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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vague de condmnations dans les milieux politiques et syndicaux

La décision de M. Saïd Mirza, premier juge d’instruction de Beyrouth, de décerner samedi un mandat d’arrêt à l’encontre du président de la CGTL non reconnue par l’Etat, M. Elias Abou Rizk, a suscité une vague de condamnations dans les milieux politiques et syndicaux et a provoqué la colère des associations de défense des droits de l’homme.
La mise aux arrêts de M. Abou Rizk a été décidée pour les «besoins de l’enquête» dans le cadre des poursuites engagées contre lui pour «usurpation de titre et de pouvoir».
M. Henri Chédid, ancien député de la Békaa-Ouest dont le mandat avait été invalidé par le Conseil constitutionnel, a déclaré que l’arrestation de M. Abou Rizk est «un coup de poignard contre la démocratie au Liban».
M. Chédid a vivement critiqué le président de la CGTL, M. Ghanim Zoghbi, affirmant que les agissements du pouvoir ont abouti «au morcellement du mouvement syndical libanais».
M. Albert Moukheiber, ancien député du Metn, a qualifié d’«effrayante pour notre société» la décision de mettre le responsable syndical aux arrêts. «Sommes-nous entrés dans un véritable système policier? Car les charges retenues contre lui ne méritent même pas qu’il soit entendu par un juge», a-dit M. Moukheiber.
Le «Mouvement populaire démocratique» présidé par l’ancien député Habib Sadek a appelé à la libération immédiate de M. Abou Rizk, estimant que son arrestation a montré que «la justice est utilisée par le pouvoir dans ses batailles contre les opposants».
M. Fouad el-Saad, ancien député d’Aley, a de son côté exprimé sa confiance dans la justice libanaise «pour la remise en liberté de M. Abou Rizk». «Le pouvoir avait encore besoin de cette arrestation pour prouver au monde entier que les libertés font désormais partie du passé au Liban», a-t-il affirmé dans un communiqué publié hier.

A Saïda

A Saïda, des représentants de partis et des syndicalistes ont tenu une réunion de solidarité avec M. Abou Rizk au domicile du député Moustapha Saad. Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, les personnes présentes ont appelé à la libération immédiate du leader syndical et ont condamné les interventions du pouvoir dans les affaires internes des syndicats.
Le représentant de l’Ordre des avocats du Liban-Nord au Palais de justice, Me Antoine Aïrout, a dénoncé dans des termes très sévères l’arrestation du chef syndical, estimant que cette mesure n’était pas justifiée sur le plan juridique. «L’arrestation de M. Abou Rizk pour les besoins de l’enquête avant que le tribunal civil ait rendu son verdict (dans le procès qui l’oppose à la CGTL-Zoghbi) est un coup porté à notre régime démocratique et aux libertés publiques», a déclaré l’avocat dans un communiqué publié samedi. «Cette arrestation préventive porte atteinte à l’image du Liban, d’autant plus qu’elle est intervenue avant le départ de M. Abou Rizk pour Copenhague où il devait participer au sommet ouvrier», a-t-il ajouté.
Le Parti socialiste progressiste (PSP) a pour sa part «déploré» l’arrestation du chef de la CGTL opposante, estimant que cette mesure «ne sert pas les libertés publiques et syndicales». Le PSP a appelé les travailleurs à reprendre le dialogue pour unifier le mouvement syndical libanais et a demandé au gouvernement et au patronat de faire preuve d’esprit d’ouverture.
Le parti de M. Joumblatt a cependant indirectement critiqué M. Abou Rizk en affirmant que «certains chefs de la CGTL sont entrés dans le jeu de tiraillements politiques ce qui a abouti à l’affaiblissement du mouvement syndical».
Le chef du parti Kataëb, M. Georges Saadé, a appelé à la libération de M. Abou Rizk, d’autant plus qu’il n’a pas l’«intention de s’enfuir et que sa remise en liberté ne constitue pas une menace pour la sécurité publique».

«Situation anormale»

L’opposition Kataëb a de son côté estimé que l’arrestation du chef syndical «s’inscrit dans le cadre de la situation anormale dans laquelle vit le Liban depuis des années et constitue une grave atteinte à la Constitution et aux droits de l’homme».
Le Congrès national libanais et le Mouvement du changement (aounistes) ont aussi dénoncé l’arrestation «arbitraire» de M. Abou Rizk.
La décision de M. Saïd Mirza, premier juge d’instruction de Beyrouth, de décerner samedi un mandat d’arrêt à l’encontre du président de la CGTL non reconnue par l’Etat, M. Elias Abou Rizk, a suscité une vague de condamnations dans les milieux politiques et syndicaux et a provoqué la colère des associations de défense des droits de l’homme.La mise aux arrêts de M....