Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Elections aujourd'hui en Algérie : pas (peut-être) vers la normalisation

ALGER, 4 Juin (Reuter). — Le degré d’équité des élections législatives de jeudi en Algérie constituera un test majeur pour l’avenir du multipartisme toléré par Liamine Zéroual .
«Nous n’espérons pas que le scrutin en lui-même mettra fin à la violence, mais que des élections crédibles constitueront une première étape vers des réformes politiques qui ouvriraient la porte à des réformes supplémentaires», déclare un diplomate occidental.
Le Rassemblement national démocratique (RND), création du président Zéroual, et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), l’ancien parti islamiste Hamas, devraient dominer le scrutin, sans toutefois atteindre séparément la majorité absolue.
Car le système proportionnel mis en place permettra à quatre ou cinq des 39 formations en lice d’avoir une représentation parlementaire.
Au-delà des résultats officiels de la consultation, la clé du scrutin réside dans la capacité des autorités à organiser des élections «propres», qui permettraient à une population prise entre l’enclume de la corruption et le marteau de la violence de retrouver quelque confiance dans la vie publique.
«Des élections truquées aboutiraient au pire des scénarios: les autorités en sortiraient encore plus discréditées aux yeux du peuple et des partis politiques», pronostique un diplomate.
En cas de fraude, les observateurs n’hésitent pas à prédire un affaiblissement du camp islamiste modéré dont certains éléments viendraient grossir les rangs des radicaux.
«Tous les partis autorisés perdraient leur soutien à la base et les gens ne croiraient plus en une possible ouverture politique. En conséquence, les mouvements armés gagneraient de nouvelles recrues et un regain de violence interviendrait à moyen terme», estime ce même diplomate.
Khalida Messaoudi, figure de proue du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le principal parti anti-islamiste, ne se fait pour sa part aucune illusion sur les convictions démocratiques d’un régime toujours dominé par les militaires.
«Vous devez rester à nos côtés et participer avec nous à la surveillance du scrutin et du dépouillement. Nous n’avons aucune confiance dans ce régime», a-t-elle déclaré lors d’un ultime meeting à Alger.
Le Front des forces socialistes (FFS) a, de son côté, prédit que le peuple descendrait dans la rue et que des émeutes éclateraient si la consultation était entachée d’irrégularités.
Dans les milieux diplomatiques, on s’inquiète notamment du fossé grandissant qui se creuse entre la jeunesse algérienne et son gouvernement, phénomène d’autant plus inquiétant que 75% des 29 millions d’Algériens ont moins de 30 ans.
Ces mêmes diplomates estiment toutefois que les jeunes sont moins attirés que par le passé par les thèses islamistes et estiment que le Front islamique du salut (FIS) ne dispose plus auprès d’eux de l’aura dont il pouvait se prévaloir il y a encore deux ou trois ans.
Ainsi, le président Zéroual dispose peut-être avec les élections de jeudi d’une chance exceptionnelle de ressouder la nation algérienne.
ALGER, 4 Juin (Reuter). — Le degré d’équité des élections législatives de jeudi en Algérie constituera un test majeur pour l’avenir du multipartisme toléré par Liamine Zéroual .«Nous n’espérons pas que le scrutin en lui-même mettra fin à la violence, mais que des élections crédibles constitueront une première étape vers des réformes politiques qui ouvriraient...