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Actualités - CHRONOLOGIE

L'évacuation des ressortissants étrangers se poursuit Déroute nigériane à Freetown

Les Marines américains ont évacué hier 1.217 personnes de Freetown, où les troupes nigérianes, passées à l’offensive la veille contre les putschistes sierra-léonais, ont essuyé une sévère défaite avec la perte de leurs positions en ville.
Malgré les revers subis «le Nigeria va s’assurer que la paix, la stabilité et un gouvernement légitime soient restaurés en Sierra Leone», après le coup d’Etat du 25 mai qui a renversé le président Ahmad Tejan Kabbah, a déclaré le ministre nigérian des Affaires étrangères, Tom Ikimi, qui assiste au sommet annuel de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Harare.
A Monrovia, des renforts de centaines de soldats nigérians de la force ouest-africaine de paix au Liberia (ECOMOG), ont commencé à partir pour la Sierra Leone.
Après les violents combats de lundi entre forces nigérianes et putschistes, auxquels se sont ralliés les anciens rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), les Marines américains ont évacué par hélicoptère 1.217 personnes, des étrangers pour la plupart, de Freetown, selon le Pentagone.Les évacués, parmi lesquels entre 15 et 20 Américains, s’étaient rassemblés dans un restaurant en bord de mer, d’où ils ont été transportés par hélicoptère à bord du porte-hélicoptères USS Kearsarge. Le secrétaire américain à la Défense William Cohen a salué une «opération bien menée» qui n’a pas fait de blessés.
De précédentes évacuations d’étrangers avaient été menées la semaine dernière.
Les Nigérians, dont la marine avait bombardé la ville lundi et qui ont environ 2.200 hommes dans le pays, ont perdu hier toutes leurs positions à Freetown. «Ils ont été chassés», selon une source militaire occidentale.
Plusieurs centaines de militaires nigérians ont également été capturés dans les environs de la capitale.
Après les combats et le pilonnage de lundi, qui ont fait 80 tués civils et une centaine de blessés graves selon la radio d’Etat, la capitale a retrouvé son calme mardi. Dans les rues, les putschistes et surtout les anciens rebelles, dont le chef Foday Sankoh est détenu au Nigéria depuis mars, paradaient.
Les combattants, aux allures de Rambo, circulaient en trombe, paradant, klaxon bloqué, dans des Mercedes «réquisitionnées». D’autres préféraient les pick-ups 4x4, exhibant un impressionnant arsenal de lance-roquettes, fusils mitrailleurs et grenades.
Ce coup d’Etat a une nouvelle fois mis en lumière l’impuissance de l’OUA devant ce genre de situation: le 33e sommet de l’organisation n’a pu parvenir mardi à Harare à un consensus sur le dossier.
Le Nigéria, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui contrôle l’ECOMOG, a lancé l’offensive pour restituer le pouvoir au président Kabbah. Mais le flou diplomatique et militaire qui entoure cette opération suscite de sérieuses interrogations dans les milieux diplomatiques à Lagos.
Environ un millier de militaires et d’instructeurs militaires nigérians se trouvaient en Sierra Leone avant le putch. Ils ont été rejoints par environ 1.200 hommes, prélevés sur les effectifs d’ECOMOG.
Selon Lagos, l’opération est menée sous la bannière de l’ECOMOG. «Ce qui se passe actuellement en Sierra Leone est une situation de guerre et l’opération est entièrement du ressort de l’ECOMOG», selon le porte-parole de l’armée nigériane, le colonel Godwin Ugbo.
Les Marines américains ont évacué hier 1.217 personnes de Freetown, où les troupes nigérianes, passées à l’offensive la veille contre les putschistes sierra-léonais, ont essuyé une sévère défaite avec la perte de leurs positions en ville.Malgré les revers subis «le Nigeria va s’assurer que la paix, la stabilité et un gouvernement légitime soient restaurés en Sierra...