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Actualités - ANALYSE

Relations syro-chrétiennes : timides prémices de normalisation

On parle de plus en plus, à travers l’approche positive qu’on attribue à Bachar el-Assad, d’une normalisation des relations entre Damas et le camp de l’Est, qui réclame cependant un prix a priori élevé: le respect mutuel, la souveraineté et l’indépendance du Liban... Cette normalisation peut bien n’être dès lors qu’une tentative sans lendemain, un feu de paille.
Sans vouloir en préjuger, on peut penser qu’elle a des chances de s’articuler autour du choix du prochain président de la République...
Toujours est-il que selon un leader de l’Est qui suit de très près les contacts de rapprochement en cours, en attendant de pouvoir y participer, «ce dialogue syro-chrétien n’a pas pour but d’améliorer nos positions aux dépens d’une autre partie locale. Il n’est pas question qu’encore une fois on corrige un déséquilibre par un autre. Nous ne pratiquons aucune politique des axes, nous ne cherchons pas à provoquer un renversement d’alliances ni à nous doter d’un certain pouvoir de décision par «procuration». Notre but et de clarifier l’ensemble des relations libano-syriennes, dans un climat de franchise dissipant tous les doutes et fondant une véritable confiance mutuelle, pour un meilleur service de la cause régionale commune».
Selon cette personnalité, «cet aggiornamento relationnel fondamental, qui doit donc se situer au niveau des deux pays et ne pas se limiter à nos propres rapports avec Damas, doit être consacré par l’avènement d’un président de la République qui représente vraiment sa collectivité propre, tout en inspirant confiance à tous les Libanais, à toutes les capitales concernées ainsi qu’aux Syriens auxquels nous sommes unis par des liens historiques, sociaux et géographiques très étroits».
Et de préciser que «bien entendu, et comme toujours du reste, ce n’est pas vraiment à la Chambre, si peu représentative au fond, de choisir le prochain président, bien que ce soit par son vote — de pure forme — qu’on devra l’investir. Il faudra en effet prendre l’avis de la collectivité chrétienne dont ce président sera issu et dont il ne devra pas décevoir les attentes. C’est ainsi qu’il faudra procéder si on veut réellement mettre fin à l’état de prostration dans lequel se trouvent confinés les chrétiens, coupés de la vie politique mais aussi économique par la discrimination qui les frappe systématiquement depuis Taëf. On devra donc consulter Bkerké et les autres pôles politiques, mais aussi socio-économico-culturels, de l’Est. Du reste, même sous le mandat français, le patriarcat maronite était toujours consulté avant la guerre sur le choix d’un nouveau président, et c’est tout à fait normal car on ne peut logiquement imposer à une communauté un personnage censé la représenter au plus haut niveau dont elle ne voudrait pas. A maintes reprises par le passé, des premiers ministres pressentis ou désignés ont été blackboulés comme non représentatifs par la communauté sunnite. Et depuis que la communauté chiite s’est dotée d’un Conseil supérieur, il n’est plus question que le président de la Chambre soit élu sans l’aval tacite de cette instance. Il est certain en tout cas que c’est en recourant à des élections législatives tronquées qu’on a réussi à marginaliser un camp sans lequel le Liban n’existerait pas».
Et d’estimer, sans doute avec un optimisme un peu excessif, qu’une fois «un nouveau président élu avec la bénédiction de Bkerké, la vraie démocratie et les libertés refleuriront dans ce pays. La page des conflits sera tournée pour de bon et tout le monde s’empressera de participer à la vie publique, pour hâter le redressement du pays, dans la sérénité et l’égalité retrouvées». Il n’est pas interdit en effet de rêver et c’est même recommandé car l’espoir fait vivre.

E.K.
On parle de plus en plus, à travers l’approche positive qu’on attribue à Bachar el-Assad, d’une normalisation des relations entre Damas et le camp de l’Est, qui réclame cependant un prix a priori élevé: le respect mutuel, la souveraineté et l’indépendance du Liban... Cette normalisation peut bien n’être dès lors qu’une tentative sans lendemain, un feu de...