Salamé a souligné les indicateurs économiques positifs dont la persistance de la «dédollarisation», l’excédent enregistré par la balance des paiements qui s’est chiffré à près de 517 millions de dollars au mois d’avril dernier et la stabilité de la livre.
Toujours dans ce même contexte, il y a lieu de remarquer que, dans une interview accordée à un quotidien de langue arabe, M. Salamé a remarqué que l’augmentation du déficit budgétaire est susceptible de freiner la baisse des taux d’intérêt.
Par ailleurs, l’économiste de la Banque Audi, M. Freddie Baz, a estimé que le taux de croissance est tombé au premier trimestre de 1997 à moins de 2% en taux annualisé, contre 4% en 1996 et 7% en 1995. En outre, le montant de la dette publique s’élevait, fin mars, à 11,35 milliards de dollars, enregistrant une augmentation de 9,5% pour le premier trimestre de 1997 (1,88 milliard de dollars de dette extérieure et 9,47 milliards de dollars de dette intérieure).
Le président de l’Association des banques, M. François Bassile, a mis en garde contre la dérive des finances publiques qui risque, si elle n’est pas jugulée, de torpiller les acquis du gouvernement Hariri.L’Association a offert hier, à l’hôtel Bristol, un déjeuner en l’honneur du gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, auquel ont pris part notamment les...