Un civil libanais tué et un autre blessé au Liban-sud Le Liban demande la convocation du comité de surveillance

Le Liban-Sud a vécu hier une nouvelle journée mouvementée et sanglante. Un civil libanais a été tué et un autre blessé dans une explosion et un milicien de l’ALS a été tué au cours d’une attaque du Hezbollah. Beyrouth a déposé une plainte auprès du comité international de surveillance du cessez-le-feu et demandé sa convocation après la mort du civil dans une déflagration provoquée par un engin piégé israélien.
Le Liban considère que l’explosion est une «violation» de l’accord d’avril 1996, aux termes duquel les belligérants au Liban-Sud se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à ne pas lancer des opérations depuis les zones habitées, a-t-on précisé auprès du ministère des Affaires étrangères.
Le civil libanais tué, Issa Qassem Issa, et le civil blessé, Ali Mahmoud Moussa, ont été victimes d’un attentat à l’engin piégé au passage de la voiture à bord de laquelle ils circulaient sur la route reliant Qilya à Zellaya, deux villages à l’extérieur du secteur oriental de la zone occupée.
Un porte-parole du Hezbollah a accusé l’armée israélienne, retranchée dans la fortification de Kawkaba, en bordure de la zone occupée, d’avoir actionné la mise à feu télécommandée de quatre engins explosifs.
Un officier de l’armée libanaise a indiqué à l’AFP que les explosions ont déchiqueté le véhicule, un pick-up, tuant un de ses deux passagers, Issa Qassem Issa, et blessant l’autre, Ali Mahmoud Moussa.
Une unité de l’armée libanaise s’est rendue sur le lieu de l’explosion pour filmer le véhicule déchiqueté, les deux victimes ainsi que les restes des charges et les cratères provoqués par leur explosion. Ce film est destiné au ministère des Affaires étrangères afin qu’il puisse déposer une plainte auprès du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud.
Une heure après l’explosion, le Hezbollah a tiré huit roquettes de type Katioucha sur la zone occupée, alors que l’armée israélienne a tiré une vingtaine d’obus sur les villages de Zellaya et Qilia, a indiqué la police libanaise.
Selon le Hezbollah, «l’attentat à l’explosif visant des civils est une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu au Liban-Sud» qui avait mis fin le 26 avril 1996 à une vaste offensive militaire israélienne contre le Hezbollah.
Le 6 mai, deux civils libanais avaient été tués par l’explosion de charges dans des conditions similaires non loin du secteur central de la zone occupée. Le conducteur et un passager d’une fourgonnette ont été déchiquetés par l’explosion de parpaings bourrés d’explosifs, alors qu’ils se rendaient sur un chantier près de Nabatiyé, à 1 km d’une position israélienne surplombant la ville.
Le comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud (Etats-Unis, France, Liban, Syrie, Israël) avait appelé deux jours plus tard Israël et le Hezbollah à s’abstenir de poser des engins explosifs dans des zones peuplées.
Le 19 mai, trois charges, placées à deux kilomètres du secteur occidental de la zone occupée, avaient explosé sans faire de victime.
Selon un expert militaire, l’armée israélienne et l’Armée du Liban-Sud, déployées dans la zone occupée et qui sont souvent la cible d’attaques à l’explosif menées par le Hezbollah, semblent recourir au même procédé contre le mouvement intégriste.
Par ailleurs, un membre de l’ALS a été tué hier dans une attaque à l’explosif revendiquée à Beyrouth par le Hezbollah.
L’attaque s’est produite vers 18h00 près d’une position de l’ALS à Toumat Niha, située dans le prolongement nord de la zone occupée par Israël au Liban-Sud, a-t-on précisé.
Auprès de l’ALS toutefois, on indique que la victime est un civil libanais, sans fournir son identité.
Dans un communiqué à Beyrouth, la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah, a affirmé pour sa part avoir tué deux miliciens de l’ALS et blessé un troisième dans l’explosion télécommandée d’un bombe au passage d’une patrouille de l’ALS à Toumat Niha.
Six miliciens de l’ALS ont été tués et 26 autres blessés depuis le début de l’année, la plupart dans des attaques du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP.
Le Hezbollah a en outre attaqué hier, sans faire de victime, une patrouille israélienne dans la zone occupée, non loin de la frontière internationale entre les deux pays.